Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : commerce (5)(...) Il supprima notamment l'exécrable système des curiales respon sables de l'impôt et créa un corps de percepteurs. Il stimula l'économie urbaine en abolissant l'impôt sur lecommerceet l'industrie, l'impopulaire chrysargyre - ce qui eut pour conséquence, il est vrai, de grever encore davantage la propriété rurale. (...)
Mais le parti monophysite était désormais trop puissant pour qu'on pût l'éliminer, et le grave problème qu'il posait pour l'unité de l'Empire devait empoisonner tout le règne de Justinien. Si le bilan de celui-ci fut positif en d'importants domaines (législation, culture,commerceextérieur), il s'avéra vite que Justinien avait surestimé les ressources militaires et économiques de l'Empire, qui ne pouvait à la fois garantir ses frontières du Danube et de l'Orient et défendre la pars occidentalis contre un retour offensif des Barbares; en revanche il avait largement sous-estimé le danger slave. (...)
En outre, la poussée des peuples turcs (Petchenègues installés sur le Danube depuis Basile II, Polovtzes en Russie du Sud, Seldjoukides aux frontières orientales) coupe les voies de communication vers le nord et l'est; cela entraîne le déclin ducommerceet de l'activité urbaine, alors que la fiscalité pèse de plus en plus lourd sur les classes les moins favorisées et sur les vassaux bulgares et slaves et contribue à détacher ceux-ci de l'Empire. (...)
Les dernières armées byzantines ne s'occupèrent plus que de lutter les unes contre les autres pour imposer l'empereur qu'elles s'étaient choisi, et lorsque le vainqueur de cette ruineuse compétition, Alexis Comnène, neveu d'Isaac, s'installa au Grand Palais, il trouva l'Asie Mineure presque entièrement aux mains des Turcs, le trésor vide, la monnaie dévaluée - une monnaie dont le cours n'avait pas varié depuis le lointain règne d'Anastase Ier -, lecommerceet l'industrie ruinés. La noblesse militaire au pouvoir: les Comnènes et les Anges (1081-1204) : Si les empereurs issus de la classe sénatoriale étaient tombés pour avoir fait aux dépens de l'armée les seules économies qui leur parussent nécessaires, la noblesse militaire avait aussi de lourdes responsabilités dans la ruine du régime: elle avait largement contribué à réduire au servage la plus grande partie de la paysannerie libre, tarissant ainsi la meilleure source de recrutement et aggravant le déséquilibre social qui tendait à faire disparaître les classes moyennes et à opposer directement - pour parler le langage des novelles - les « puissants » toujours plus puissants et les « pauvres » toujours plus nombreux. (...)
Le mouvement s'amplifie entre les Xe et XIIe siècles. Les « villes » se développent alors, débordant parfois de leurs murailles. Artisanat etcommercesont florissants si l'on en croit les sources (Nicolas Choniate, Anne Comnène, Benjamin de Tudèle, Idrisi) et certaines découvertes archéologiques (ateliers de verriers et de potiers à Corinthe par exemple). (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...