Récits nocturnes : 5 - La haine en héritage
Contient : bethléem (4)Récits nocturnes : 5 - La haine en héritageBethléem, le Lundi 11 Mars 1140. '...Je n'existe pas, mais il sait que je suis là. Il voudrait me faire disparaître, mais il ne peut vivre sans moi. (...)
La clarté lunaire donnait aux environs une couleur blanchâtre, presque fantomatique. En redescendant de l'autre côté de la butte, je commençai à distinguer les faubourgs deBethléem. Les quelques kilomètres parcourus depuis Jérusalem avaient été monotones et sans réel danger, mais maintenant il fallait que je me méfie : les vampires locaux ne sont pas forcément des plus amicaux envers les visiteurs étrangers. (...)
Ce sang transmis de père en fils, de sire à infant, est porteur de pouvoir, de malédiction, il engendre notre Bête, révèle nos instincts. Il est notre héritage, porteur de mal et de haine. Bien que la 'sainte femme deBethléem' fût une figure populaire de la société caïnite, elle avait aussi quelques ennemis, aussi devais-je prendre mes précautions. (...)
Tout le monde sait très bien que lors des jours sanglants qui ont accompagné la prise de Jérusalem en Juillet 1099, elle a aidé de nombreux caïnites à sauver leur peau en les recueillant àBethléem. Qui n'avait pas de dette envers elle, même quarante ans après ? Je vois, dis-je, pensif. Nul doute que vous souhaiteriez prendre votre temps pour réfléchir à ma proposition ? (...)Bethléem, le Lundi 11 Mars 1140. '...Je n'existe pas, mais il sait que je suis là. Il voudrait me faire disparaître, mais il ne peut vivre sans moi. Quand je ne serai plus, il n'aura jamais été. Je l'ai tant fait souffrir depuis des années, et pourtant, nous restons indissociables, indivisibles, les deux faces d'une même pièce. Il est le début, je suis la fin; je suis la nuit, il est la lumière; je suis le noir, il est le blanc ...