Quelques mots sur la médecine légale
Contient : magistrat (4)(...) peut lui être infligée (loi du 30 novembre 1892) ; en cas de récidive, il est passible de cinq jours de prison (art. 475 et 478 du code pénal). Après avoir signifié au médecin sa réquisition, lemagistratrédige l'ordonnance énonçant le détail des opérations demandées à l'expert. Le rapport engage la responsabilité du praticien : il peut être poursuivi s'il commet une erreur grave et grossière ou, pire, s'il se rend complice en détournant la trace d'un crime. (...)
Bien que la loi ne prescrive aucune forme, les rapports d'autopsie sont généralement plus complexes, se divisant en cinq grandes parties : préambule : nom, prénoms et qualité du médecin et de l'autorité requérante, date de la réquisition, indication de la prestation du serment, jour et lieu, nature et but de l'opération, reproduisant textuellement les questions posées par lemagistrat; commémoratif : connaissance des faits antécédents, souvent apprise de la bouche de l'autorité requérante, en évitant la prolixité ; description des faits : partie essentielle décrivant avec minutie les blessures dans un souci d'ordre ; discussion des faits : si les conclusions ne découlent pas naturellement des faits, le médecin analyse et confronte les observations constatées dans le but de lever les points obscurs ; conclusions : réponses aux questions posées par l'autorité requérante avec possibilité d'ajouter ce qui est susceptible d'éclairer la justice. (...)
Compte tenu du fait que nous savons que le juge d'instruction a assisté à l'autopsie, on peut émettre l'hypothèse que le praticien ait pu demander au greffier dumagistratde prendre note de ses constatations sous la dictée. En effet, ces campagnes reculées ne connaissent pas l'eau courante, et l'on voit mal le médecin écrire de ses mains dégoulinantes de sang et de liquides biliaires... Le rapport s'ouvre sur un préambule dans une forme très classique. (...)
Dans un scénario, il est peu probable que les personnages puissent en avoir un sous les yeux, à moins de parvenir à convaincre lemagistratou le médecin légiste, voire en commettant une indélicatesse, deux possibilités aussi peu probables que risquées. (...)Combien de cadavres semés dans les scénarios de Maléfices ? Il est vrai que la mort, comme l'estimait Mozart, est le but ultime de la vie. Mais quand la viande refroidit prématurément, intervient un personnage bien connu des séries policières : le médecin légiste. Les experts du crime : La Belle Époque est celle des experts du crime récemment étudiés par Frédéric Chauvaud [1]. Dans les vingt dernières années du XIXe siècle, en effet, une abondante littérature fait la synthèse des apports considérables ...