Constantinople
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Contient : production (21)(...) Mais, à la différence de Rome, Constantinople est un grand centre industriel et commercial, et l'éparque, qui surveille étroitement la qualité de laproduction, en vient à jouer un rôle économique de plus en plus important. Son rôle politique, en revanche, diminue sous la dynastie militaire des Comnènes, dans une ville de plus en plus envahie par les marchands latins qui échappent à sa juridiction. (...)
Elle a, d'autre part, gouverné pour ainsi dire la sensibilité byzantine et, par là, une grande partie de laproductionlittéraire. C'est essentiellement par elle et par les genres qui lui sont propres, homélie, hagiographie, que le petit peuple de Byzance a eu accès à l'univers intellectuel. (...)
Il faut remarquer aussi que ce tribut était moins une marque de sujétion humiliante que l'instrument d'une fructueuse opération commerciale: l'or byzantin était en grande partie récupéré sur les marchés frontières installés par l'Etat et où, à des prix imposés par lui, les Barbares achetaient les marchandises de luxe fabriquées dans l'Empire. Cette manière de subvention détournée en stimulant laproductionindustrielle, profitait au fisc. L'influence des Goths se fit sentir à Constantinople même, par l'intermédiaire des chefs de l'armée, jusque sous Léon Ier. (...)
L'Empire a compensé la perte des provinces orientales par un grand développement de l'activité industrielle et commerciale. Pour assurer la qualité de laproduction, et notamment celle de la soie, l'Etat contrôle de très près les corporations dont les chefs sont nommés par lui. (...)
, souvent transportés en Occident à l'époque des croisades) offrent un champ d'investigation beaucoup plus vaste que les réalisations monumentales. Le matériel conservé ne représente donc qu'une faible partie de laproductionartistique de Byzance. L'étude de celle-ci souffre, en outre, du petit nombre d'oeuvres datées avec certitude et localisées avec précision. (...)
Si le rôle de Constantinople fut, sans nul doute, primordial dans l'élaboration de l'art byzantin et dans sa diffusion, il faut se garder d'attribuer à la capitale toutes les oeuvres de bonne qualité. Là, comme ailleurs, plusieurs niveaux deproductionartistique coexistèrent, en fonction du milieu social des commanditaires. C'est au IVe siècle, avec la Paix de l'Eglise et le transfert de la capitale de l'Empire romain sur les rives du Bosphore, que commence l'histoire de l'art byzantin, art qui doit certaines de ses caractéristiques les plus essentielles aux structures politiques et religieuses de cet empire autocratique et chrétien. (...)
Nouvelles découvertes et travaux récents ne cessent d'en faire progresser l'étude, et pourtant, si le corpus des oeuvres s'accroît, si la chronologie souvent s'affine, maints problèmes demeurent, qui touchent à la datation des pièces, à la localisation des centres deproductionet à l'origine des artistes. Multipliées pour répondre aux besoins de la piété populaire, les plus anciennes icônes conservées ne sont pas antérieures au VIe siècle. (...)
La dernière phase, plus maniériste, de la peinture à l'époque des Comnènes est également représentée par un chef-d'oeuvre: L'Annonciation du Sinaï, remarquable par sa technique raffinée, l'élégance des figures et leur richesse émotionnelle. La domination latine (1204-1261) n'a pas interrompu laproductiond'icônes et toute une série de pièces, plus ou moins marquées d'influences occidentales (icônes dites « des Croisés »), est actuellement l'objet de discussions entre spécialistes qui tentent de déterminer les centres deproduction(Jérusalem, Acre, la Syrie, le Sinaï ou Chypre) et l'origine des peintres (latins - italiens et français surtout - ou « orientaux »). L'époque des Paléologues marque l'apogée de la peinture d'icônes à Byzance et dans sa sphère d'influence. (...)
Il n'est guère possible de retracer l'histoire de l'enluminure à l'époque paléochrétienne: les manuscrits parvenus jusqu'à nous sont trop peu nombreux et de styles trop hétérogènes (cf. artPALEOCHRETIEN). L'iconoclasme n'a pas interrompu laproductionde manuscrits enluminés. En témoignent une Géographie de Ptolémée à la Bibliothèque vaticane (vers 813-820) et, peut-être, les Sacra Parallela de la Bibliothèque nationale, à Paris, florilège de textes patristiques très abondamment illustrés, que K. (...)
