Constantinople
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Contient : sophie (18)(...) Il était constitué par deux grandes places: à l'est, l'Augustéon, rectangulaire, autour duquel s'ordonnaient au nord Sainte-Sophieet les bâtiments du Patriarcat, à l'est le palais de la Magnaure, au sud le Grand Palais et l'Hippodrome; plus à l'ouest, le forum de Constantin, dont la forme ovale imitait, disait-on, celle de l'Océan, rassemblait, autour de la Tyché de la ville et de la statue de son fondateur, les bâtiments du Prétoire et le palais du Sénat. (...)
Parmi les autres édifices publics, il faut mentionner au moins la Basilique, magnifiquement ornée de statues, où était peut-être installée l'Université, et le Milion, sorte d'arc de triomphe situé non loin de Sainte-Sophie, et qui était le point de départ des routes européennes de l'Empire. Un autre genre de monuments remarquables est constitué par les aqueducs et les citernes indispensables pour alimenter en eau, dans une région pauvre en sources, la population d'une grande cité. (...)
Constantinople possédait, à l'époque de sa plus grande splendeur, plus de 500 églises (en comptant les multiples chapelles de couvents). Parmi les plus vénérées, on peut citer - outre Sainte-Sophie, la «Grande Eglise», qui fut toujours le centre de la vie religieuse de Byzance - l'église des Saints-Apôtres, nécropole des empereurs byzantins, et dont on faisait remonter la construction à Constantin; la Néa bâtie à grands frais par Basile Ier (867-886) et dont la richesse n'avait d'égale que l'étrangeté de sa collection de reliques (la trompette de Josué, la corne du bélier d'Abraham, du bois de la vigne de Noé, etc. (...)
Gênes : La coalition fut battue à Pélagonia en Macédoine (1259), et deux ans plus tard une petite troupe de Grecs occupa par surprise Constantinople que, à leur grand étonnement, ils trouvèrent presque sans défenseurs. Le 15 août 1261, Michel VIII était couronné dans Sainte-Sophiepar le patriarche. Mais entre-temps, croyant à tort que la ville était difficile à emporter, il avait concédé aux Génois, en échange du concours de leur flotte qui lui semblait indispensable, les mêmes privilèges commerciaux que Venise avait jadis possédés dans l'Empire. (...)
On peut citer les monumentales Ethnika du géographe Etienne de Byzance, malheureusement perdues, le traité sur l'astrolabe de Jean Philoponos, précurseur de la mécanique moderne, l'Onomatologos , ou dictionnaire des écrivains célèbres, d'Hésychios de Milet (VIe s.), surtout la Médecine en douze livres d'Alexandre de Tralles, frère de l'architecte de Sainte-Sophie, remarquable par l'importance qu'y prend l'observation méthodique. Si la fermeture de l'université d'Athènes en 529 porte le dernier coup à la philosophie païenne, il faut se rappeler que, depuis plusieurs siècles, celle-ci occupait une place secondaire par rapport à la rhétorique dans l'éducation grecque. (...)
Mais déjà les architectes de Justinien avaient essayé de couvrir d'une ou de plusieurs coupoles des édifices allongés de plan basilical. L'exemple le plus célèbre, mais le plus aberrant également, est celui de Sainte-Sophieoù les demi-coupoles viennent épauler à l'est et à l'ouest une coupole d'un diamètre longtemps insurpassé (32 m), tandis qu'au nord et au sud les arcs porteurs, de l'épaisseur d'un simple mur, n'étaient pas épaulés dans leur partie haute. (...)
Ce dernier parti, calotte occidentale et coupole (fortement décalée vers l'est), semble avoir été adopté pour la basilique B de Philippes, construite peu après Sainte-Sophie. A Saint-Jean-d'Ephèse, dont Procope souligne la ressemblance avec l'Apostoleion disparu de Constantinople, le plan cruciforme a permis d'épauler la coupole centrale par quatre coupoles au nord, au sud, à l'est et à l'ouest, ce bras recevant, en raison de sa longueur, une coupole supplémentaire. (...)
L'architecture de ces deux siècles, qui correspondent à l'iconoclasme et à une situation extrêmement difficile de l'Empire, est très mal connue. Peu d'édifices sont préservés. Citons Sainte-Sophiede Thessalonique, dont les dimensions sont importantes (43 m Z 35 m); elle offre une coupole reposant sur quatre épais berceaux qui retombent sur des piles exceptionnellement larges. (...)
