Introduction
sur Le Terrier
C'était un hiver froid et sec, mordant, qui attaquait le sol et les arbres et ralentissait le cour des rivières. Les deux femmes cheminaient lentement en suivant le vieux sentier de hallage, le long de la Gisten. Le cheval de la première caracolait un peu en tête, le poitrail gonflé de son importance, les yeux à demi-plissés. Sa robe était d'un noir de jais, si on exceptait cette curieuse tâche sous l'œil qui lui avait valu son nom. Komma était un cheval eisenör puissant, immense, taillé pour des ...Contient : quartier (3)(...) Il fallut le mur d'enceinte du Hafen et l'ordre lancé par un soldat de guet pour qu'elles lèvent la tête et contemplent, un peu effrayées, ce qui restait de la ville. Le Hafen était lequartieroriental de la ville, son port fluvial aussi. En cet époque de basses eaux, il semblait vide et seuls quelques menuisiers travaillaient à réparer des coques de noix. (...)
Au-delà de l'enceinte, en remontant la rivière, les deux femmes atteignirent le coeur de la ville. Lequartierde l'Ewig était jadis le noyau bourgeois de la capitale du Wische. Les maisons de pierre étaient hautes et majestueuses, les rues bordées d'arbres épais et noueux. (...)
Il n'était pas dans leurs attributions d'inquiéter un tel équipage. Les deux femmes s'engagèrent dans lequartierdu Zorn, au sud de la rivière. L'essentiel des combats y avaient eu lieu et les maisons étaient encore plus abîmées que sur l'Ewig. (...)