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J'ai retiré deux choses de ces minutes que la Réalité transforma en éternité de souffrances : La première est que rien ne différencie un océan Réel d'un océan d'Ombre ; la seconde que l'éternité a pour les Ambriens une fin que notre Réalité n'offre pas. Ou plutôt si, elle l'offre. A plusieurs reprises même, selon les dires de ma mère. Comment ne pas la croire, elle qui par son sang est responsable de ce que j'ai coutume d'appeler de manière fort égocentrique ma malédiction. Je suis de ces ...Contient : soleil (2)(...) J'ai pour ma part simplement constaté que c'était tout simplement la plus intelligente, la plus racée et la plus capable des Cétacés de Wenrebma et des mers alentours...J'avais été tout de suite fasciné par la danse rythmée de sa nage à travers les posidonies ondoyantes des sables des hauts-fonds de Careel, par le jeu coquin des rayons dusoleilsur sa peau ivoire abondamment huilée, par la courbe parfaite de sa nageoire dorsale, par le frisson qui m'habitait lorsque me parvenaient les ondes harmonieuses de son sonar...Son nom est imprononçable par le gosier de ma forme humanoïde, et il n'a de toute façon aucun sens caché ou mystérieux. (...)
Et nous nous fichions bien de la bénédiction paternaliste des Requins-prêtres lorsque nous nous aventurions à séjourner dans les mares salées chauffées par lesoleil, apparues à la faveur du jusant dans des dépressions cannelées du littoral, et formant de délicieux petits jacuzzis riches en sels et en poissons prisonniers de la marée descendante. (...)