Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : provinces (9)(...) Cette doctrine, qui niait que l'humanité du Christ fût une nature complète comme l'était sa divinité, était incontestablement une hérésie; elle n'en fit pas moins beaucoup d'adeptes en Syrie et en Palestine et contribua grandement à détacher cesprovincesde l'Empire. Equilibre politique et crise religieuse : Avec l'avènement d'Anastase Ier (491) commence une seconde phase que l'on peut clore à la mort de Justinien (565) et où l'on voit l'Empire retrouver son équilibre politique sans parvenir à surmonter la crise religieuse. (...)
La première est d'ordre géographique: l'attaque arabe, dont le point de départ se situe à peu près à la jointure de l'Afrique et de l'Asie, tomba d'abord sur l'Egypte et lesprovincesd'Orient, qui, précisément, par leur situation excentrique, leur attachement à l'hérésie, le prestige même de leurs vieilles capitales, constituaient un obstacle à l'unité de l'Empire. Ce qui resta de celui-ci après la perte de cesprovincesforma désormais autour de la capitale un bloc plus cohérent et plus difficile à entamer. La seconde chance de l'Empire, c'est que les Héraclides aient su renoncer au rêve universaliste de la dynastie justinienne et comprendre assez tôt qu'à cet Etat, remodelé par le nouvel équilibre politique de l'Asie antérieure, il fallait des institutions nouvelles. (...)
Mais l'armature de l'Etat était bien plus forte que sous Justinien: la réforme administrative avait substitué aux anciennesprovinces, trop petites et trop nombreuses, un système cohérent de thèmes ou divisions militaires, dirigés par des stratèges auxquels était subordonnée l'administration civile. (...)
Du moins restaura-t-il la paix religieuse en liquidant le monothélisme, que la perte désormais assurée desprovincesorientales rendait sans objet. Ce fut l'affaire du troisième Concile de Constantinople (680-681). (...)
Dans l'administration locale, caractérisée par la multiplication des thèmes qui désormais couvrent tout le territoire de l'Empire, la hiérarchie militaire continue de dominer la hiérarchie civile; mais un fonctionnaire peut passer facilement de l'une à l'autre. L'Empire a compensé la perte desprovincesorientales par un grand développement de l'activité industrielle et commerciale. Pour assurer la qualité de la production, et notamment celle de la soie, l'Etat contrôle de très près les corporations dont les chefs sont nommés par lui. (...)
Sous Andronic III, sa partie asiatique disparut, occupée par les Osmanlis; sous Jean VI, le grand roi serbe Etienne Douchan lui enleva lesprovincesbalkaniques récemment récupérées, réduisant de moitié le territoire qui lui restait; Gênes s'emparait de Chio; enfin en 1354, le sultan osmanli Ourkhan prenait pied en Europe par l'occupation de Gallipoli. (...)
Pourtant, la documentation conservée est très lacunaire et elle n'est pas représentative de l'ensemble de la création artistique. Les monuments de Constantinople ont beaucoup souffert des destructions, plus que ceux desprovinceset de la périphérie du monde byzantin. En outre, l'architecture profane reste très mal connue, alors que les édifices religieux sont conservés en grand nombre. (...)
Ce programme iconographique fut mis en place à Constantinople dans plusieurs églises de la seconde moitié du IXe siècle, mais il n'en subsiste que quelques fragments à Sainte-Sophie, et c'est aujourd'hui dans les riches fondations monastiques du XIe siècle (Saint-Luc en Phocide, la Néa Moni de Chios, Daphni) qu'on en trouve les plus remarquables applications. Ce système décoratif ne prévalut pas immédiatement dans toutes lesprovincesde l'Empire. Ainsi, en Cappadoce, continuat-on, jusqu'en plein Xe siècle, à décorer les églises, généralement de plan basilical, de cycles narratifs détaillés de la vie du Christ, se déroulant en frises continues sur la voûte et les parois de la nef, tandis que le Christ en gloire figure dans l'abside (églises dites archaïques). (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...