JdRP Scénarios : Origine
Ce texte présente le cadre d’une campagne AD&D pour Dark Sun, un monde apocalyptique brûlé par le soleil, composé essentiellement d'un immense désert, de cités-états dirigés par des Rois Sorciers immortels. L'histoire commence par l'évasion d'un petit groupe d'esclave décidant de se venger de leurs anciens tortionnaires. (...)
mais comment faire dans un monde où l'immobilisme et le fatalisme règne en maître ? Devenus les chefs d'une petite tribu de pillards de caravanes, vivants d'expédients en attendant leur inévitable éradication, l'un d'entre eux (un barde) eut alors l'idée de créer de toute pièce un Mythe capable de survivre à leur propre mort, un mythe capable de donner espoir et motivation à tous ceux qu'ils libéreraient. Et de perdurer indéfiniment. Le mythe d'un grand ancêtre libérateur: le Prophète de la tribu perdue. La Légende de la tribu perdue, telle qu’elle est contée à tout nouveau membre de la tribu, et régulièrement chantée autours du feu. Origine : Autrefois, tous étaient libres et heureux. L’eau coulait en abondance, et la terre était fertile à perte de vue. Puis arrivèrent les Maîtres. Tous écoutèrent leurs belles paroles, ou tremblèrent devant leur fouet. Aucun n’osa réagir, sauf une femme nommée Liberté. Une nuit, les Maîtres et leurs partisans tuèrent tous les hommes et tranchèrent la langue des femmes. Leurs enfants grandirent sans connaître la vérité, et acceptèrent les mensonges des maîtres et de leurs sbires. Tout ce qui rappelait la beauté de l’ancien monde fut détruit, et les maîtres se livrèrent bientôt à une guerre qui laissa Atlas toute entière aride et dévastée. Liberté avait une soeur nommée Vérité qu’elle avait cachée pour qu’on ne lui coupe pas la langue. Vérité et elle parcourait le monde pour prêcher la résistance aux tyrans, mais bien peu eurent le courage de l’écouter. Une Nuit qu’elle prêchait sur l’estrade d’un quartier pauvre, un Archonte fendit la foule et la poignarda sans que personne n’intervienne. Liberté qui s’occupait de son nourrisson arriva trop tard pour la sauver. Tout était perdu. Elle était seule au monde et ne pourrait jamais parler à son propre enfant. Le désespoir s’abattit sur elle. Mais à cet instant un miracle se produisit. Le sang de vérité répandu sur la sable avait la forme de dessins, de signes racontant leurs vies à toutes deux. Liberté s’enfuit alors dans le désert et y éleva seule son enfant. Elle parla avec lui grâce aux dessins dessinés dans le sable et lui enseigna la sagesse de l’ancien monde. Et elle lui donna un nom : Espoir. Bientôt, la nouvelle se répandit qu’ils existait à la surface du monde deux être encore libre, et le peuple des Esclaves se mit à murmurer. Beaucoup partirent dans le désert et y survécurent. D’autres réussirent à les rejoindre, et ils formèrent ensemble la première tribu perdue. Les Maîtres et leurs créatures se mirent en fureur quand ils apprirent l’histoire de Liberté. Aussitôt, ils affirmèrent que c’est d’eux que provenait la ruine et le désert du monde, d’eux et la magie Maudite de l’écriture… Et comme leur paroleétait Loi, tous les crurent, et s’écartèrent du Savoir qui pouvait les libérer. Pourtant, la tribu de Liberté survécu. Quand Espoir et ses guerriers libéraient un esclave, ils lui donnaient un Nom et lui apprenaient à écrire. Ainsi il était débarrassé des chaînes de son corps, mais aussi de celles de son Esprit et il grandissait en sagesse. Son nouveau peuple voulu faire d’Espoir un Roi ou un Dieu. Celuici refusa. Il n’était pas venu dans le désert pour devenir un nouveau Maître mais pour libérer tous les êtres doué de raison. Il prononça alors son premier Ser mon : le Sermon du désert « Je ne suis le Maître de personne, mais la raison est l’arbitre de toute chose. Je suis celui-qui-sait, et c’est en ce Nom que j’exerce le pouvoir. Que la tribu nomme ses meilleurs et apprenne à exercer sa raison.. Que les meilleurs organisent et se réunissent pour gérer le quotidien. L’écoute, la compréhension, le fraternité : telle est la voie de la Sagesse, tel est le message de Vérité ma mère. J’accepte d’être votre Arbitre. Ma parole Les autres enfant se mirent à l’imiter, Ensuite, il éclata en sanglots et alla tranchera car mon savoir et mon expéri ence et bientôt la tribu devint célèbre pour s’excuser auprès de son guide. sont pour l’instant au delà de votre comson talent à l’arc. le Prophète tint pa-Ce dernier l’écouta et lui dit : « Ce que préhension. Mais quand le temps des guerrole et offrit des fruits et autres mets tu as fait doit être cité en exemple à tous. (...)
