Constantinople
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Contient : éléments (11)(...) Comme pour toutes les grandes cités antiques, le problème du nombre de ses habitants a suscité de longues et fastidieuses controverses, qui ne pourront sans doute jamais être tranchées. Sa population, formée du noyau byzantin primitif auquel s'ajoutèrent très rapidement desélémentsvenus de toutes les régions d'Orient, puis d'Occident, ne semble cependant pas avoir dépassé le demi-million au temps de sa plus grande prospérité. (...)
Au XVIIIe siècle, on ne voyait dans l'histoire grecque du Moyen Age que l'interminable prolongement d'une décadence commencée avec le Bas-Empire. Les deuxélémentsessentiels à l'aide desquels s'est formée la monarchie de caractère proprement byzantin apparaissent dès le règne de Constantin. (...)
Constantinople n'est pas encore le centre unique d'un empire où le grec n'est pas encore la seule langue de culture, où la foi de Chalcédoine n'a pas encore rallié toutes les âmes. La plupart desélémentspolitiques, sociaux, culturels qui formeront l'Empire proprement byzantin apparaissent durant cette période, mais encore mêlés aux structures caduques héritées du passé. (...)
En ce siècle de transition, les lettrés réfugiés à Nicée y apportent le goût néo-attique des Comnènes, leur passion de rhétorique, leur conception très évoluée de l'histoire; chez les moines, l'évolution de la mystique vers l'hésychasme s'accentue. Mais on voit aussi paraître desélémentsnouveaux qui annoncent l'âge des Paléologues et notamment un renouveau d'intérêt pour les sciences exactes et les sciences de la nature. (...)
Mais apparaît un nouveau plan, pour la première fois attesté en 880, lorsque Basile Ier (867-886) fait édifier dans son palais la Nea, surmontée de cinq coupoles, celui de la croix grecque inscrite. Il peut être simple lorsque les supports se réduisent à quatreéléments: colonnes (Saint-Sauveur in Chora [Karye Camii], première église des Comnènes, env. 1077-1081, et Saint-Jean in Trullo [Ahmed Pa? (...)
En dépit de la prépondérance des carrières de Proconnèse et de Constantinople, dont la production était exportée à une grande échelle (cargaison naufragée de tous lesélémentspréfabriqués d'une église trouvée au large de Marzamemi, en Sicile), d'autres carrières de marbre blanc (Attique, Phrygie) ou de couleur (Thessalie, Carystos, Carie) produisaient en abondance des sculptures comparables. (...)
En revanche, le templon (ou iconostase), c'est-à-dire la clôture haute séparant les fidèles du sanctuaire, se développe largement. Beaucoup de seséléments(plaques de parapet, supports, architraves) nous sont parvenus. Un des plus anciens exemples est celui de Skripou (Béotie), daté de 873-874, où des rinceaux grêles cernent des animaux maladroitement rendus. (...)
Du bel ensemble sculpté de l'église du monastère de Constantin Lips, l'église nord de l'ensemble de Fenari Isa Camii , subsistent, outre les plaques d'iconostase, les corniches, les meneaux; tous cesélémentssont décorés d'ornements « orientaux » et d'animaux (paons, aigles) qui évoquent la sculpture de Saint-Polyeucte. (...)
Les églises de Saint-Luc, de Saint-Panteleimon de Nerezi, de la Blachernitissa d'Arta, de Daphni ont livré d'importantsélémentsde leur décor. Celui-ci peut s'étendre aux phiales (comme par exemple celle de Lavra [Athos] attribuée au XIe s. (...)
Si quelques pièces, souvent d'une facture assez grossière, remontent aux Ve-VIIe siècles, la plupart - dont les plus remarquables - appartiennent à l'époque médiobyzantine (Xe-XIIe s.). Aux oeuvres de petites dimensions, qui sont les plus nombreuses (pendentifs, icônes,élémentsde décoration pour reliures ou couronnes), s'ajoutent des vases, coupes, calices et patènes, souvent sertis de montures d'or ou d'argent doré enrichies d'émaux, de cabochons et de perles (trésor de Saint-Marc). (...)
En architecture, les lacunes les plus criantes concernent l'habitat du VIIIe au XVe siècle: à part Corinthe et Pergame, nous avons peu d'élémentsd'information sur les villes et les campagnes. Pour les édifices religieux même, un effort tout à fait considérable est fait dans les monographies pour étudier systématiquement tous les remaniements ou les différences et pour les agencer en phases. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...