) est de conception semblable: les piliers porteurs repoussent aussi les nefs latérales vers l'extérieur, mais les annexes du sanctuaire, exceptionnellement larges, rachètent le décalage. D'autres édifices (Saint-Clément d'Ankara ou bien Sainte-Sophiede Bizye) paraissent appartenir au même groupe, mais leur date n'est pas déterminée. Deux églises lyciennes, Saint-Nicolas de Myra (VIIIe s. (...)
La croix, seul motif chrétien maintenu, joue un rôle important dans le décor des églises, particulièrement dans l'abside (mosaïque de Sainte-Irène, à Constantinople, de la Dormition de Nicée et de Sainte-Sophie, à Thessalonique). L'attribution à l'époque iconoclaste de plusieurs décors provinciaux découverts en Asie Mineure (Cappadoce, Isaurie), en Grèce (Magne) et dans les îles (Naxos, Crète) demeure souvent conjecturale, même si elle paraît, dans certains cas, très vraisemblable. (...)
Ce programme iconographique fut mis en place à Constantinople dans plusieurs églises de la seconde moitié du IXe siècle, mais il n'en subsiste que quelques fragments à Sainte-Sophie, et c'est aujourd'hui dans les riches fondations monastiques du XIe siècle (Saint-Luc en Phocide, la Néa Moni de Chios, Daphni) qu'on en trouve les plus remarquables applications. (...)
La Cappadoce est aussi la seule province de l'Empire qui conserve toute une série de peintures murales des IXe et Xe siècles, période fort mal documentée par ailleurs (mosaïques de Sainte-Sophiede Thessalonique et de Sainte-Sophiede Constantinople). Parmi les oeuvres de styles variés et de qualité inégale, se détachent, vers le milieu du Xe siècle, les remarquables peintures de la nouvelle église de Tokal?, à Göreme, exemple unique, dans la décoration monumentale, du classicisme de la renaissance macédonienne. (...)
Il est représenté par les peintures de la Panagia tôn Chalkéôn , à Thessalonique (1028), par les mosaïques et les fresques de Saint-Luc en Phocide, fondation probablement liée à une riche famille de propriétaires terriens de la région de Thèbes, en Béotie (4e décennie du XIe s.?), par les mosaïques de Sainte-Sophiede Kiev et de nombreux autres monuments, en Grèce, en Cappadoce, en Italie du Sud et à Venise. (...)
Les mosaïques (perdues) du narthex de la Dormition de Nicée (1065-1067) et certaines peintures, à Sainte-Sophied'Ohrid, en Cappadoce (Karaba? Kilise) ou à Chypre (Saint-Nicolas du Toit, près de Kakopétria) offrent des variantes du même style. (...)
ani: paysages et architectures représentés en perspective confèrent aux compositions une spatialité nouvelle et situent les scènes de façon plus concrète. Les mêmes tendances s'observent à la même époque dans les peintures de Sainte-Sophiede Trébizonde. Cette conception nouvelle de l'image est le fait des peintres les plus progressistes du XIIIe siècle, car bien des artistes restent encore fidèles aux principes de la peinture des Comnènes. (...)
En revanche, certains types apparurent comme le chapiteau ionique à imposte (ce dernier élément s'imposant peu à peu avec la substitution de l'arcade à l'architrave plus courante sous l'Empire), puis les chapiteaux à protomés animalières (Pore?) et les chapiteaux en corbeille (comme à Sainte-Sophiede Constantinople ou à Saint-Vital de Ravenne). L'accent était mis de plus en plus sur les contrastes de clair-obscur entre la surface et les parties surcreusées au trépan (acanthe appelée théodosienne), dont les exemples les plus connus, au milieu et au troisième quart du Ve siècle, sont à Saint-Jean-Stoudios de Constantinople, à l'Acheiropoietos de Thessalonique et au martyrium de Léonidès au Léchaion, port de Corinthe. (...)
L'orfèvrerie : Les pièces conservées ne donnent qu'une faible idée de l'importance de l'orfèvrerie byzantine, mais les témoignages littéraires nous font connaître la richesse et la diversité des oeuvres disparues: table d'autel en or massif incrustée de pierres précieuses, à Sainte-Sophie, trône placé sous un ciborium d'or au Grand Palais de Constantinople, vaisselle relatant les victoires impériales, fabriquée avec l'or pris aux Vandales, sont quelques-unes des réalisations du règne de Justinien. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...