res sera fini, je vous abandonnerai tout succulents aux vainqueurs jusqu’à la Plutôt que de laisser ta colère détruire l’inpouvoir ». fin de sa vie. térêt du village, tu l’a exprimé comme un Le prophète fit de même avec une homme puis tu as eu le courage de reconA ses mots, Espoir fut acclamé, et re-jeune artisan qui inventa une carquois naître tes faiblesses. (...)
C’est moi qui t’adresse çu de son peuple son nouveau nom : plus solide et plus pratique pour la mes excuses. » le Prophète. bataille. C’est ainsi que s’exprima dorénavant Le Prophète était un chef de Guerre, C’est ainsi que naquit l’ordre des Faitoute colèr e dans le village du promais un homme de Paix. Il détruisait seurs (artisans, paysans). phète. ses ennemis, mais quand il le pouvait, Le Prophète était un homm e de il faisait alliance avec eux. Le prophète dit un jour d’eux guerre impitoyable, frappant de nuit à Comme l’on s’étonnait, il répondit : « La première bataille est dans le coeur de la tête de l’ordre Guerrier, attaquant « Je tue par nécessité, mais mon véritable ceux qui nous soutiennent. Nous ne faisons toujours par surprise, sur le point le ennemi est l’Ignorance » que gagner ou perdre. Eux remportent les plus faible de l’ennemi. Le Prophète nouait des amitiés par-victoires » Pourtant, il réprimanda un jour ses tout où on l’accueillait, et recueillait Hélas, malgré le nombre de ses victoitroupes qui s’étaient livré à une le nom des proches de tous les esclares, de nombreux partisans furent cruauté inaccoutumée, en dévorant ves qu’il libérait. (...)
blessés ou tués laissant des orphelins vivant un archonte prisonnier. Il y en eut bientôt trop pour qu’il les et des invalides. Ce fut son quatrième sermon, le Serconnaissent tous. Le prophète créa mon de Miséricorde. alors l’ordre des Scaldes (musiciens Dans son troisième Sermon, dit Ser « Nous ne sommes pas des Bêtes ! Nos enconteurs) pour retenir les noms de mon du Campem ent, le prophète pronemis nous ont appris à traiter l’autre avec tous les amis du peuple Libre, et ap-nonça ces paroles : cruauté pour nous empêcher d’être des porter à chacun les Paroles de Liberté. « Nul n’est laissé de côte dans le tribu de hommes unis. Liberté. Il n’est nul orphelin car tout en-Si nous en avions besoin, je vous donnerai Dans son second Sermon, le Sermon fant sans parents deviennent enfants de la ma propre chair à manger. Mais nécessité de l’Oasis, l e prophète s’adressa à tribu et recevront un apprentissage. n’est pas cruauté gratuite ! » toute la tribu. Il n’est nul inutile, car les aveugles peu-Et il plongea son propre poignard « La Ruse est notre épée, et elle permet vent apprendre à tisser, les manchots à dans le coeur de l’ennemi. aussi bien de percer des coeurs et de les gaconter, et l es estropiés à guetter. Voyant cela, les serviteurs de l’argner à notre cause. Tous contribueront avec leurs moyens à chonte qui s’étaient cachés alentours Pour libérer nos frères, nous devons nous l’oeuvre de Liberté » vinrent implorer la protection du Prolibérer nous mêmes. Unissez vos talents. Bien qu’infiniment bon, le prophète phète. Il les libéra et certains d’entre Soyez attentif, et rapportez à vos frères et n’était qu’un homme. Un jour, il eux devinrent ses plus fidèles compasoeurs le fruit de vos recherches., car celui blessa involontairement l’orgueil d’un gnons. qui fait avancer la tribu est le plus cher de de ses fidèles en prenant sa f emme Un jour de grande famine, le Promes fils ». lors d’un retour de raid. phète conduisit des négociations avec Ainsi, le Prophète adopta un jeune Lorsque son mari vint se plaindre, le des marchands d’esclaves. orphelin qui avait découvert comm ent prophète r épondit Alors que son Peuple s’en étonnait, tirer de l’eau des cactus. Depuis, tous « Il n’est nul péché de ce genre lors d’une l’un de ses proches lui en fit le reproceux qui apportent leur savoir ou in-fête de raid. (...)
