JdRP Scénarios : La Maison hantée
L’intrigue repose sur un thème classique de la littérature fantastique, la maison hantée, et s’inspire du Fantôme de Canterville d’Oscar Wilde. Sauf qu’en réalité, hantée, la maison ne l’est pas : il s’agit juste d’un prêtre chercheur de trésors qui, convaincu que c’est dans la demeure qu’a été préservé pendant plusieurs siècles le mythique trésor cathare, va tenter d’effrayer ses nouveaux occupants pour les faire fuir, utilisant pour cela le drame familial vécu par les anciens propriétaires et quelques passages secrets qu’il est seul à connaître. Ce scénario convient parfaitement à une initiation ou à une partie en convention rôlistique. Les personnages joueurs : Les joueurs interpréteront la famille bourgeoise qui emménage dans une ancienne demeure du village de Mirepoix, dans le double but de resserrer des liens familiaux et de soigner la santé très fragile de la mère (PNJ) dans le calme et l’air pur de la campagne. Cependant, cette famille sera confrontée à des évènements étranges et inquiétants. La propension même d’un des PJ à croire au surnaturel et la folie de la mère peuvent faire revenir d’Achéron le véritable spectre de la victime du drame local... Le scénario est prévu pour quatre personnages prétirés, mais il est possible de retirer un personnage (sans doute le domestique) ou d’en ajouter un (la femme de chambre de Marie, Suzanne Cazalet, par exemple). Conseil au Passeur : trois des personnages se connaissent déjà très bien, ont une histoire commune et des rapports complexes. Le danger devrait resserrer des liens que les évènements passés ont fragilisés, mais on peut aussi penser que les tensions creuseront encore davantage le fossé qui les sépare... Le majordome, homme de confiance, bien qu’extérieur à la famille, ne devrait avoir aucune difficulté à s’intégrer. Le Passeur est invité à faire attention à l’interprétation des personnages pour qu’ils ne soient pas trop caricaturaux. (...)
Il y eut aussi le mariage avec une riche héritière, Marie de Fenouillet, qui manquait de charme, mais qu’il apprit à aimer. Ses deux enfants, Frédéric et Lucie, sont hélas une déception pour Arthur, ou du moins de gros soucis. Frédéric, parti à Paris faire des études de droit, finit par se perdre chez les filles de mauvaise vie où il apprit surtout à se battre et à siffler l’absinthe. En lui coupant les vivres et surtout en allant le retrouver sur place, Arthur réussit à le contraindre à revenir à Toulouse, mais depuis, le père et le fils sont un peu brouillés. (...)
« L’homme a vaincu Dieu, dit-il parfois, il domptera aussi la nature et vaincra tous les obstacles par la science ». Pour la santé de sa femme, Arthur vient d’acheter une maison à Mirepoix en Ariège, au pied des Pyrénées. L’air y sera plus pur et la revigorera. Cette bâtisse est plutôt une demeure seigneuriale restaurée par les anciens propriétaires, les Desmels. Comme le mari aurait tué sa femme dans un accès de folie, les héritiers ont décidé de s’en séparer. Arthur espère que la réunion de la famille dans ce cadre nouveau resserra des liens distendus en plus de raffermir la santé déclinante de sa femme. (...)
Il a décidé de garder l’ancien majordome et une partie des domestiques des Desmels (Retrouvez la fiche de personnage à la fin du pdf). Frédéric, le fils prodigue : Beau jeune homme à la moustache frisée et à l’esprit vif, Frédéric ressemble fortement à son père, avec en plus la blondeur et l’apparente fragilité de sa mère. Tout laissait penser qu’il allait suivre les traces de son père. (...)
Au point qu’il en oublia les frasques, les filles et même Ismène, pour qui il avait déjà fait tant de frais et avait dû se battre en duel. Les lettres de la soeur et du père, de plus en plus inquiètes ou autoritaires, n’y firent rien. Frédéric s’était noyé dans la fange... Il fallut qu’Arthur passe chez lui à Paris pour se rendre compte de la décadence de son fils. Celui-ci n’eut d’autre choix que de le suivre : Frédéric n’ayant pas encore vingt et un ans, il était tenu de faire ce que son père lui disait. Depuis lors, les rapports père et fils sont pour le moins tendus. Cependant, Frédéric, éloigné de sa vie sordide, commençait à guérir peu à peu de sa dépendance au jeu et à s’occuper de sa petite soeur dont le renfermement l’inquiétait. (...)
