Solomon Kane : les règles
sur Solomon Kane au format (1.2 Mo)
Contient : femme (22)(...) Jusqu'ici, nous avons supposé que tous les personnages seraient de sexe masculin, mais les héroïnes ont également leur place dans le monde de Solomon Kane. Historiquement, la position sociale de lafemmeau XVIème siècle la reléguait le plus souvent à un rôle matrimonial et domestique, mais les héros sont des individus d'exception - et cela vaut aussi pour les héroïnes. (...)
Bien sûr, une telle héroïne devra s'attendre à susciter des réactions d'hostilité de la part d'un grand nombre d'hommes, pour qui l'idée d'unefemmelibre et maîtresse de sa propre destinée est tout simplement impensable. Bien loin des clichés sexistes dans lesquels on l'enferme parfois un peu trop facilement, Robert E. (...)
A l'inverse, le meneur de jeu pourra décider d'insérer à l'intérieur d'un scénario une ellipse représentant plusieurs mois, voire plusieurs années de la vie des personnages, de préférence après un préambule destiné à poser les bases du récit, comme dans Ombres Rouges, où Kane passe plusieurs années à traquer les assassins d'une jeunefemme, avant de les retrouver et de les affronter au milieu de la jungle africaine : la traque elle-même n'est pas racontée par l'auteur, qui passe directement de la découverte de la malheureuse victime à la confrontation entre ses meurtriers et le Puritain Vengeur. (...)
A priori, les personnages-joueurs seront insensibles à ces effets. L'équivalent féminin de cette Fortune est appeléFemmeFatale. Il repose évidemment sur une autre forme de séduction mais ses effets en termes de jeu sont similaires. (...)
Guerrier Infatigable : Cette Fortune a les mêmes effets que Vétéran Aguerri , dont elle est en quelque sorte la version « sauvage ». Nakari, Reine de Negari : « C'était unefemmeà la peau basanée, d'une beauté de tigresse. Entièrement nue, à l'exception d'une coiffe ornée de plumes, de bracelets, d'anneaux enserrant ses chevilles et d'une ceinture de plumes d'autruche aux vives couleurs, elle était négligemment étendue sur les coussins de soie, en un voluptueux abandon. (...)
Nakari elle-même ne fait évidemment rien pour dissiper cette légende, qui renforce l'aura de terreur entourant son nom... Force 5 Rapidité 8 Adresse 7 Endurance 7 Instinct 8 Attaque 6 Volonté 9 Défense Fortunes :FemmeFatale, Meneuse d'Hommes, Reine Vampire. Poignard : Rapidité 8, Attaque 6 Points de Destin : 3. Les Fortunes de Nakari :FemmeFatale : Cette fortune est l'équivalent féminin de « Grand Séducteur ». Dans le cas de Nakari, elle représente un mélange unique de beauté sculpturale, de sensualité quasi-animale et de magnétisme presque surnaturel. (...)
» On voit bien ici que la sorcellerie n'est pas un but en soi mais un moyen - particulièrement efficace - d'établir son pouvoir sur les choses et les gens. Seul un homme ou unefemmedésirant le pouvoir plus que toute autre chose est capable de pactiser avec les Puissances des Ténèbres, au risque d'y perdre son esprit, son âme ou sa vie. (...)
Howard est surtout célèbre pour ses héros ; il est même régulièrement taxé de machisme ou de sexisme, les comics de Conan le Barbare ayant popularisé l'image du surhomme viril à la musculature de culturiste, brandissant une arme phallique tandis qu'unefemmese prélasse à ses pieds, dans une attitude lascive, soumise ou craintive. La réalité est en fait beaucoup plus complexe : certes, les nouvelles d'Howard étaient teintés de sexisme, mais beaucoup moins que la grande majorité des récits d'aventure publiés dans les pulps des années 30 (ou même longtemps après). (...)
Du reste, ceux qui sont si prompts à condamner Howard au nom du « politiquement correct » ignorent généralement que le créateur de Conan et de Solomon Kane a également donné vie à une extraordinaire héroïne, dont la fougue et la bravoure dépassent souvent celles des hommes qu'elle rencontre au cours de ses aventures : l'impétueuse Agnès de Chastillon, plus connue des lecteurs américains d'Howard sous le nom de « Dark Agnes ». Le portrait de cette «femmed'épée » permet de définir les grands traits de l'héroïne howardienne et peut également être utilisé par le meneur de jeu (et les éventuelles joueuses) comme source d'inspiration, voire comme modèle de personnages. (...)
Mais il est intéressant de remarquer qu'Howard s'attarde fort peu à détailler ses attraits physiques et pour cause : les aventures d'Agnès sont racontées à la première personne, par l'héroïne elle-même - un choix inattendu, qui permet à Howard d'éviter les « complaisances anatomiques » si répandues dans les récits d'aventure de l'époque et, surtout, de faire parler Agnès avec sa propre voix, la voix d'unefemmeéprise d'indépendance et de liberté, qui n'hésite pas à dégainer son épée pour se faire respecter. (...)
