Récits nocturnes : 2- Au service de Monseigneur
Contient : monseigneur (8)Récits nocturnes : 2- Au service deMonseigneurJérusalem, le Dimanche 26 Mai 1102. L'office dominical célébré au sein de l'église du Saint Sépulcre était pour moi plus qu'une habitude, il était devenu l'un des moments de la semaine que j'attendais avec le plus d'impatience. (...)
Mais ce jour-là, je n'avais pas vraiment l'esprit à la flânerie. Non, il fallait que je me procure différentes marchandises pour le compte deMonseigneur. Ah,Monseigneur! Où serais-je aujourd'hui si le hasard n'avait provoqué notre rencontre ? Peut-être que j'aurais sombré dans la folie, le désespoir, peut-être que je serais mort dans les dernières batailles ayant suivi la prise de Jérusalem. (...)
Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris quel pouvoir de fascination émanait de personnes telles queMonseigneur. Le soir où nous nous sommes rencontré, j'ai eu le sentiment qu'il avait compris quel était mon désarroi, et il a su trouver les mots pour me rassurer. (...)
J'eu ainsi la possibilité de découvrir, à travers les livres de mon hôte, de nouveaux horizons, des récits de voyages dans des pays dont je n'avais même jamais entendu le nom auparavant, des domaines de connaissance qui m'étaient alors totalement étrangers. Ma curiosité pour toute cette culture sembla d'abord étonnerMonseigneur, mais cette surprise se mua en plaisir car cela étendait à l'infini le champ de nos discussions. (...)
Le goût de sa vitae me parut amer au premier abord, mais après quelques absorptions, je n'eu plus que du désir pour ce liquide et mon amitié pourMonseigneurne fit que croître depuis. Je ne me considérais pas comme son serviteur, mais comme son ami indéfectible, et j'aurai été prêt à faire n'importe quoi pour l'aider. (...)
Parchemins, encres, plumes, épices, poudres d'alchimie... C'est ainsi que je rentrais, les bras chargés, dans la petite résidence deMonseigneur, où je vivais depuis près de trois ans. Trois années qui avaient changé le cours de ma vie, et qui allaient conditionner mon futur plus que je ne le pensais. (...)
Peut-être aurais-je du laisser tomber à terre toutes ces marchandises et m'enfuir en courant, quitter la ville, quitter le pays, retourner auprès de ma femme. Peut-être. Mais comment osais-je ne serait-ce qu'envisager l'éventualité de trahirMonseigneur, mon maître, mon ami, mon frère ? Et ce sang, son sang : j'en avais tellement besoin, j'avais tellement soif. (...)Jérusalem, le Dimanche 26 Mai 1102. L'office dominical célébré au sein de l'église du Saint Sépulcre était pour moi plus qu'une habitude, il était devenu l'un des moments de la semaine que j'attendais avec le plus d'impatience. Quel bonheur que de se retrouver dans cette merveille d'architecture, avec sa magnificence retrouvée depuis sa restauration entamée après la conquête de la Ville Sainte ! Quel honneur que ...