Pleure comme Boabdil : je fais pleurer un joueur
sur Bastion rôliste
Le 2 janvier 1492, Boabdil, dernier roi de Grenade, capitula devant les armées des Rois Catholiques. Sur le chemin de l'exil, au lieu-dit : ' le dernier soupir du maure ', Boabdil se retourna vers la capitale de son royaume perdu et pleura. Sa mère lui lança : ' pleure comme une femme ce que tu n'as pas su défendre comme un homme ! ' Je me suis retrouvé agir comme cette mère terrible. Et j'ai fait pleurer un joueur dans une partie de JdR. Voici comment. Les protagonistes : le MJ et moi, 30 ...Contient : partie (12)(...) Sa mère lui lança : ' pleure comme une femme ce que tu n'as pas su défendre comme un homme ! ' Je me suis retrouvé agir comme cette mère terrible. Et j'ai fait pleurer un joueur dans unepartiede JdR. Voici comment. Les protagonistes : le MJ et moi, 30 ans de JdR à nous deux. Joueur A et Joueur B (appelons celui-ci 'Boabdil'), âgés d'environ 18 ans, 30 mois de JdR à eux deux. (...)
(le jeu de rôles a au moins un avantage didactique, c'est de faire comprendre la difficulté du métier de négociateur avec des preneurs d'otage...) Lapartiecontinue. Le Terroriste montre qu'il ne plaisante pas en faisant s'écrouler une tour voisine. J'organise un assaut désespéré d'unepartiedu bâtiment ; j'en profite pour réintroduire Boabdil dans lapartie: je fais ressortir son perso de sa cellule, lui donnant l'occasion de se racheter en menant le premier commando (et puis il ne faut pas se priver de compétences si élevées !). (...)
' Boabdil était venu s'amuser et passer une bonne soirée, pas suivre des cours de tactique ou de gestion de crise, et n'avait certainement pas quitté son foyer pour se faire passer un savon. Je lui avais pourri sapartie. Je n'avais fait preuve ni de tact, ni de pédagogie. D'ailleurs je n'étais ni son père ni son professeur, et je n'avais pas le droit de prétendre lui donner des leçons. (...)
Je n'avais pas eu l'intelligence d'Isham dans Odieux, 15 points, qui arriva à ne pas exclure un joueur de lapartie. J'avais agi envers lui comme s'il était un 'ancien' - entre dinos, on se dispute, chacun joue son perso sans se faire de cadeaux, mais on relativise. (...)
Que la Princesse Leïa se fasse donc buter dans ce scénario one-shot ! Un PNJ imaginaire que je ressuscite quand je veux ! J'avais pris lapartietrop au sérieux, et ma scène était disproportionnée. Ce n'est qu'un jeu, PK a mille fois raison ! (...)
Je suis du genre à éviter de jouer aux jeux d'alliance, genre Diplomatie, parce qu'avec mon expérience rôliste, j'ai trop l'habitude de m'investir dans mon rôle et je prends attaques et trahisons trop personnellement. Mon objectif dans unepartiede JdR est de m'évader un peu, d'interpréter un perso (roleplay) en pensant comme lui, et de rentrer dans l'histoire en mettant mon esprit critique de côté un moment (suspension of disbelief). (...)
J'avais écrit qu'il s'alarmait pour rien. Jusqu'à cet incident où je fus odieux. La couche de courtoisie levée par l'ambiance de lapartie, ma maladresse avait blessé un partenaire de jeu. Le pire, c'est le temps qu'il m'a fallu pour me rendre compte que j'étais complètement dans l'erreur, et que c'était moi le 'mauvais rôliste'. (...)
M'efforcer de m'observer de l'extérieur, de réfléchir à comment je suis perçu, et surtout A RELATIVISER la portée d'unepartiede jeu de rôles, même si j'aime rentrer dans la peau de mes personnages. Reality bites. Une séance de JdR n'est pas un intermède hors de la Vie Réelle ; elle en faitpartie. Ses conséquences peuvent s'étendre au delà des quelques heures de jeu, et cela ne vaut pas la peine de se brouiller pour un loisir qui est censé distraire et amuser. (...)
Ton personnage pouvait décider de tout faire pour montrer combien ce type est incompétent en lui tendant des pièges qui l'aurait amené à se ridiculiser un peu plus. Des trucs comme ça. Après lapartie, bien sûr, tu aurais pu faire la leçon gentiment au gamin.