Que les meilleurs guerriers che. novent sont appel és ‘fils ou filles du engendrent des enfants solides pour le bien Le Prophète l’écouta puis grimpa sur Prophète’. de tous ». un roc pour s’adresser à tous. Ce fut Un jour, le prophète fut blessé par le L’homme accepta le jugement de son cinquième sermon, le Sermon du tir maladroit d’un jeune garçon qui l’Arbitre, mais son coeur se déchira. Rocher s’exerçait à l’arc. Son père voulut le N’en pouvant plus de colère, il grima « Ce n’est pas en vous laissant mourir de punir, mais le prophète fit venir le un mannequin à la ressemblance du faim que je vous libèrerais. Ni en vous laisjeune homme à lui et lui offrit son arc. prophète, l’agonisa d’injure, le cou-sant livrer un combat perdu d’avance. Puis il lui promis que s’il parvenait à vrit d’excrément puis le brisa à coups Qui défendra les esclaves du monde entier toucher une cible à 100 pas, il lui ofde bâtons. si le Tribu Libre disparaît ? frirait une part de sa propre ration. Sommes nous les Esclaves de nos rancunes ? (...)
Nous devons utiliser nos forces pour nous battre et non pas nos faiblesses » Quelque temps plus tard, les marchands d’esclaves revinrent et exigèrent qu’on leur livre une partie de la Tribu en échange d’eau et de vivre. Le Prophète fit mine d’accepter. Il fit enchaîner les femmes, les faibles et les enfants de la Tribu et invita les esclavagistes à un grand festin et demanda à une partie de ses hommes à s’habiller comme une autre tribu esclavagiste Pensant se rendre à une réunion d’esclavagiste, les marchands acceptèrent. Quand au coeur de la nuit, tous furent ivre ou repus, le Prophète et ses fidèles les tuèrent jusqu’au dernier malgré la résistance de veilleurs d’élites resté sobres. Au matin, les femmes, les faibles et les enfants virent des esclavagistes couverts de sang se diriger vers eux. Ils firent mine de se soumettre, et les attaquèrent par surprise. Les esclavagistes éclatèrent alors de rire. Il s’agissait en fait du Prophète et de ses fidèles rendus méconnaissables par le sang du combat. « Vous êtes aussi courageux et valeureux que ceux d’entre nous qui portent l’épée. En souvenir de ce jour, trois jour par ans, nous fêteront votre courage. Vous serez alors les Rois et les Reines de notre tribu, et tous vous obéiront, hormis ceux qui montent la garde » Depuis lors, la tradition de la fête des fous a toujours été célébrée. (...)
Ainsi se réglaient les querelles de ménage, les frustrations de ceux qu’on n’entend pas et les folies trop longtemps réprimées. Inlassablement, le Prophète enseignait, construisait, se battait… Un jour, un des nouveaux membres lui demanda s’il pouvait accomplir des Miracles Le Prophète fit alors apparaître une source puis la tarit d’un geste. Il donna alors son plus grand enseignement, l e Sermon du Miracle « Ma tante Vérité a donné le désert aux êtres doués de raison afin qu’ils apprennent à être libres pour toujours. Chaque être libre doit apprendre à survivre dans le désert, et non être dépendant d’un Sauveur. Seules les paroles de Liberté sont importantes. Mes pauvres pouvoirs disparaîtront avec moi. Seul mon message vous permettra de survivre. Je vais vous donner une magie bien plus puissante que les pitoyables tours des rois Sorciers La magie de la Guerre : Quand l’ennemi avance, nous sommes invisibles Quand l’ennemi s’arrête, nous le harcelons. (...)
