Les Chroniques des Féals : Critique
sur Souffre Jour
Ce que j'en pense... Mathieu Gaborit a voulu, de son propre aveu, faire de ce cycle une synthèse de son œuvre... On retrouve effectivement l'imagination débordante qui le caractérise, mais plus jugulée que dans les Chroniques des Crépusculaires par exemple. Du coup celui qui guette à chaque page l'idée nouvelle qui le surprendra sera sans doute un peu déçu, même si encore une fois Mathieu Gaborit réussit à surprendre les vieux routards des univers imaginaires. On retrouve aussi les enjeux ...Contient : phénix (9)(...) Un univers d'ailleurs parfait pour un jeu de rôles... On se surprend facilement à imaginer la sensation que doit procurer la présence d'unPhénixlogé en son coeur, ou l'émerveillement procuré par l'envol d'un Griffon. Le M'Onde serait certainement un univers passionnant à arpenter. (...)
'Les lèvres crispées, Januel posa l'index de sa main gauche sur le premier cercle et en fit le tour en épousant l'arête de chaque cristal. Ce geste ouvrait auPhénixle chemin de son incarnation. Une bouffée de chaleur explosa au visage du phénicier qui recula tant le souffle avait été puissant. (...)
Il ouvrit les yeux, voulut les étouffer avec les mains, mais se retint au dernier moment. S'il agissait ainsi, il était condamné. Il devait montrer auPhénixqu'il était prêt à souffrir pour lui. Deux ou trois flammèches percèrent la toile de sa robe et le marquèrent à la poitrine. (...)
Les cristaux charriaient désormais un flot ininterrompu de flammes qui formaient, peu à peu, une colonne de feu dans l'axe de la vasque. Januel plongea les mains à l'intérieur et sut aussitôt que lePhénixappréciait cette marque de confiance. A présent, le phénicier était insensible à la douleur et pouvait commander aux flammèches. (...)
Elle illuminait la terrasse d'une telle lumière que des convives détournaient les yeux, incapables d'en supporter l'éclat. Januel, lui, était émerveillé. La magie desPhéniximprégnait son esprit et, le temps d'un battement de cils, il devint l'une de ces flammèches aspirées dans le tourbillon de la vie. L'exaltation de la Renaissance ôtait à Januel toute pudeur. Il en oubliait presque que cePhénixavait contemplé l'aube du M'Onde et forgé la grandeur de la guilde des phéniciers. Il ne voyait plus un Féal mais une vie sur le point de s'accomplir. (...)
Il posa ses deux pouces à la base du deuxième cercle et leur fit accomplir un demi-cercle jusqu'au sommet. Ce geste circonvenait le corps duPhénix: lorsque les deux pouces se rejoignirent, un frémissement parcourut le colonne de flammes et une explosion de tonnerre ébranla la terrasse. (...)
La colonne se tordit puis se scinda en longues traînées de feu, qui, petit à petit, esquissèrent la forme d'unPhénix. Januel n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour contempler la beauté du Féal. Ses ailes apparurent en premier et se déployèrent comme d'immenses voiles enflammées. (...)
Le bec évoquait une Lame de Feu, une épée que nul ne pourrait briser. Les yeux, deux flammes écarlates, brillaient comme des rubis et fixaient le phénicier.' Coeur dePhénix, pp 122-123 Conclusion : Au final, ce cycle n'est certainement pas le meilleur texte de Mathieu Gaborit. (...)