Constantinople
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Contient : monarchie (4)(...) On peut même dire que Constantinople, comme l'ancienne Rome, mais d'une autre manière, a créé l'empire dont elle devait devenir la capitale: en déplaçant vers l'est le centre de gravité du vieux monde romain, Constantin assurait à l'Orient grec une cohésion qu'il n'avait jamais connue, mais en même temps rendait inévitable à plus ou moins long terme l'abandon de la pars occidentalis . Unemonarchiede tradition romaine dans un cadre grec, tel sera bien l'Empire byzantin. La «ville de Constantin» et sa fondation Peu de souverains ont fait l'objet de discussions aussi passionnées que Constantin. (...)
Au XVIIIe siècle, on ne voyait dans l'histoire grecque du Moyen Age que l'interminable prolongement d'une décadence commencée avec le Bas-Empire. Les deux éléments essentiels à l'aide desquels s'est formée lamonarchiede caractère proprement byzantin apparaissent dès le règne de Constantin. Le premier est la fin du conflit entre le christianisme et le pouvoir impérial; il faudra moins d'un siècle depuis les édits de tolérance pour qu'une étroite alliance de l'un et de l'autre devienne une des bases de l'Etat. (...)
Et ce rôle politique de Constantinople se double d'un rôle stratégique que la Rome impériale n'avait pas joué: à l'Empire assiégé de toutes parts, elle servit souvent de donjon, imprenable jusqu'en 1204. Cettemonarchieorientale et romaine, fortement centralisée, profondément chrétienne, centrée sur le domaine grec, n'apparaît pleinement constituée que sous Héraclius. (...)
Les monuments de l'art byzantin en appellent, de prime abord, à l'imagination par un éclat et une richesse qui correspondaient aux fastes passés d'unemonarchiethéocratique. Un spectateur averti est plus sensible encore aux rapports des couleurs, à la hardiesse des contours et à l'équilibre des masses. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...