L'héritage de l'Oni
sur Pénombre au format (17 Ko)
C'est un des rares moments de tranquillité que je connais depuis... j'ai oublié depuis combien de temps. Ici, dans ce que les mortels appellent l'Outremonde, la notion même de temps est si subjective par rapport à la manière dont les choses se passent là bas. De l'autre côté du Mur. Le Mur... l'obstacle entre nous et les frêles humains qui servent la descendance des frères et des soeurs du Maître. Je me souviens très bien de l'époque ou il n'existait pas encore. Quand le Maître nous a tiré du ...Contient : souffrance (4)(...) Et il est bien des usages auxquels nous les destinons pour passer le temps. Pour utiliser nos corps. Pour concrétiser la haine, le désir, lasouffrance... oui, pour leur donner forme, sons, couleurs, odeurs... Mais tout cela ne recèle aucun délice et dans le fond, ça n'est même pas satisfaisant. (...)
Car même au plus profond de l'abîme, il demeure encore la possibilité de descendre plus bas. Toujours plus bas dans lasouffrancesans blessure, le regret sans désir, la haine sans cible et la damnation sans raison. Parce que telle est la règle et que la règle est absurde. (...)
Mais cela vaut mieux que l'autre alternative... n'est ce pas ? Cela vaut mieux que de retourner au néant de l'existence sans pensée, de lasouffrancesans cause et du châtiment sans crime. Mais nos corps et notre présence dans le Ningen-do ne servent à rien. (...)
Quelqu'un, quelqu'un... dites moi, dites moi que je n'existe pas pour rien. Dites moi que la mort, la destruction, la peur, la haine, le désir, la jalousie, lasouffrancene sont pas tout ce qui m'est dévolu. Qu'il y a un sens à ce que je suis. Autre chose que le simple fait d'être. (...)