Une époque formidable : la politique sous la IIIème
République dans toute sa richesse...Contient : affaire (8)(...) Ils mènent donc une opposition parlementaire très molle et ne retrouvent de la vigueur que pour la défense des intérêts de l'Eglise ou des milieux d'affaire. Même sur ces dossiers délicats, ils ont continuellement besoin de trouver des alliances, que ce soit avec les plus modérés des républicains, voire avec les radicaux. (...)
Lorsqu'il fut enfin appelé aux affaires, il ne réussit à convaincre aucun des hommes politiques de grande notoriété à s'agréger à son équipe - d'où le qualificatif ironique de « grand ministère » Gambetta. La crainte du césarisme avait d'ailleurs été grandement alimentée par l'affaireBoulanger. Le général Boulanger, issu d'une famille républicaine, avait été nommé à la tête du ministère de la Guerre dans le gouvernement Freycinet, en 1886. (...)
Mais l'école républicaine a incontestablement constitué un déblocage qui pouvait permettre des promotions sociales notables sur trois, voire deux générations. La République radicale L'affaireDreyfus marque un tournant dans l'histoire de la IIIème République. En 1895, le capitaine Dreyfus est dégradé et déporté en Guyanne pour trahison. (...)
9 ko En fait, la culpabilité ou l'innocence de Dreyfus n'est rapidement plus la question centrale de l'Affaire. Il ne s'agit même plus du combat des défenseurs de l'armée et des antisémites face aux intellectuels. (...)
Les deux camps s'affrontent en fait sur deux conceptions antinomiques de la France : pour les antidreyfusards, la raison d'Etat prime sur l'intérêt individuel ; pour les dreyfusard, au contraire, la justice et le respect du droit sont les valeurs qui fondent la République et l'honorent. Or, à la fin de l'Affaire, c'est la conception des dreyfusards qui prévaut. Il n'y eut aucun renouvellement de l'Assemblée du début de l'Affaireà la révision. Mais progressivement, grâce aux efforts de quelques hommes politiques (Scheurer-Kestner, Clémenceau, Blum) et hommes de lettres (Zola, Proust, Anatole France) les radicaux et une partie du centre rejoignent le camp des dreyfusards, ainsi que l'extrême-gauche qui, à l'origine, n'y voyait qu'une querelle de bourgeois ne concernant pas la classe ouvrière. Au lendemain des élections de 1902, on constate combien l'Affairea bouleversé le paysage politique français : la « défense républicaine » est plébiscitée (366 sièges dont 219 pour les radicaux et radicaux-socialistes, contre 22 à la droite). (...)
On prend immédiatement des mesures contre les congrégations, et la lutte contre les cléricaux qui, il est vrai, s'étaient montrés fort peu discrets pendant l'Affaire, reprend avec d'autant plus de vigueur, sans laisser de place au compromis : « je n'ai pris le pouvoir que pour cela » aurait un jour déclaré Combes. (...)Ce régime, nul n'aurait parié à la chute du Second Empire qu'il serait le plus long depuis la Révolution. Il le fut, mais non sans de longues hésitations, d'interminables querelles, d'âpres combats, des compromis constants, des alliances surprenantes. La république conservatrice et la crise du 16 mai 1877 Après la capitulation, l'essentiel de la classe politique songeait à réinstaurer une monarchie. Monarchie de droit divin sur le modèle de la Restauration pour les légitimistes, monarchie constitutionnelle ...