La Voie des Anonymes
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Contient : heimin (49)(...) Son rôle de collecteur s'accompagnait donc d'une certaine autorité policière dont il apprit vite à abuser alors que lesheimind'Akodo Mifune quant à eux redoutaient de plus en plus le jeune samurai et son escouade d'ashigaru. (...)
Au fur et à mesure que les traditions du bushido devenaient de plus en plus naturelles aux samurai, les abus au sein d'un clan comme celui du Lion diminuèrent de manière radicale. La casteheiminne fut pas forcément traitée avec plus de politesse mais en tous cas il y eut moins d'ordures profitant de leur daisho pour opprimer le peuple et le village des Marronniers n'eut plus à souffrir d'un collecteur tyrannique pendant quelques décennies. (...)
Les samurai Akodo quant à eux mettaient un point d'honneur à respecter leur engagement envers la casteheimindans la forme mais ils n'avaient guère d'estime pour les gens qui étaient incapables de combattre, quand bien même l'Empereur lui-même aurait été à la source de cette incapacité. (...)
La simple logique voulait aussi qu'il n'y ait pas assez de bushi pour protéger une population décentralisée environ dix fois plus nombreuse deheiminet les brigands, sur les terres Akodo comme ailleurs, saisirent très rapidement toute la portée de l'édit impérial. (...)
Un jour, un suivant de Togashi du nom de Kaze arriva au village et malgré les sourcils froncés du gokenin en place, il entreprit de montrer aux habitants ce qu'il avait déjà enseigné à plusieurs reprises depuis son départ de Kyuden Togashi quelques mois auparavant. C'est ainsi que lesheimindu Village des Marronniers découvrirent le Kaze-do et tout à coup, des perspectives nouvelles s'ouvrirent aux habitants. (...)
Togashi Kaze poursuivit sa route et par la suite, il fut exécuté lorsqu'il refusa de montrer sa technique de combat à l'Empereur. Mais outre l'héritage qu'il laissait à la casteheimin, il eut aussi un impact non négligeable sur les descendants de Koga qui suivirent son enseignement. (...)
A terme, il fallait choisir entre se coucher ou déclencher une guerre civile qui serait longue, très meurtrière et à l'issue véritablement incertaine. Et l'on ne savait rien de ce que pouvaient bien penser de ce genre de problèmes lesheimindispersés dans le reste de l'Empire. Il valait mieux agir en préservant ses intérêts, dirent ces hommes plus opportunistes qu'idéalistes. (...)
La situation du village elle-même depuis la mort de Gennai montrait bien que tous les samurai n'étaient pas forcément d'odieux tyrans et que la plupart se fichaient même pas mal de ce que pouvaient bien penser ou souhaiter lesheimin. L'idéal était donc de continuer à agir comme auparavant tout en surveillant les samurai qui pourraient abuser de leur autorité au point ou cela deviendrait gênant. (...)
Et curieusement, certains magistrats dont la réputation d'intégrité n'était pas usurpée n'eurent jamais à chercher trop longtemps pour trouver desheimincourageux capables de les renseigner sur des bandes de ronin se livrant au brigandage... 4 - Le Clan du Serpent. (...)
Lorsque les descendants de Shinjo revinrent dans l'Empire, les Koga décidèrent de les approcher car ils avaient entendu parler de leur tolérance envers leurs propresheiminqui les avaient accompagnés durant huit siècles d'errance. Les premières années, les modérés dans la famille Koga eurent même tendance à idéaliser à l'excès le clan de la Licorne qui semblait si bien traiter sesheimin. Quelques faits et plusieurs constatations in vivo montrèrent rapidement les limites de cette croyance naïve. Plus inquiétant encore, les Koga découvrirent par le biais de certains serviteursheiminLicornes que leurs maîtres avaient des idées parfois bien plus curieuses et même iconoclastes que ne le soupçonnaient les autres clans. (...)
On ne pouvait approcher directement Ohoshi mais lorsque quelques temps après son retour les espions Koga le virent brutalement s'enfuir du château familial durant la nuit, ils comprirent que l'enfant avait découvert la vérité et que ses paroles contre ses propres parents auraient un tout autre poids que celles deheimin. Ohoshi, qui devint plus tard Akodo Giri et mena les troupes qui anéantirent sa famille corrompue, ne s'aperçut pas que deuxheiminvêtus de sombre le suivaient pas à pas durant son périple de près de quatre vingt kilomètres. Personne ne se demanda pourquoi les Shimizu n'avaient pas tenté de retrouver leur héritier qui ne pouvait s'être enfui très loin à pied et donc personne ne sut que deux Koga firent le sacrifice de leur vie pour protéger le garçonnet de poursuivants sinistres dont il ne soupçonna jamais l'existence. (...)
