Le Mystère de l'abbaye
sur Arnheim
Contient : profondeurs (4)(...) La neige fondue par les allées et retours des moines et des serviteurs dégoulinait en une eau noirâtre vers lesprofondeursde l'abbaye, et Torradan était forcé d'avancer prudemment malgré sa hâte à atteindre la cave. (...)
Sous le regard étonné des quelques moines qui se trouvaient près de lui, Torradan tourna les talons avec un petit cri de joie et se rua hors de l'église. La dalle s'était enfin ouverte, découvrant un petit escalier sombre qui s'enfonçait dans lesprofondeurs. Il avait suffi d'un mot, d'un seul mot énoncé à voix haute au fond de la cave pour que le passage s'ouvre. (...)
Il ne lui manquait plus que de faire quelques pas pour connaître la vérité. Torradan, malgré cela, hésitait. Il montait desprofondeursun vent glacial et sifflant qui portait avec lui une odeur âcre, comme celle qu'ont les caves que l'on laisse trop longtemps closes et dans lesquelles on a oublié quelque denrée périssable. (...)
La flamme de la torche ne permettait pas de distinguer quoi que ce soit au-delà de la cinquième marche, et aucun son ne parvenait desprofondeurs. Torradan soupira, rassembla ses pensées et se moqua intérieurement de ses peurs primitives, puis il se ressaisit et s'encouragea à haute voix : 'Allons, je dois savoir. (...)En cette veille de Noël 1226, la neige était tombée en abondance sur Inverness et s'était accumulée sur les toits de l'abbaye de Saint André. Depuis deux bons mois, les moines avaient troqué leurs traditionnelles sandales contre des chausses rembourrées de laine, bien plus confortables et surtout bien plus chaudes. Les heures passées dans le scriptorium ou dans le froid de l'église, sans bouger de son siège, étaient assez éprouvantes et malgré l'approche de la grande messe de minuit, les esprits ...