Les mille Dangers de la Route
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Contient : mal (6)(...) Promettez par exemple une forte récompense pour que l'on retrouve ce cher cousin qui a malencontreusement passé la nuit dans le lit d'une jouvencelle, puis regrettez que les brutes lancées à sa poursuite le ramènent en plusieurs morceaux, dont aucun ne pourra prétendre à la main de la jeune mère. Une fille veuve vaut mieux qu'un gendre sans le sous etmalné. Enfin voilà, un citoyen est un honnête homme jusqu'à suspicion du contraire. A la moindre erreur, au moindre écart de conduite, et parfois de jugement, voilà notre homme devant un choix difficile : laisser la justice faire son travail, ou prendre le sentier des bois. (...)
Remarquez, si c'était le cas on n'aurait pas à s'en soucier... Vraiment pas de quoi avoir la frousse ! Vous n'aurez aucunmalà leur tendre une embuscade. A moins qu'ils ne recrutent des hors-la-loi habitués au métier de brigand, et ça vous le saurez très vite, croyez-moi. (...)
Oui, je vois que certains d'entre vous comprennent. Le travailleur agricole, le bûcheron harassé par son épuisant labeur, l'employé de maisonmalpayé, la lavandière qui, hiver comme été, s'échine sur sa planche pour quelques sous, bref tous ces hommes et ces femmes du petit peuple, qui font les travaux les plus ingrats, et qui sont les premiers à tomber en cas d'épidémies, de guerre ou de famine, les voilà nos premiers candidats pour le banditisme. (...)
Des gens moins misérables se font couramment prendre vous direz, et c'est ainsi qu'un bon marchand peut se faire bandit quand ses affaires tournentmal, même si, par vocation sans doute, celuilà se fera contrebandier plus souvent qu'à son tour. Personne n'est à l'abri de la tentation de s'enrichir facilement, au risque de passer à portée d'une corde. (...)
La principale difficulté, pour nous, est donc de se convaincre du bien fondé de notre cause, même si le justicier nous semble être un homme d'honneur et de bonté. Cela ne compte pas. On peut faire le plus grandmalavec le plus grand coeur du monde, et les meilleures intentions qui vont avec. Un tentacule et quelques griffes : le monstre. (...)
Vous feriez mieux de vous inquiéter de la manière dont vous traitez votre cheval, car vous avez plus de chance de crever des suites d'une ruademalcontrôlée qu'en croisant la route d'un brigand monstrueux. Mais bon, la nuit qui va tomber appelle au bivouac, alors autant honorer la tradition et se raconter des histoires à faire oublier le froid de la nuit. (...)« Eh non, petits, je ne vais pas du tout vous parler des patrouilleurs. Vous avez fait votre temps à la caserne d'entraînement, maintenant c'est la route qui vous attend. Z'en savez assez sur nous, c'est eux que vous allez devoir apprendre à connaître maintenant. Il faut dire qu'on les connaît bien, à force d'avoir affaire à de tels sacripants. Même eux ne se connaissent pas aussi bien que nous les connaissons. Dans le métier, on est confronté à toutes sortes de dangers ...