Curieux, il la suivit et découvrit qu’elle s’adonnait au même vice que lui. Depuis, presque tous les soirs, Frédéric quitte la demeure familiale pour rejoindre les amis de la bonne et miser de l’argent, tandis que le jour, il paraît heureux, faisant mine de se réconcilier plus ou moins avec son père. Mais le nouveau projet de ce dernier, partir en Ariège pour tout le mois de novembre, pendant lequel son entreprise est la moins active, a renfrogné Frédéric. L’idée de ne pouvoir jouer pendant si longtemps le rend irritable. En outre, il s’est déjà considérablement endetté auprès d’un créancier toulousain qui cache son identité sous le nom de « M. Personne » et Frédéric ne doute pas que ce départ soit considéré comme une fuite...(Retrouvez la fiche de personnage à la fin du pdf). (...)
Elle juge l’idée de son père – partir à la montagne pour quelque temps – bénéfique pour la santé déclinante de celle qui n’a plus que de rares éclairs de lucidité dans le regard (Retrouvez la fiche de personnage à la fin du pdf). Jean, le domestique de la maison : Jean est le majordome zélé et compétent dont rêvent tous les membres de la classe possédante. Discret et efficace, il dirige d’une main de maître les domestiques de la maison de Montjoie puis Desmels depuis trois décennies, et fera de même avec la famille Macquart. Pourtant, Jean n’est pas que le personnage respectueux de l’étiquette et parfois distant qu’il compose en présence de ses maitres. (...)
Il en discute souvent avec son ami le père Simon, passionné lui aussi de la région, et plus particulièrement de l’hérésie cathare. Bien que pas particulièrement croyant, il passe le plus clair de son temps libre avec son ami à vider la cave de l’église, ou sur les chemins de randonnée, pour visiter les châteaux, les lacs et pics de la région. (...)
Ses anciens maitres, les de Montjoie, étaient issus d’une vieille famille aristocratique en faillite. Ce fut pour cette raison qu’ils décidèrent de donner la main de leur fille unique, Mathilde, à un bourgeois, Lucien Desmels. En dot, les parents laissèrent la maison de Mirepoix à leur fille, et Jean, attaché à la demeure, fut témoin de la lente déliquescence des sentiments des deux époux. Tout se précipita à partir du moment où Lucien se mit à jouer, perdant peu à peu tout ce qui faisait sa fortune et délaissant sa femme, ne revenant que lorsqu’il lui fallait voir le notaire pour hypothéquer ses biens. C’est ainsi que Jean fut le premier à apprendre que Mathilde était enceinte, avant même son mari. Mais pendant que Mathilde se réjouissait de la nouvelle, Lucien vendait ses dernières terres. Il rentra un soir, lui ordonnant de faire ses bagages. Il voulait fuir et ne pensait pas le faire sans sa femme dont il voulait vendre le dernier bien : la demeure donnée en dot par ses parents. Mathilde s’y opposa. S’ensuivit une dispute d’une rare violence, où Lucien refusa catégoriquement de révéler à sa femme l’état de déchéance dans lequel il les avait fait sombrer. Jusqu’à ce que Mathilde lui avoue qu’elle était enceinte. Il y eut dans la pièce un moment de silence. Si Jean, inquiet de ce qui pouvait advenir, avait pu voir l’éclair de folie qui se mit alors à briller dans le regard du jeune homme, nul doute qu’il aurait anticipé le geste et l’aurait empêché. (...)