Par bien des côtés, ils sont des rokugani aussi respectueux des principes de la société que n'importe qui. Il se trouve simplement que leur famille a voué son existence à protéger la casteheimindes abus des samurai et que puisqu'ils ne sont pas en mesure d'agir ouvertement les héritiers de Koga ont fait en sorte de se donner les moyens d'agir autrement. (...)
Ils admettent que les samurai leur sont socialement supérieurs mais ils n'ont trouvé nulle part une interdiction absolue qui empêcherait lesheimin(et même les hinin ou les eta dans le fond) de vivre une vie à la fois digne et compatible avec les exigences de la société. (...)
Enfin, quand une idiote de fille de samurai se fait dépuceler par le fils du seigneur voisin et que les deux maisons s'étripent avec acharnement pendant des semaines, ce sont encore lesheiminqui vont devoir réparer les dégâts, faire avec les habituelles 'pertes collatérales' causées par les guerriers qui se moquent bien des paysans sans parler de devoir gérer les déprédations causées par les ronin autrefois au service du seigneur vaincu. (...)
Fort heureusement, il y a des samurai qui sont bien conscients de leur place dans le monde et en particulier que les neuf dixième des êtres humains qui peuplent 'leur' empire ne sont pas que des animaux doués de parole... et comme les autresheimin, les Koga sont assez soucieux des coutumes pour vouer un certain respect (bien à contrecoeur il est vrai) envers ces individus qui à leurs yeux valent bien plus que la grande majorité du reste de leur fichue caste. (...)
Une proportion non négligeable de ces hommes devient brigands ou mercenaires et n'est pas trop regardante sur la santé et l'avenir desheiminqui possèdent quelque chose qui les intéresse. Comme le disent certains Koga 'la seule chose plus pénible au monde qu'un samurai qui vous dévisage du haut de sa montagne d'honneur, c'est un samurai qui est tombé de sa montagne d'honneur'. (...)
Les ninja Koga se résignent parfois à prétendre être eux-mêmes des ronin afin d'infiltrer un groupe qui leur semble dangereux, le temps de s'assurer que cela n'est pas le cas ou que de discrètes interventions permettront aux autorités de neutraliser les ronin. Mais pour eux, la vie d'unheiminest mille fois préférable à celle d'un errant que sa famille ne veut plus voir pendant que le reste du monde le regarde du coin de l'oeil la peur au ventre. (...)
Ils font ce qu'il faut pour que les samurai ne dépassent pas certaines bornes quand ils le peuvent mais mieux vaut un problème que l'on connaît bien à une conspiration qui semble ne même pas avoir les rares qualités que l'on peut reconnaître aux samurai 'orthodoxes'. Les soidisant idéaux que les Kolats présentent à leurs recruesheiminou hinin n'ont jamais tenu la route aux yeux des Koga. Quand un homme veut faire des choses plutôt moches par ambition et persuade d'autres hommes naïfs, désespérés ou avides de les faire à sa place, alors il est doublement indigne de confiance. (...)
Mais ils ont plutôt envisagé que les 'idéaux' de ces gens qui prétendent par le biais du commerce donner plus de pouvoir aux castes inférieures étaient dangereux, qu'ils soient véhiculés par des samurai connus pour leur avidité ou par des étrangers longtemps absents de l'Empire. Les Koga, en tant queheimin, savent très bien que le pouvoir de l'argent est terrible. Il y a assez de criminels issus de leur propre caste et assez de gens veules et parfaitement respectables en apparence pour le prouver. (...)
Les promesses de 'pouvoir' et de 'liberté' des Adeptes sont creuses puisqu'elles reposent sur des pactes passés avec des démons. De la même manière que les samurai contrôlent beaucoup moins les destinées desheiminqu'ils ne le pensent, les Koga ont un sourire secret en pensant aux maho-tsukai qui croient véritablement contrôler les forces qu'ils utilisent. (...)
Malheureusement, les moines sont généralement soit des samurai retirés du monde, soit des gens élevés depuis leur plus tendre enfance dans un monastère. Dans un cas comme dans l'autre, ils ne sont pas desheiminet donc pas assez 'lucides' pour les Koga. Ceci étant, côtoyer pendant des siècles des gens qui cultivent la modestie, la frugalité et la compréhension a quelque peu déteint sur les Koga. A l'encontre de la majorité desheiminqui ne s'occupent guère des moines quand ils n'ont pas besoin d'eux, les Koga se sont montrés aussi curieux et méthodiques dans leur observation des religieux que dans celle des samurai. (...)
D'une certaine manière, leur respect envers les moines est plus lucide et plus sincère que celui des autresheimin. Et il est arrivé parfois qu'ils obtiennent l'aide d'un moine un peu plus décidé à résoudre certains problèmes que ses frères. (...)