Des types de sarcophage (à guirlandes, notamment), des chapiteaux (par exemple le rendu de l'acanthe dans les chapiteaux corinthiens), des plaques (comme celles du grand nymphée de Sidé) offraient des traits qui les séparaient déjà de laproductionoccidentale. L'art constantinopolitain se trouvait donc en présence d'un vocabulaire décoratif prestigieux et de marchés déjà constitués sur les rives de la mer Noire et de la Méditerranée. Avec la création de la nouvelle capitale, laproductions'amplifia et se diversifia, particulièrement celle de Proconnèse pour qui la construction de Constantinople constituait un marché d'une rare ampleur. (...)
Ces valeurs s'accentuent au VIe siècle, au moment où apparaît un répertoire ornemental d'aspect orientalisant, bien mis en évidence par la découverte de l'église de Saint-Polyeucte construite en 524-527 par Julia Anicia, parent de Justinien. En dépit de la prépondérance des carrières de Proconnèse et de Constantinople, dont laproductionétait exportée à une grande échelle (cargaison naufragée de tous les éléments préfabriqués d'une église trouvée au large de Marzamemi, en Sicile), d'autres carrières de marbre blanc (Attique, Phrygie) ou de couleur (Thessalie, Carystos, Carie) produisaient en abondance des sculptures comparables. (...)
) : Après un siècle et demi de moindre expansion, où la rareté des documents datés rend délicate l'analyse des caractéristiques, la sculpture architecturale se développe à nouveau, abondamment parfois, dans la plupart des régions de l'Empire. La nature de laproductiona d'ailleurs évolué. Moins de colonnes et de chapiteaux: ceux-ci, de type corbeille le plus souvent (à la Vierge des Chaudronniers [Panayia Chalkêon] de Thessalonique, env. (...)
De l'époque des Paléologues datent de nombreux cadres et revêtements d'icônes, le plus souvent d'argent doré (Saint-Clément d'Ohrid, mont Athos), des éventails liturgiques et des plats de reliure, comme ceux de la Bibliothèque marcienne (Venise) avec la Crucifixion et l'Anastasis représentées au repoussé. Le bronze : Parmi l'abondanteproductionbyzantine d'objets de bronze se distinguent quelques plaques à sujets religieux, généralement dorées et d'un haut niveau artistique, véritables substituts des icônes en métaux précieux ou en ivoire (Vierge à l'Enfant du musée de Plovdiv, triptyque du Victoria and Albert Museum de Londres). (...)
Quelques objets (aiguière de Saint-Michel d'Agaune, croix-reliquaire de Pascal Ier, Museo sacro, Vatican) témoignent de la poursuite de laproductionà l'époque iconoclaste, mais c'est sous les Macédoniens et, surtout, sous les Comnènes que se situe la grande floraison de l'émaillerie byzantine. (...)
Un grand nombre d'émaux byzantins ont été à cette époque exportés en Géorgie et rapidement imités par les ateliers locaux, si bien que la distinction entreproductionbyzantine etproductiongéorgienne reste souvent difficile à établir. Sur le célèbre triptyque de Kakhouli (musée des Arts géorgiens de Tbilissi, Xe-XIIe s.) sont ainsi juxtaposés plaques byzantines et émaux locaux. (...)
Les ivoires : Matériau de luxe par excellence, l'ivoire, rare et précieux, a donné lieu, dès l'époque protobyzantine, à uneproductiontrès abondante (cf. artPALEOCHRETIEN). Après l'interruption quasi totale des « siècles obscurs » (VIIe-première partie du IXe s. (...)
Enfin, les ivoires « à encadrement », inspirés eux aussi de modèles peints, sont d'origine discutée (peut-être vénitienne). Déclinant au XIIe siècle, laproductiond'ivoires ne cessa pas totalement, mais ne connut pas non plus de renouveau sous les Paléologues, époque à laquelle on ne peut attribuer que quelques pièces isolées (pyxide de la collection de Dumbarton Oaks, Washington). (...)
En sculpture, quêtes régionales et études des carrières renouvellent considérablement notre connaissance de laproductioncourante. Pour les objets de la vie matérielle, l'effort des chercheurs doit porter sur la céramique médio-byzantine: peu de progrès ont été réalisés en ce qui concerne les différentes productions et la localisation des ateliers. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...