Jean ouvrit la porte de la bibliothèque alors que Lucien pressait la seconde fois la détente de son arme à feu, mettant fin à ses jours après avoir tué femme et enfant à naître. Jean resta inconsolable. Il comprit la décision des parents de Mathilde de se défaire de la maison mais ne voulut pas retourner à leur service, préférant rester dans la région plutôt que d’aller dépérir à Paris. Après tout, il avait amassé assez d’économies pour vivre sans avoir à travailler. Pourtant, quand il apprit par le père Simon que la demeure allait rouvrir ses portes, il ne put s’empêcher de proposer ses services. Par nostalgie ? Par amour pour les murs qui ont vu grandir Mathilde ? Difficile à dire... (Retrouvez la fiche de personnage à la fin du pdf). La maison et ses histoires : Conseil au Passeur : l’intrigue compte la maison pour personnage à part entière. Il est important, dès le départ, de poser cet élément comme fondamental. Il ne faut pas hésiter à la décrire longuement afin d’imprégner les joueurs de son atmosphère si particulière. L’histoire de la maison : Lors de la croisade contre les Albigeois, en 1209, Simon de Montfort prend le château féodal, dépossédant la famille de Mirepoix. Par le traité de Paris, en 1229, Simon de Montfort donne la ville à Guy de Lévis, son fidèle lieutenant. Pour quelle raison les cathares de Montségur se décidèrentils à y cacher le trésor, en 1244 ? C’était le laisser tomber entre les mains ennemies, mais Montségur tombant, il ne restait plus aucun lieu sûr de toute façon. (...)
Jusqu’à ce qu’un lointain descendant revendique la terre et le bâtiment. Utilisant certains murs encore debout, il bâtit une demeure simple mais spacieuse. On découvre alors que les murs ont l’étrange particularité d’être creux, mais ce détail n’est noté nulle part et finit par être oublié. A la révolution, les descendants de Guy de Lévis, s’étant échappés de la demeure encerclée grâce à un passage souterrain et ayant trouvé refuge en Angleterre, revendent la demeure aux Montjoie, une lointaine branche cousine. Seulement, des passionnés d’histoire médiévale, Mérimée et Viollet-le-Duc, remettent à jour de vieux dossiers sur les châteaux du Sud de la France et en parlent dans certains salons parisiens. La rumeur d’un trésor cathare tombe dans l’oreille d’un prêtre, le père Simon, qui s’arrange pour officier à Mirepoix. Il décide de faire son enquête, partant de Montségur, cherchant des archives dans les églises et les vieux châteaux. Il finit par retrouver, presque par miracle, sa trace et sa dernière destination : le château de Terrides, véritable nom du château de... Mirepoix. Profitant du temps où la maison fut inhabitée, après la mort de Mathilde, il entame ses recherches. Il élit domicile dans les murs creux de la demeure, un passage secret lui permettant d’entrer et sortir à l’insu de tous. Il n’a de cesse de faire fuir les nouveaux occupants qui gênent sa recherche, voulant faire croire la maison hantée par l’esprit de Mathilde Desmels. Le trésor cathare : le trésor cathare n’est en fait pas composé d’or ou de pierres précieuses. Ces croyants qui se dépossédaient de leurs biens pour vivre aussi pauvrement que le Christ, vivant de leurs travaux manuels, n’ont jamais amassé quoi que ce soit qui puisse avoir une valeur pour les amateurs de fortune terrestre. Le trésor cathare est en fait une copie – rarissime – d’un livre qui est à la source même du catharisme et de l’hérésie Bogomile, dont nul ne connaîtra jamais le contenu. En effet, entreposé dans une cache secrète de la bibliothèque, l’humidité et les rats ont eu raison de lui. Il suffira qu’on le touche pour qu’il tombe en poussière... Le père Simon se doute qu’il trouvera des secrets plutôt que de l’or, mais c’est justement cela qui le motive. Il est possible de découvrir le trésor : la cache se trouve en déplaçant des livres afin de trouver des pierres descellées. On peut reconnaître sur la face extérieure deux époques de constructions distinctes. Les pierres de l’ancien château étant semblables à celles du donjon en ruine rongé de lierres qui trône sénilement dans le parc, il est possible de faire le rapprochement avec l’époque de construction. On accède aux murs creux de la demeure par une porte cachée dans les réserves, et il existe une autre porte • à l’étage dans la chambre de la mère. Chaque porte marque l’arrêt de la circulation. (...)