Les Koga l'ignorent encore mais la Confrérie de Shinsei est au courant depuis longtemps de leur existence. Celle-ci pose aux moines un dilemme d'ordre éthique. D'un côté, Shinsei n'a jamais dit que lesheiminne devaient pas veiller à leur propre bienêtre et le Kaze-do lui-même n'est après tout qu'un moyen d'y parvenir. (...)
Et puis, toute activité criminelle trop visible attire la répression et celle-ci cause encore des morts innocentes et contribue à déconsidérer l'ensemble de la casteheimin. Les samurai se la jouent déjà bien trop souvent alors pourquoi en plus aller leur donner des mauvaises excuses pour en rajouter dans leurs abus ? (...)
Pour les Koga, les cartels du crime qu'ils soient grands ou petits ne sont pas un ennemi naturel (les samurai et leurs abus sont leur raison d'être après tout) mais avec le temps, ils sont devenus l'objet de leur haine implacable et sans concession. Les Eta. Les Koga sont comme les autresheiminet donc comme l'ensemble des citoyens de l'Empire vis-à-vis des Eta : mieux vaut ignorer leur présence dans la mesure du possible. (...)
Certains Koga ont toujours argué du fait que les Eta étaient aussi des humains et que non seulement les samurai mais lesheiminégalement abusaient de leur statut indigne. Les Koga les plus cyniques rétorquent que c'est ainsi que le monde est fait et que les Eta n'ont qu'à s'organiser eux-mêmes pour se défendre après tout. (...)
Et généralement, quand on évoque ensuite le problème récurrent de la maho parmi les eta et certainsheimin, la discussion s'arrête dans un silence embarrassé. Au final, les Koga n'ont pas de position définitive envers les Eta. (...)
Qu'il suffise de dire qu'il y a parfois dans les bidonvilles rokugani des fossoyeurs ou des tanneurs qui se rassemblent à la lueur d'une chandelle et parlent des ombres armées de poignards qui tuent parfois les tyrans,heiminou samurai. Ils parlent autour de leur chandelle et leurs yeux brillent. Et si parfois un jeune eta quitte sa famille sans rien dire à personne et prend la route. (...)
Les Koga ont la même attitude envers l'Outremonde que tout le reste de l'Empire et la réciproque est également vraie. Aux yeux des ninjaheimin, l'existence de l'Outremonde est à peu près la seule justification réelle de l'importance des samurai. (...)
Les Koga savent que les véritables ninja du Scorpion sont toujours actifs, car aussi bien avant qu'après leur dissolution officiellement, ces agents de l'ombre ont toujours utilisé les services d'indicateursheiminrétribués ou tenus par la peur. Ils connaissent également l'existence des Chiens de Meute Daidoji et de l'Auberge des Marées Favorables mais ils ont encore du mal à cerner la nature de certaines activités secrètes des clans. (...)
Autosuffisants, formés dés l'enfance et soigneusement endoctrinés, d'une nature très prudente et conscients de leur vulnérabilité, les Koga sont peu susceptibles d'offrir la moindre prise à une entité mystérieuse qui susciterait surtout leur méfiance immédiate si elle se manifestait à eux. Les autresHeimin. Les Koga sont un peu dans une situation similaire à celle d'un groupe de résistants dans un pays dont 'l'occupation' n'est pas perçue comme telle par sa population. (...)
Après tout, il y a toujours eu des samurai et malgré leurs abus et les atrocités qu'ils sont capables de perpétrer, leur caste est celle qui dirige l'Empire depuis les origines. La grande majorité desheiminn'envisage même pas qu'une autre forme d'existence ou de rapports sociaux puisse exister. Tout au plus ont-ils tendance à stéréotyper les samurai des autres clans par rapport à ceux qu'ils servent quand ils n'ont pas affaire à un suzerain particulièrement remarquable ou indigne. Lesheiminplus amers sur leur sort peuvent constituer des contacts précieux pour les Koga mais la plupart sont tout autant susceptibles de se tourner vers le crime si on leur en offrait l'occasion. (...)
Sans parler de ceux qui pourraient être recrutés par un groupe de maho-tsukai. Il n'y a pas de véritable mouvement ni même de courant idéologique au sein de la casteheiminqui lui ferait prendre conscience de sa place collective dans la société. Celle-ci découle de l'ordre naturel des choses et les gens la subissent de bon ou moins bon gré sans y réfléchir la plupart du temps. (...)
Là encore, leur exemple suscite aussi quelques vocations (souvent funestes...) mais elles sont plus rares que parmi les Eta ou elles sont déjà exceptionnelles. En effet, lesheiminont souvent plus à perdre que les Eta et comme le disait l'ami Shinsei, 'méfie toi de l'homme qui ne possède rien, car il n'a rien à perdre'. (...)
