Les aventures de Mlle La Maupin : Vie d'une véritable
aventurièresur Bastion rôliste
Il est difficile de faire partir à l'aventure un personnage féminin dans un contexte qui, historiquement, ne tolère pas les femmes aventureuses. Il semble qu'il faille sacrifier soit le réalisme historique, soit la jouabilité (perso opprimé). Grâce à cette traduction, vous allez pouvoir vous inspirer d'une histoire vraie pour insérer vos héroïnes dans l'Histoire. Préface : La Maupin, escrimeuse française du XVIIème siècle, aventurière et célébrité de l'opéra, semble un personnage sorti d'un ...Contient : femme (23)(...) Préface : La Maupin, escrimeuse française du XVIIème siècle, aventurière et célébrité de l'opéra, semble un personnage sorti d'un roman de Dumas ou de Sabatini, excepté sur deux points. D'abord, elle a vraiment existé, et ensuite, peu d'auteurs auraient attribué ses exploits à unefemme. Théophile Gautier emprunta son nom et quelques-uns de ses traits pour l'héroïne de son roman Mademoiselle de Maupin mais, par bien des aspects, son personnage n'était seulement qu'une pâle imitation de l'original. (...)
Elle avait un tempérament de feu, et des passions tout aussi brûlantes, souvent les emballements de l'amour. Mlle Maupin était, excepté le fait qu'elle était unefemme, l'image même du cavalier romanesque de cape et d'épée: belle, grande et brune, une des plus fines lames de son époque. (...)
Elle excellait tant à l'épée, si forte, gracieuse et compétente, que certains doutèrent qu'elle pût vraiment être unefemme, et une nuit un chahuteur cria qu'elle était un garçon, quelque cavalier ou protégé d'un maître d'armes, et aucunement unefemme. Furieuse, La Maupin posa son fleuret et déchira sa chemise, afin que le public puisse juger lui-même quelle affirmation était la plus fondée. (...)
Ayant éprouvé l'intérêt de jeunes femmes qui au premier abord l'avaient prise pour un homme, elle pensa que cela ferait un charmant contraste pour unefemmevirile comme elle, d'être vue en ville avec une jeune fille, et qu'une blonde mettrait en valeur son propre teint brun. (...)
A noter que c'était le 'sieur' d'Aubigny qui était condamné, peut-être pour dissimuler ce qui était peut-être vu comme un des aspects les plus délicats de toute l'affaire : la nature homosexuelle de ses relations avec la jeunefemme(voir la note de bas de page sur le travestissement(CrossDress) pour une autre explication de ce point) Après sa condamnation par le tribunal, la Maupin fuit Marseille pour Paris, un voyage qui allait lui prendre plusieurs mois. (...)
Il la pria de pardonner à Luynes, et elle répondit qu'elle lui remettrait sa réponse en personne. La même nuit, habillée enfemme, elle rendit visite à Luynes dans sa chambre. Ainsi commença une liaison passionnée. Elle aida à lui faire recouvrer la santé. Dans la deuxième version de l'histoire, Luynes ne s'aperçut pas qu'elle était unefemme. Quand la Maupin arriva à l'auberge, il y avait un certain nombre de laquais soignant les chevaux de leurs maîtres dans la cour. (...)
Les sources diffèrent quant à savoir si elle avait un grand talent pour le chant, ou seulement une voix extraordinairement belle. Elles s'accordent néanmoins sur le fait qu'elle était une bellefemme, peut-être la plus jolie de la compagnie, et on disait d'elle qu'elle était une bonne danseuse et une excellente actrice. (...)
La Maupin s'y rendit en habit de cavalier et joua ce rôle jusqu'au bout, mais sans dissimuler sa vraie identité ni son genre, semble-t-il. Elle concentra ses attentions sur une belle jeunefemme, dont elle monopolisa le temps. Ils eurent plusieurs danses ensemble, et lorsque la conversation des invités bruissa de suppositions sur eux, La Maupin suggéra un rendez-vous plus intime, et scella la proposition d'un baiser passionné au milieu de la salle de bal. C'était trop pour les trois jeunes galants, eux-mêmes soupirants de la jeunefemme. Ils entourèrent le couple, protestant contre la conduite honteuse de La Maupin. "A votre service, messires", répondit-elle selon la formule standard du duel. (...)