Elle donne accès aux réserves et à la cave où est entreposé le vin, mais aussi aux appartements des gens de la maison, à l’étage. • Il existe dans la cave, à laquelle on accède par les escaliers de la réserve, un passage souterrain qui mène dans la forêt du domaine, près d’une ancienne statue de la vierge. Il fut utilisé par la famille Levis-Mirepoix pendant la révolution, et oublié depuis, mais il en est fait mention dans les archives de la maison. Cet escalier mène aussi aux appartements des domestiques, à l’étage. • Les anciennes écuries : elles servent encore, mais partiellement. (...)
• La porte de droite permet d’accéder à l’immense bibliothèque dont le contenu, comme tous les meubles, a été acheté avec la maison. Une immense alcôve qu’on peut fermer par un rideau rouge permet de se créer un coin de lecture isolé, qui comporte des fenêtres. (...)
On y trouve par exemple une des premières bibles imprimées et quelques livres enluminés. Les parents de Mathilde ignoraient qu’ils avaient là un véritable trésor... • Les chambres s’enfilent ; Arthur a choisi la plus grande, à côté de celle de sa femme. Lucie, qui espère entendre sa mère si celle-ci devait faire une crise durant la nuit, s’est installée de l’autre côté. Frédéric a préféré se mettre un peu à l’écart pour être plus tranquille. • Les logements des domestiques ne sont accessibles que par l’escalier des réserves, chacun a sa chambre. Le contexte : Quelques résidents de la maison : Marie Macquart, la mère : Marie Macquart, née de Fenouillet, a toujours été un peu fantasque, ce qui constituait son seul charme. (...)
Elle peut aussi être victime de crises de rire injustifiées, ou d’absences inquiétantes. Conseil au Passeur : l’interprétation de ce PNJ est une bonne manière de poser une ambiance lourde au moment des repas, censés être les moments privilégiés où la famille se rassemble. (...)
Suzanne Cazalet, la femme de chambre de Marie Macquart : Fidèle domestique des Macquart, elle est loyale à sa maîtresse pourtant à moitié folle. Admirable couturière, elle s’occupe aussi du raccommodage du linge de maison, laissant cependant le lavage et le repassage aux autres domestiques. Elle passe le plus clair de son temps avec Marie, dont elle s’occupe comme d’un enfant. Le soir, cependant, elle va s’adonner en secret à son vice : le jeu. Depuis peu elle y traîne Frédéric qui, lui, mise des sommes beaucoup plus importantes. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Suzanne commet de temps à autre de petits vols dans le logis pour combler ses dettes. Conseil au Passeur : la disparition de quelques menus objets peut rajouter à l’étrangeté des évènements du scénario. Frédéric lui plaît et elle le croit quoi qu’il dise. En revanche, elle ne s’offrira pas à lui à moins qu’il ne lui offre des « marques tangibles » de son attachement. (...)
Peu économe, elle fait cependant bien son métier et sait se montrer capable de préparer des repas pour une cinquantaine de personnes sans sourciller, ce qui en fait « la » cuisinière de la région, et tous les notables de la ville espèrent pouvoir profiter de sa cuisine sous peu, grâce aux nouveaux habitants de la demeure. Bien qu’elle ait les pieds sur terre et un solide bon sens, elle est superstitieuse et laisse les « signes » diriger sa vie. Elle n’hésitera pas à donner son congé s’il lui vient l’idée que le spectre de Mathilde Desmels hante la demeure. En ce cas, finis les terrines, les magrets, les sauces aux champignons, les veloutés, la brioche du matin, les desserts au chocolat... Julie fera à manger et ce sera nettement moins bon et copieux : un élément qui peut ajouter à la dégradation de l’ambiance... Julie Busque, la femme de chambre de la maison : Cette jeune femme d’une vingtaine d’années, aux épaules larges et au teint frais, au fort accent, est une simple campagnarde engagée par Mathilde Desmels peu avant le drame pour remplacer son ancienne femme de chambre mise enceinte par un paysan du village. Elle a la charge de la propreté de la demeure et du linge de la maison. Julie est une personne simple et influençable, qu’il est aussi facile d’effrayer que de rassurer. Ses propres craintes peuvent s’ajouter à celles de Marie et de Lucie pour créer une brèche d’où sort le véritable spectre de Mathilde Desmels. Lorsqu’elle trouve la tache de sang dans la bibliothèque, elle en est paniquée. L’angoisse de plus en plus marquée de cette pauvre fille est aussi un élément d’ambiance... Le village et ses habitants Mirepoix, que ses habitants, parlant occitan pour la plupart, appellent Mirapeis, est un petit village de deux mille habitants, qui fonde son économie sur l’agriculture, le cuir et le verre, ses anciennes manufactures de drap ayant fermé depuis longtemps. (...)