Scorpions ou pas, les samurai attendent en effet des autres qu'ils soient loyaux et même une méfiance endémique ne peut permettre d'éradiquer totalement cette tendance. De ce point de vue, l'avantage essentiel des Koga est qu'ils sont eux-mêmes desheiminet n'hésitent pas à se faire passer pour des ronin ou des hinin si nécessaire. Ils n'ont pas toujours les moyens financiers d'entretenir des espions permanents qui ne sont pas membres de la famille mais ils ont largement assez de ressources pour des corruptions ponctuelles. (...)
Ils se fichent pas mal que d'autres hommes retirent de la gloire ou du pouvoir de leurs actes, du moment que la situation desheiminest modifiée de manière favorable par leur intervention. Les Koga sont également susceptibles d'arranger la réapparition subite de preuves matérielles compromettantes, de 'se cacher dans l'ombre' de telle manière qu'un samurai en viendra à soupçonner que quelque chose de louche a lieu et ainsi de suite. (...)
En attendant que leurs recherches donnent des résultats plus tangibles, les informations obtenues permettent cependant désormais aux Kitsuki d'identifier les authentiques signatures Koga des imitations et c'est bien la seule raison pour laquelle les ninjaheiminont pris de tels risques. Evidemment, plusieurs Kitsuki durant l'histoire de leur famille ont pensé à faire le lien entre la signature des Koga et un bourg en apparence aussi banal que 'le village des marronniers', selon le bon vieil aphorisme qui dit qu'une fois le vraisemblable et le possible écartés, il reste l'invraisemblable et l'impossible à étudier. (...)
Enfin, la famille Koga ne compte pas à l'époque actuelle de shugenja en son sein. Il est arrivé par le passé que les Koga découvrent un enfantheiminayant ce potentiel et le soustraient à l'attention générale avant que les moines ou les Isawa ne le trouvent. (...)
Néanmoins, des samurai honorables agiront certainement de manière à neutraliser ce qu'ils devraient concevoir comme des criminels : des paysans qui prennent des armes et rampent dans l'ombre pour appliquer leur propre conception de la justice, à l'encontre d'autresheiminmais aussi de certains samurai. Un éventuel partenariat serait tout au plus empli de méfiance et caractérisé par sa nature furtive et épisodique. (...)
Les Koga ne souhaitent pas risquer leur peau pour satisfaire l'honneur des samurai un peu trop scrupuleux et ne veulent pas non plus se retrouver à faire le sale boulot de magistrats plus opportunistes. Un message d'avertissement, des indices disparus que l'on retrouve mystérieusement, unheiminterrorisé qui vient révéler des indications précieuses, des secrets entendus et répétés sont le genre d'aide qui s'avère le plus pratique et le moins risqué pour les Koga. (...)
Et des personnages ronin seraient certainement plus au fait de certaines choses à leur sujet que le reste des samurai, bien que la confiance ne soit pas plus de mise envers eux qu'envers les samurai de clan du point de vue des ninjaheimin. Potentiellement, les Koga savent un grand nombre de choses sur un tas d'affaires qui ne sont pas forcément d'une importance critique mais qui peuvent intéresser pas mal de monde. (...)
Ou être de simples sous-ensembles de problèmes plus vastes. Par exemple, les Adeptes du Sang ont toujours su s'appuyer sur les ambitions desheiminou des eta pour obtenir de l'aide et se constituer des réseaux conséquents... Par contre, les Koga ont peu de moyens d'action et font leur possible pour demeurer invisibles ou pour signer leurs actes sans rester en personne afin de recevoir des louanges qui ont toutes les chances de se manifester sous la forme d'un coup de sabre... même en tant qu'ennemis, s'ils peuvent causer bien des problèmes par leur impact sur l'entourageheimind'adversaires samurai, ils ne sont pas directement aussi dangereux que les shinobi de la famille Shosuro par exemple. Contrairement aux ninja de la caste samurai, les Koga sont également réticents à envoyer desheiminau cassepipe à leur place. Là est leur paradoxe : menés par des gens aussi dépourvus de scrupules que les Kolats par exemple, les Koga pourraient devenir un levier très puissant sur les classes po pulaires. (...)Le concept d'AEG : La 'famille' Koga est mentionnée le temps d'un paragraphe dans La Voie du Ninja. Du peu que l'on peut lire sur elle, il s'agit en fait des descendants d'une communauté paysanne qui durant le deuxième siècle massacra un collecteur d'impôts qui abusait de ses prérogatives. Les habitants du petit village de Koga dont AEG ne donne pas la localisation prétendirent que le samurai avait été assassiné par des hommes masqués et on les laissa en paix. Par la suite, ils fondèrent ...