La magie du Faiseur Celui auquel on donne une cruche Boira son comptant aujourd’hui Celui qui sait creuser les puits Fera boire les siens toute sa vie La magie du Scalde: Celui qui écoute un Sage Grandit en sagesse et en force Celui qui raconte les paroles du Sage Fait grandir toute sa tribu Enfin, la plus grande de toute : la magie de la forge de l’âme Celui qui sait forger une épée Peut créer une armepuissante Celui qui forge sa propre âme Est la plus puissante des armes. Qu’importe ce qui arrive a celui qui a su forger son âme. Celui qui sait écrire son nom. Ne sera jamais plus un esclave. » Bientôt, le Peuple de Liberté grandit au point de créer par son nombre des troubles en son propre sein. En lui se cachait des espions, mais aussi des criminels prêts à feindre de partager ses valeurs pour profiter de lui. (...)
Un jour, un apostat tenta d’assassiner le Saint Homme. Ivre d’une juste colère, le Peuple voulu assassiner toute sa parentèle. Le Prophète fit exécuter l’assassin en le donnant vivant au Crodlu afin que l’horreur de sa fin serve de message à ceux qui pensaient pouvoir tromper la Tribu, mais il interdit que l’on touche à ses proch es. Il fit alors réunir ses plus fidèles. Ce fut l’ultime Sermon, le Sermon du Crépuscule. « Il est temps de nommer de nouveaux Arbitres afin que le message de ma mère ne meure point avec moi. Et il sera bientôt temps de diviser la Tribu afin que son message essaime à travers le désert et que la mort d’un seul ne nous menace pas tous ». « Dans le monde tels que nous voulons le construire, seuls les Meilleurs, les plus compétents devraient guider leurs frères. Dans le monde ou nous vivons, seuls les plus dignes de confiance doivent arriver aux postes de responsabilité, ou les vers des Maîtres finiront par tromperie à ronger notre fruit de l’intérieur. » « Tout nouvel arrivant restera notre Ami, mais il ne sera notre Frère que quand il aura prouvé sa fidélité à notre cause. (...)
Car en ces temps troublés, nous devons apporter notre soutient à tous, mais notre confiance en seulement quelques-uns » Les fidèles demandèrent alors ce qu’il convenait de faire des Meilleurs représentants du Peuple au conseil tribal, et des hommes et des femmes de valeur qui ne seraient cependant jamais des vétérans. (...)
Mais pour ce qui est de la guerre et de la sécurité, ce ne sont point là des sujets dont doivent décider les profanes » Des hommes jaillirent alors dans la tente du Prophète. L’un deux tenta de percer le coeur du prophète d’un trait empoisonné, mais l’un des membres de la famille qu’Espoir avait épargné fit barrage de son corps et succomba à sa place. Hélas, l e nouveau traître avait préalablement mortellement blessé la mère du Prophète. Ce dernier remercia publiquement la famille qu’il avait épargné, et ordonna de grandes funérailles pour celui qui s’était sacrifié, afin de montrer à tous que le martyr de l’un d’entre eux avait racheté la faute du plus indigne de ses fils. Puis il se porta au chevet de sa mère. Elle avait écrit se son sang ses dernières volontés. Le Prophète la porta dans le désert ou les sabl es l’engloutirent. Quand tous vinrent lui porter leurs condoléances, le Prophète eut un sourire et dit : « Ma mère a enfin une langue que tous peuvent entendre. Chaque empreinte de sable est un signe qu’elle nous adresse. Chaque crissement de dune est un mot qu’elle nous murmure. (...)
Que ceux qui peuvent entendre, que ceux qui savent lire vérifient d’eux mêmes. Le sens de chacun de ses signes est Liberté » . La tribu a prospéré. D'autres se sont joints à elle. Ses fondateurs ont maintenant pour la plupart disparu. Le Scalde qui a inventé le mythe sait qu'il est pratiquement le seul à connaître toute la vérité. Car il a assassiné l es derniers qui la connaissaient encore. Bientôt, la tribu ne comportera plus que des Croyants. Alors elle sera également immortelle. Rien ne peut tuer un mythe. Demain, il espère qu'il aura la force d'empoisonner son fils, le seul être qui pourrait encore peut être raconter la genèse de la véritable histoire. Alors il pourra lui aussi partir mourir dans le désert. Rappel : ce 14ème concours a été lancé sur le forum de la Cour d’Obéron (http://hikaki.hmtforum. (...)