Père Simon, le curé : Homme de soixante ans environ, petit et maigre, curieux et sympathique, il est très apprécié de la population de Mirepoix. Le père Simon fait partie de ces curés de campagne qui savent qu’il ne faut pas trop sermonner les jeunes gens quand monte la sève du printemps. (...)
Diplomate et bon vivant, il passe le plus clair de son temps à effectuer des recherches sur l’hérésie cathare, et le presbytère de l’ancienne cathédrale abrite une bibliothèque honorable consacrée à ce sujet. (...)
Ses travaux sont déjà bien avancés, et il espère pouvoir les soumettre bientôt à son évêque. C’est du moins la version officielle. Sa passion pour le trésor cathare a fini par le rendre manipulateur. Ainsi, même s’il est sincère dans son amitié avec Jean, il n’hésite pas à utiliser ce qu’il sait de ses points faibles, et à potentiellement orienter le point de vue de Lucie s’il l’entend en confession... (...)
Si les PJ pensent à lui poser des questions sur de possibles passages secrets, il avoue qu’il sait que les châteaux disposaient d’un passage souterrain pour fuir en cas de siège, afin de faire preuve de « bonne volonté » et les mettre en confiance, mais ne donnera pas plus de détails. Conseil au Passeur : sa bonhommie, son apparente franchise et son amitié avec Jean en font le personnage « qui ne peut pas être coupable ». (...)
C’est ainsi qu’il put laisser Julien Desmels se ruiner sans jamais prévenir sa femme ou la famille de Mathilde. Corruptible, il est, comme le maire, aimé des bourgeois de la ville qu’il laisse vaquer à leurs affaires. C’est d’ailleurs lui qui s’est occupé de vendre la maison à Arthur. Veuf depuis plus de dix ans, il a marié sa fille au fils de M. Briand ; le couple périt lors d’une promenade en barque sur l’Hers. (...)
Violette, la benjamine, âgée d’à peine dix-sept ans et arrivée un peu sur le tard, est une enfant gâtée, capricieuse et méprisante. Conseil au Passeur : si Violette venait à croiser Lucie, elle en serait absolument jalouse et userait de sa verve • lapidaire contre elle. Si Frédéric se montre aimable avec elle, elle se fera coquette. • Arnaud, en tant que fils modèle, pourrait éventuellement agacer Frédéric s’ils venaient à se croiser. Fernand et Catherine Miralet, maroquiniers : A force de travail et de courage, mais aussi de pratiques illégales, Fernand et Catherine Miralet sont passés en un peu plus de trente ans du statut de simples artisans à celui de bourgeois. (...)
Aujourd’hui, beaucoup de paysans braconnent pour arrondir les fins de mois et c’est devenu une activité courante dans les forêts de Mirepoix. Le couple en lui-même accuse la soixantaine. Leur fille unique, Françoise, qui ressemble beaucoup à sa mère (sèche comme un clou, un nez d’aigle et de petits yeux noirs rapprochés), a épousé Pierre Aubert, qui prendra le relais de son beau-père quand il se décidera à prendre sa retraite. Conseil au Passeur : Catherine pourra se montrer très intéressée par l’expérience d’Arthur, alors que Fernand, plus maladroit, se tiendra en retrait lors des discussions. (...)
Philippe Michaud le braconnier : Ce Philippe Michaud est un des nombreux braconniers de la ville. Ce simple paysan ne veut surtout pas d’ennui, et ne devrait pas en causer aux PJ. Conseil au Passeur : il pourra être croisé par les PJ dans la forêt, pour éviter qu’ils ne rattrapent trop facilement le père Simon au cours d’une course poursuite, par exemple. (...)
En effet, une fois le commerce fermé, dans une petite salle en sous-sol, il accueille les « initiés », certaines personnes de Mirepoix, comme Fernand Miralet. Ce sont pour la plupart des notables à qui il propose des parties de cartes. (...)