Il était chevalier de l'Ordre du Roi, aussi bien que Grand Ecuyer. Ses charges incluent sénéchal de Bourgogne et gouverneur d'Anjou. Safemmeétait Catherine de Neufville, et il eut 14 enfants, dont Henri, comte de Brionne ; le prince Camille ; Louis, bailli de Lorraine ; et le prince Charles, qui succéda à son père comme comte d'Armagnac et Grand Ecuyer. (...)
D'autres, par exemple Rogers, racontent que bien qu'elle s'habillait en tenue de cavalier, elle ne faisait pas secret du fait qu'elle était unefemme, mais au contraire le faisait savoir pour que sa maîtrise de l'art de l'épée semble encore plus stupéfiante. (...)
J'ai choisi l'avis qu'elle se travestissait ouvertement plutôt que se faire passer pour un homme, car cela correspond à sa personnalité audacieuse et sa conduite plus tard, et plus important peut-être, parce que je n'ai pas encore vu de preuve réelle qu'elle se soit spécialisée dans les « rôles en pantalon » à l'opéra, comme le raconte Clayton. A mes yeux, la classer commefemmese faisant passer pour un homme, plutôt quefemmeaffichant ouvertement les habitudes et les goûts d'un homme, fait partie d'une tendance à dénier ou masquer son côté lesbien par des gens qui condamnent cet aspect. Clayton fait croire à la novice que La Maupin est un homme, et affirme que ses amis « désapprouvant à juste titre sa relation, la placèrent dans un couvent à Avignon ». (...)
Plus tard, au bal royal, elle dit que La Maupin « insulta une dame de haut-rang si grossièrement » que ses amis demandèrent réparation, alors que d'autres racontent qu'elle embrassa lafemmeet organisa un rendez-vous galant en étant habillée en homme, mais connue pour être unefemme. En décrivant l'incident de la tabatière, Clayton parle du « pauvre Duménil », et suggère que la Maupin aimait être insultée, faisant d'elle « la brute ». (...)
Bien qu'elle ait été parfois prise pour un homme à cause de ses habits et de ses manières, elle aurait eu peu de désirs de vraiment cacher son identité. Le roi la connaissait comme « la Jade La Maupin » au bal, et c'était le fait qu'elle était unefemmequi rendaient ses séductions de lafemmeau bal et de la novice à Marseille si inacceptable Si elle passait vraiment pour un homme, il y aurait eu bien moins à objecter, et donc bien moins de raisons pour les évènements en général. Il est intéressant de voir que Gilbert affirme que "Personne donc ne vit rien d'étrange dans les vêtements masculins et la conduite de notre héroïne », du au fait que « bon nombre de femmes faisaient comme elle » Je trouve ceci un peu étonnant. (...)
» Gilbert indique de son côté : Les duels entre femmes devinrent assez communs vers la fin du règne de Louis XIV. Des archives indiquent qu'unefemmeécrivit à une autre ce qui suit : « J'inverse l'ordre des choses et, contrairement aux habitudes des femmes, vous fais savoir que je suis dans la ruelle, épée à la main, afin de me battre contre vous pour la possession de Philémon ». (...)
^ Mademoiselle : Note de François Velde sur l'usage du 'Mlle.' L'utilisation de "Mademoiselle" avec son nom defemmemariée pourrait être une tradition du théâtre. Il y a d'autres exemples, par exemple Mlle Deschamps qui était mariée à un Deschamps. (...)
Je recommande d'utiliser un moteur de recherche, ou de simplement se rendre sur la page du Château de Versailles. ^ Monsieur : Le frère le plus proche du roi est appelé « Monsieur » par la coutume. De même, safemmeétait Madame, sa fille aînée était Mademoiselle. A l'époque de La Maupin, Monsieur était Philippe, duc d'Orléans. Sa deuxièmefemme, Elisabeth-Charlotte, duchesse d'Orléans, écrivit de très nombreuses lettres, dont beaucoup furent collectées dans « Les Mémoires de Louis XIV et de la Régence » ^ Electeur : Le fait que l'Electeur de Bavière fut à Bruxelles, et ordonna à La Maupin de quitter la ville, indiquerait que cet épisode survint entre 1692 et 1699 ou 1700. (...)