Cendres d'Automne
sur Pénombre au format (30 Ko)
«C'est un jeune homme bien agité, monseigneur». Shiba Gosuke ne daigna pas répondre à cette évidence concernant son fils. Le regard du daimyo était fixé sur la calligraphie suspendue au fond du dojo et il demeurait parfaitement immobile. Face au seigneur, le vieux sensei couturé de cicatrices se sentit conforté par ce silence hostile. Au moins on ne lui avait pas ordonné de se taire. Il bougea légèrement, de manière presque imperceptible, afin de soulager ses chevilles engourdies par une longue ...Contient : phénix (5)(...) Le jeune homme si sérieux ne devait pas devenir un grand guerrier mais il avait l'esprit sérieux et discipliné. Lorsque la maladie avait décimé les habitants du château tout proche, le Champion duPhénixavait du nommer un nouveau daimyo pour gérer les terres escarpées du domaine et cette affaire s'était avérée. (...)
A la vérité, le maitre et l'élève ne s'étaient guère croisés en dehors d'occasions très protocolaires depuis que Shiba Gosuke avait pris les rênes de son domaine mais celui-ci avait tenu à ce que ses trois fils et ses deux filles suivent tous l'enseignement du sensei au lieu de se rendre dans un dojo plus prestigieux comme celui duPhénixEternel. Shiba Gosuke avait assez d'influence pour y placer son aîné s'il l'avait vraiment voulu. (...)
Les présages sont ce qu'ils sont, votre fils est ce qu'il est. Quant à savoir si cela est lié...'. Malgré sa longue vie au sein duPhénix, le sensei savait que les saints hommes étaient toujours ceux qui étaient le plus à même de comprendre certaines choses. (...)
S'ils prétendaient que la présence d'un nuage en forme de dragon devant les étoiles de la constellation duPhénixdurant la nuit de travail de la mère était un mauvais présage, qui était-il pour ajouter quoi que ce soit à leurs déclarations ? (...)
' Le vieux maitre ne cacha pas sa surprise mais se garda bien d'interrompre son suzerain. 'L'homme tatoué, le Dragon venu dans la maison duPhénix... il est sans doute ici pour Kazuo.'. En regardant les choses ainsi, la présence de l'homme, le fait qu'il s'entende si bien avec son enfant et le présage d'autrefois convergeaient tous vers cette unique évidence. (...)