Si un PJ arrive à s’attirer la confiance de l’enfant, celui-ci pourra avouer qu’il cherchait des araignées pour « faire une farce ». Les alentours de la demeure et du village : Les alentours se composent surtout de forêts de feuillus. On peut faire de belles excursions dans ces abords de montagne, notamment près de la rivière de l’Hers. (...)
Il existe un endroit où on peut pêcher, l’eau y est très claire. On trouve aussi dans le paysage les vignes et quelques champs. Conseil au Passeur : en ce début de novembre, le temps est froid et pluvieux, le brouillard presque permanent au pied des Pyrénées. (...)
Les feuilles des arbres sont encore vertes mais se teintent de roux, et l’herbe jaunie par les chaleurs de l’été finit de ternir. Déroulement des évènements : Les événements du quotidien : • La famille arrive à Mirepoix en fin d’après-midi. Elle visite sûrement les lieux et fait connaissance avec son nouveau personnel. (...)
Ils sont bien sûr libres de se rendre à ces invitations. Toutefois, l’arrivée de leurs bagages personnels devrait les occuper le deuxième jour. Conseil au Passeur : ces visites permettent de planter un univers « réaliste » d’une petite ville, mais aussi de présenter un recours possible en rappelant aux PJ que les habitants du village peuvent les aider à trouver des réponses. (...)
L’intrigue principale : Elle repose sur les agissements du père Simon. Pour être tranquille dans ses déplacements, il drogue les résidents de la maison en mettant un sédatif dans les salières. La petite dose prise ne permet pas à la drogue d’agir de manière absolument efficace, mais elle rendra plus lourd le sommeil. (...)
• Faire des bruits de chaînes dans les murs, ce qui effraie considérablement la mère, provoquant une crise jusqu’à ce qu’elle soit calmée par le laudanum. Les nuits suivantes, en plus : • user de mort au rat pour tuer les chiens de Frédéric, qui ne peuvent que le déranger. Le poison a également raison, par hasard, des rats de Jean, un soir où il les aura laissés partir à la chasse aux araignées. (...)
Il faut insister, dès le lendemain matin, sur le silence qui règne dans le jardin et une « absence » que pourra ressentir Frédéric. Si les PJ recherchent les chiens, ils les retrouvent dans la tour en ruine du jardin, où le père Simon a déposé la viande empoisonnée. • Peindre une marque d’encre rouge sur le tapis de la bibliothèque, à l’endroit même où Mathilde a été trouvée morte. • Faire passer une ancienne robe de Mathilde par la fenêtre, à partir de l’étage supérieur, pendant le repas, un soir de l’orage... ce qui provoque une nouvelle crise chez madame Macquart. (...)
• Pour finir, s’il voit que les choses traînent trop, le père Simon finira par déterrer le cadavre de Julien, enterré en terre non consacrée... Conseil au Passeur : les PJ peuvent vouloir cacher les étranges évènements survenus les premiers jours à la mère de famille. (...)
D’autres situations bizarres peuvent être imaginées, mais en faire trop pourrait nuire à l’atmosphère. Intrigue secondaire : M. Personne, le créditeur toulousain de Frédéric, vient rappeler ses dettes au jeune homme. Pour cela, il envoie deux hommes de main des plus antipathiques. Ils font passer un pli pour « M. Frédéric ». Si c’est un domestique qui le récupère, il l’apporte durant le repas. Ce pli, signé du nom du créditeur, souligne la dette et demande à Frédéric de la rembourser à ses hommes qui lui feront savoir de quelle manière. Le lendemain, l’un des deux hommes accostera le jeune homme si celui-ci sort, ou viendra directement à la demeure pour lui parler et lui donner rendezvous durant la nuit, dans la forêt, pour remettre l’argent s’il ne l’a pas sur lui à ce moment. Il menacera clairement de s’en prendre à « la si jolie Lucie » en cas de refus. Si le père décide de prendre les choses en main, ils n’ont aucun scrupule à parler des dettes de Frédéric, le félicitant d’être un « si bon père ». Si Frédéric ne vient pas au rendez-vous, ils attenteront à sa vie dès que possible, ou prendront Lucie en otage dans la journée du lendemain. S’il essaie de demander de l’argent aux notables de la ville, il verra toutes les portes se fermer devant son nez. Conseil au Passeur : cette intrigue secondaire a pour but de raviver un peu la tension, sans quoi les PJ risquent de trouver le temps long pendant la journée. (...)