Cette rencontre sera le point de départ d'une existence placée sous le signe du danger et de l'aventure - une existence au cours de laquelle Agnès sera plus d'une fois obligée de défendre son honneur defemmeà la pointe de l'épée... comme le montre bien la citation suivante : « - Fou ! Devrai-je tuer la moitié des hommes de France pour leur apprendre le respect ? (...)
Le monde dans lequel évolue Agnès est un monde d'hommes, dans lequel il n'y a tout simplement pas de place pour unefemmelibre. Pour s'affranchir de toutes les contraintes liées à son sexe, Agnès devra donc renoncer à sa féminité. Ne pouvant à la fois êtrefemmeet être libre, elle choisira d'être libre, devenant une véritable vierge guerrière - mais une vierge guerrière à la Howard, sauvage, sombre et tourmentée. (...)
On ne peut qu'être surpris, à la lecture des aventures d'Agnès la Noire, par la finesse psychologique avec laquelle Howard dépeint ce personnage defemmed'épée, y compris dans ses contradictions et ses ambiguïtés - comme en témoigne ce passage où Agnès se trouve amenée à secourir la belle Françoise de Foix, maîtresse du roi victime de ténébreuses machinations. (...)
Dans un récit d'aventure classique, les damoiselles en détresse sont secourues par des héros chevaleresques, qui peuvent ainsi prouver leur vaillance et leur virilité, en opposition à la grâce et à la fragilité de la « faiblefemme»... mais lorsque le sauveur est unefemme, la scène prend une toute autre tournure : « - Relève-toi, jeune fille, dis-je avec embarras (pour quelque obscure raison, je me sentais honteuse). Ne t'agenouille pas ainsi devant moi. (...)
Autant que je m'en souvienne, c'était la première fois que quelqu'un m'embrassait ! - Partons, dis-je avec rudesse. Nous perdons du temps inutilement. Etienne aida la jeunefemmeà se mettre en salle et sauta derrière elle ; je montai le grand cheval noir. » Ici, c'est Agnès elle-même qui est manifestement troublée par le caractère incertain de sa propre identité sexuelle ; on est décidément bien loin des clichés complaisants des pulps de l'époque, dans lesquels les scènes à connotation saphique se limitent presque toujours au stéréotype de la cruelle dominatrice « torturant » une frêle captive soumise, jusqu'à l'intervention salvatrice du héros viril triomphant. (...)
Mais la véritable Sonya la Rouge (avec un y), celle qui fut créée par Howard lui-même, n'a absolument rien à voir avec Conan, puisque l'unique nouvelle qui la met en scène (The Shadow of the Vulture, traduit en vf sous le titre Sonya la Rouge) se déroule au XVIème siècle, lors du siège de Vienne par les armées turques - ce qui fait presque d'elle une contemporaine de Solomon Kane... « C'était une jeunefemme, habillée d'une incroyable façon (...) grande, magnifiquement faite et puissamment bâtie, bien qu'élancée. (...)
Dans les deux cas, on retrouve l'idée d'une construction en opposition, d'une rupture brutale, du refus d'une destinée toute tracée placée sous le signe de la soumission. Dans les deux cas, la notion de «femmelibérée » prend toute sa signification. L'Héroïne selon Howard : Cette idée de rupture devra se retrouver dans le background de toute héroïne créée pour le jeu Solomon Kane. (...)
En d'autres termes, le mariage est, pour une héroïne, totalement incompatible avec une vie d'aventurière, cette existence supposant une indépendance et une liberté qu'aucunefemmemariée de l'époque ne pourrait posséder. La vie d'une héroïne a donc fatalement bifurqué avant cette étape fatidique. (...)
Des phrases comme « Elisabeth a l'habileté d'un Bretteur Accompli » ou « Ysabel manie le pistolet comme un Tireur d'Elite » n'en deviennent alors que plus signifiantes. Quant à la FortuneFemmeFatale (équivalent féminin de Grand Séducteur), elle est plutôt emblématique de femmes comme Roxelana, la lascive soeur de Sonya. (...)Comme son titre l'indique, ce jeu de rôle s'inspire directement des aventures de Solomon Kane, un des héros les plus sombres de Robert E. Howard. Les aventures de Solomon Kane se situent à la fin du XVIème siècle, l'époque de la Chasse aux Sorcières, de la Peste Noire et de l'Invincible Armada. Kane est un Puritain anglais, un homme sombre et solitaire ayant voué son existence à combattre le Mal et à venger les crimes impunis ; guidé par la main du destin, Kane parcourt le vaste monde ...