Les Sombres Années du Jeu de Rôles : Chapitre premier
sur Petit Peuple
Contient : affaire (9)(...) C'est ainsi qu'ils provoquèrent cette peur contre les rôlistes. En 1982, un film appelé Les Monstres du Labyrinthe, ayant une ressemblance superficielle avec l'affaire, sortit dans les salles obscures. Quantité de gens avec de vagues souvenirs du dossier Dallas Egbert considérèrent alors que l'oeuvre était fondée sur une histoire vraie, plutôt qu'être une fiction, ce qui amena, avec la grande couverture médiatique de l'époque, une nouvelle fois une triste conclusion : le jeu de rôle est dangereux. (...)
Marlgré la publication de William Dear du livre The Dungeon Master: The Disappearance of James Dallas Egbert III (Le Maître de Donjon: La disparition de James Dallas Egbert III), où le detective parle de sa vision de l'affairedans les détails, cinq années après celle-ci, pour évité au petit frère de James, Doug, encore à l'école durant cette intervalle, d'être taquinés par ses camarades, le mal était déjà fais : les médias l'emportent et continuent leurs avertissements à l'encontre des jeux de rôles. (...)
Mais on aurait dû s'y attendre : les faits traversèrent l'Océan Atlantique, et arriva jusqu'aux oreilles de l'Ancien Monde, qui lui, se montra moins clément envers la passion du jeu de rôle. 1990 - L'Affairede Carpentras et la haine française : Carpentras était une petite ville inconnue de notre belle Provence française. (...)
Le 9 mai 1990, des monuments funéraires furent retrouvés souillés, le corps d'un vieil homme exhumé durant la nuit sans que personne ne le sache. L'affairefut bien entendu suivie de près par la presse qui n'en rata pas un morceau, mais cela eut des conséquences désastreuses. (...)
Pour le nouveau procureur de la République, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait là des profanateurs. Pourtant, le juge d'instruction responsable de l'affaire, Sylvie Mottes, ne laissera pas se faire les mises en examens, ne cédant pas non plus à la pression médiatique : « Je ne pouvais pas me permettre de mettre en examen n'importe qui. Ce n'était pas possible, dans uneaffaireaussi grave, je ne pouvais pas : une mise en examen dans uneaffairecomme celle-ci signifiait beaucoup de choses.C'était quasiment un début de culpabilité [...] et une accusation publique. (...)
La presse continua ses paroles sur les JdR, remarquant l'augmentation des taux d'audiences lorsque les gens avaient appris que l'affaireCarpentras visait des joueurs. Comme en Amérique, le rôlisme fut montré du doigt, fut hué, fut accusé tel un monstre sorti tout droit de l'enfer. (...)
C'est ainsi que le journal l'Express présentera les jeux de rôles : « Ils s'inspirent de satanisme, de légendes médiévales, mais aussi d'un fatras idéologique ou s'entremêlent croix celtiques et délires nasillons. Bref, un culte de l'horreur susceptible de déraper à tout moment... » Mais, alors que l'affaireétait à peine aux soupçons contre le parti politique précédemment cité, d'autres tragédies vinrent s'ajouter à cela : à Ortez, septembre 1993, Jeremy se pend dans la cour de son école. (...)Le 14 février 94, Sébastien, un lycéen, s'est tiré une balle dans la tête au lycée d'Amiens. Il jouait au jeu de rôles depuis plus d'un an. Le personnage qu'il incarnait était très violent : c'était un exterminateur, quelqu'un qui tue des gens souvent et facilement. Des émissions montrent des dessins que Sébastien a faits lorsqu'il jouait. Ceux-ci sont teintés d'une atmosphère violente et ésotérique : personnages nus et ensanglantés, d'autres poignardés, ou encore un pentagramme avec une femme nue ...