L'angoisse de la feuille blanche
Contient : femme (6)(...) » Alors commence à proprement parler la séance de torture au cours de laquelle chaque élément doit être soumis à la question : unefemmetue un homme. Qui est cet homme ? Qui est cettefemme? Quelle relation entre les deux ? Pourquoi ce meurtre ? Où ? Dans quelle circonstance ? Quel modus operandi ? (...)
Hitchcock l'a magistralement utilisé dans Psychose : on croit qu'il s'agit de la banale histoire d'une jeunefemmequi se fait la belle avec un magot, mais à partir de la scène de la douche - soit après vingt minutes de film - on comprend qu'il s'agit de tout autre chose. (...)
On trouve le même procédé utilisé de façon encore plus subtile dans Les oiseaux : alors que le sujet du film, par le titre même, ne fait aucun doute, Hitchcock nous montre, pendant une bonne vingtaine de minutes, le jeu de séduction auquel se livrent un homme et unefemmequ'en apparence tout oppose. Dans Psychose, le chiffon rouge a pour but d'aboutir à un effet de surprise, tandis que dans Les oiseaux, il s'agit de donner une dimension émotionnelle aux personnages - règle que la plupart des scénaristes de film catastrophe n'utilise que très maladroitement. (...)
L'amour : Hitchcock racontait que pour être sûr de ne laisser échapper aucune idée, il avait placé sur sa table de chevet un carnet et un crayon pour y noter celles qui pourraient lui venir nuitamment ; le lendemain il s'aperçut qu'il avait écrit sur son carnet : « homme aimefemme». Ce que je retiens de cette anecdote, c'est que nous tenons-là le point de départ possible de 90% des histoires. (...)
Quel meilleur outil que les passions pour jouer sur l'intensité dramatique de votre scénario ? Et quel homme ne se damnerait pas pour l'amour d'unefemme? Préparer une émotion par son contraire : Imaginons que vous soyez fauché et que, alors que vous recevez la visite inopportune de votre percepteur et d'un huissier au sinistre faciès - pléonasme ? (...)Quel meneur de jeu n'a un jour tenté d'écrire ses propres scénarios ? Quel meneur de jeu n'a alors jamais connu une irrépressible angoisse face à la feuille blanche ? Ou pire, quel meneur n'a jamais ressenti, après des jours voire des semaines d'un labeur exténuant, le sentiment que ce qu'il proposait à ses joueurs était loin de tenir la route ? C'est un lieu commun, mais il faut pourtant le répéter : Maléfices est un jeu de rôle qui a ses exigences. Si vous voulez rester fidèle à l'esprit du ...