), en veillant le soir ou en tendant un piège. • Se renseigner auprès du curé ou du notaire sur le passé de la maison. Les deux ne donnent pas le même type d’informations, le curé se montrant très prolixe sur les origines même du château, même s’il minimisera l’importance de Mirepoix pendant la croisade albigeoise. • Surprendre Jules. Ils peuvent aussi le rencontrer avec un pot plein d’araignées ou simplement en cherchant le médecin dès le second jour. (...)
Cependant, si les PJ se montrent astucieux ou discrets, ils devraient réussir à l’attraper ou le démasquer. Si le spectre de Mathilde est intervenu et a participé à son « arrestation », il sombre dans la folie et, tout en tenant des propos incohérents, peut renseigner les PJ par bribes sur ce qu’il faisait là. Sinon, lucide, il refuse de parler, car il pense que les profanes ne doivent pas trouver le Trésor qui doit rester aux mains de l’Eglise. Cela dit, s’ils cherchent chez lui, ou si la police le fait pour eux, ils trouvent le plan du château et de ses murs creux et toutes ses recherches sur le trésor. Les fouilles doivent permettre de trouver son mobile, mais pas tous les détails. En outre, dans les couloirs, ils peuvent trouver une petite fiole de peinture et des chaînes, ainsi qu’un double de la clé de l’argenterie. (...)
En effet, ses visions sont principalement parasitées par le meurtre et le suicide des Desmels, ce qui doit l’inciter à se convaincre qu’il s’agit bien du spectre de Mathilde... Si elle essaie de provoquer ce pouvoir dans la bibliothèque, elle assiste à la scène ultime entre Mathilde et Julien. A partir de ce moment-là, la tache d’encre rouge sur le tapis se transforme en vrai sang. Conseil au Passeur : si cette vision survient, il faut la jouer comme un moment fort du jeu, et en faire profiter l’ensemble des joueurs pour ajouter à l’ambiance. Une musique sombre, un bruit d’orage en fond sonore, une narration lente... Lucie se trouvant alors dans la « peau » de Mathilde, ne pas hésiter à jouer sur le sentiment de maternité, la tristesse et la peur qu’a ressentis la jeune femme lors de cette confrontation avec son mari. (...)
Les personnages de Marie, qui est folle, Lucie, une initiée, Julie, qui n’est qu’un esprit simple, et Jean, qui regrette Mathilde, peuvent faire pencher la balance vers le surnaturel. S’ils sont convaincus que c’est bien le spectre de Mathilde Desmels qui réclame vengeance, alors il se peut que celui-ci parvienne vraiment à sortir de l’Achéron... Ce spectre, fantasmé comme mauvais, sera agressif envers les personnages de Frédéric et Suzanne, à moins que ceux-ci n’expriment une repentance sincère. Mais son état général sera plutôt la tristesse... (...)
Il peut aider Jean ou Lucie à retrouver la véritable source de leurs problèmes et, pourquoi pas, le « trésor » cathare. Il est attiré par la mère Macquart, mais s’il doit rester trop longtemps dans la chambre de la folle et en absorber la vitalité, celle-ci finira par mourir. En la soulageant de ses regrets, ou en faisant intervenir le curé, il est même possible de la libérer de l’Achéron et lui faire trouver un autre chemin où elle sera vraiment en paix... S’ils l’agressent au contraire, le spectre fuit, voire se défend, en absorbant la vitalité de ses adversaires. Conseil au Passeur : le spectre ne devrait pas apparaître en présence d’Arthur, incrédule, sauf s’il a laissé la peur le dominer et affaiblir ses convictions. Dans ce cas, il faudra lui faire jouer la règle de la perte des points de conviction. Un échec signifie qu’il la voit et qu’il perd un point, une réussite qu’il ne la voit pas. (...)
En cas d’échec, s’il trouve cependant une explication rationnelle, il préserve son point... Mais cela signifie qu’il n’admet pas la réalité du spectre. L’interprétation de l’incrédule sera donc déterminante pour décider s’il garde ou non, son point de conviction. Si les PJ se mettent à croire assez rapidement à l’existence du spectre, des phénomènes préviendront de son arrivée : il fait soudain froid • dans une pièce alors que le feu flamboie dans la cheminée ; • Marie Macquart parle avec quelqu’un qui est absent ; • une plante meurt soudainement ; • de la buée se forme sur un miroir... Ces évènements réellement inexplicables devraient finir de convaincre l’initiée qu’un spectre est réellement présent dans la demeure, ce qui permettrait au bout du compte à Mathilde à revenir dans le monde des vivants... Règles concernant les spectres (p. 206-207 du livre de base d’Achéron) : Points de Substrat : de 50 à 90. (...)
Ils peuvent également surgir de n’importe quel portail, mais sont limités à une certaine zone d’action (ici, la demeure). Cette limite peut être franchie si une personne vivant dans le deuil ou le regret les invoque avec suffisamment de conviction. (...)
Ils peuvent agir sur les objets de la même manière que s’ils utilisaient un pouvoir psychique. Leur contact est souvent glacial et laisse une marque noirâtre sur la peau. Un spectre peut transmettre des émotions et investir brièvement les pensées d’un sujet pour communiquer avec lui, mais sa simple présence provoque une perte de points de vitalité (1 pt toutes les 10 minutes environ) ce qui rend une éventuelle discussion éreintante. Il est possible d’exorciser un spectre à l’aide de la foi, mais celui-ci risque de réagir de manière très agressive. Il est également possible de mettre fin à ce qui tourmente le spectre pour que celui-ci ne retourne pas en Achéron mais accède à l’Ataraxie. Annexes : Mirepoix : Mira Peis, nom original de la ville, signifie « regarde les poissons », faisant allusion à la transparence pure de l’Hers dans ce lieu précis. Outre le château de Terride (véritable nom de la « maison » achetée par Arthur), Mirepoix compte quelques curiosités architecturales. Sa place principale construite autour des halles comporte encore de nombreuses maisons à colombage, et de nombreux commerces ont élu domicile sous les arcades en bois. Sur cette place a lieu la foire annuelle de Mirepoix, pendant laquelle les personnages arrivent. Des maisons de tissus sont dressées et remplies de monde. (...)
Construite en 1298 par Jean de Lévis et sa femme Constance de Foix, elle se transforme en cathédrale au fil des siècles. Mirepoix sera un évêché jusqu’au début du XIXe siècle. Le père Simon en est très fier, ainsi que la population, plus pratiquante que croyante. (...)
Pour faire court, disons qu’il s’agissait d’hommes et de femmes d’Occitanie (en ce qui concerne la France, mais il y eut des mouvements similaires à la même époque à divers endroits de l’Europe) s’écartant du dogme de l’Eglise, ascètes vivant du travail de leurs mains, partageant leur pain dans leur maison ouverte, n’amassant aucune richesse et ne se mêlant en rien des affaires terrestres. Considérant le monde physique comme oeuvre du diable, et l’âme seule comme création de Dieu, ils refusaient de considérer le Christ comme incarné : le fils de Dieu ne pouvant être souillé par la chair. (...)
Il serait fastidieux de détailler ici la chronologie exacte de cette croisade, mais il est important de préciser qu’elle changea à jamais le visage du Sud de la France. Quant au trésor cathare, la légende veut qu’il s’agisse de la réunion de tous les biens des seigneurs cathares s’étant dépossédés de leurs richesses lors de leur entrée dans la religion cathare. Selon les légendes qu’aiment alimenter certains mystiques et autres chasseurs de trésor, ce serait grâce à lui que le château de Montségur aurait pu être rénové pour devenir la place forte des cathares. Selon les historiens, une grosse partie de ces biens aurait été emportée en Italie, mais le reste constitue un mystère... (...)
La légende veut que l’abbé Saunière l’ait trouvée dans les ruines de Rennes-le-Château, mais les découvertes récentes du trésor wisigoth dans ces mêmes lieux invalident cette thèse. Conseils d’ambiance : Il peut être intéressant de préparer le pli de M. (...)