Oedipe
sur Eastenwest
Contient : affaire (14)(...) Je me méfie depuis quelques temps, et je préfère qu'il n'apparaisse nulle part... J'ai reçu un message l'autre jour. Une de mes adresses figurait sur un fichier de la Lone Star (uneaffaireà laquelle j'ai été mêlé il y a quelques temps) et visiblement, l'auteur s'est servi de ce fichier pour l'envoi. (...)
C'est une de ces affaires qui m'a amené à me cacher comme je le fais. Et qui met ma vie en danger. Et la vôtre aussi, probablement. Le hangar de Ruston : Cetteaffairea commencé de façon assez banale : le 3 janvier 2058, nous fûmes contactés par une petite entreprise ' familiale ' qui avait échappé à l'appétit vorace des grandes Corpo. (...)
En échange d'un certain loyer, d'honnêtes citoyens pouvaient laisser des affaires dans des hangars de la boîte, et il était bien entendu que si les clients ne payaient plus, les affaires stockées revenaient de droit à Bakers, qui pouvait ensuite les revendre s'il le désirait. Or, un de leurs hangars a été ravagé par le feu. L'affairen'aurait pas nécessité notre intervention, si on n'avait pas trouvé dans le tas de décombres le reste calciné d'un cadavre qui n'avait certainement rien à faire là. (...)
Bakers Senior, devenu trop vieux pour gérer sa société et abandonné par son fils - allé vivre la vraie vie des indiens ! - craignait que cetteaffairepuisse lui causer du tort dans les dernières années de sa vie. Le hangar ne servait plus, officiellement, à la société - qui ne traitait quasiment plus de nouvelles affaires, et pour tout dire, personne n'y avait mis les pieds depuis des lustres. (...)
Mon rapport fût vite tapé : pour moi, le vieux avait voulu passer la nuit dans un endroit moins exposé que la rue (il faisait -15°, à cette époque), et des zonards de passage s'étaient amusés à mettre le feu au mauvais hangar. Point.Affairesuivante. Alex Vyrdag : Des mois ont passé sans grand changement, si ce n'est que j'avais de moins en moins de cheveux sur le crâne. (...)
je me plains pas, les choses se passaient plutôt bien pour moi. Mon taux d'affaires résolues était supérieur aux 70% exigés (l'affairedu hangar en faisait partie : nos chefs ne sont pas exigeants...), et nous autres, agents gradés, bénéficions de certains avantages qui feraient rêver les autres corporatistes. (...)
Il faut dire qu'il ne passait pas inaperçu dans le quartier. Mike menait l'interrogatoire sans grande imagination. L'affaireétait presque entendue, et seules les motivations restaient floues. Régulièrement, le gars (qui avait des papiers au nom d'Alex Vyrdag, nom étrangement absent de tous nos fichiers) parlait d'une sorte de gourou qui le protégeait, une sorte de créateur suprême qu'il appelait aussi parfois OEdipe. (...)
L'attitude générale du pseudo-Vyrdag me rappelait effectivement celle de ces adeptes un peu mystiques, qui ne craignaient plus rien, persuadés d'avoir plus raison que tous les autres... Et justement, cela me rappela ce témoignage dans l'affairedu hangar, celui qui faisait mention d'une bande de satanistes. Je ne sais comment l'association d'idée se produisit, mais j'enclenchais immédiatement le micro de mon poste, et intimais dans l'oreillette de Mike la question que ce dernier s'empressa de répercuter à notre client : Est-ce ça te dit quelque chose, les entrepôts Bakers & Son ? (...)
Son code génétique était assez étrange, au demeurant. Pas tout à fait humain, mais pas proche non plus d'un elfe ou d'un troll. Avions-nousaffaireà un cas nouveau de créature magique ? A cette époque, le dossier se refermait sur cette question. (...)
Plusieurs semaines se passèrent encore avant que je ne rouvre le dossier que j'avais laissé sur mon disque local en attendant de pouvoir classer l'affaire. Deux éléments me semblaient vraiment curieux. Bakers & Son ne pouvait pas être mêlé directement au problème. (...)
Une théorie développée vers les années 2001 et qui explique que chaque cellule vivante possède en elle la possibilité de se ' suicider ', ou plutôt de se laisser mourir si elle ne recevait pas une certaine quantité d'informations chimiques. Tout cela n'éclairait pas ma lanterne sur l'affaireen cours. Mais les choses devinrent nettement plus concrètes lorsque j'abordais les dernières pages : une chronologie succincte qui avait enfin un lien clair avec le réel. (...)
Visiblement, l'homme ne se prenait pas pour rien. Je déteste ce genre d'individus. - Très bien, M. Callumine. Je suis sur uneaffairequi a déjà fait quatre victimes, dont un agent de la Lone Star. Je ne parle pas des dégâts matériels. (...)
Et ils avaient même réussi à imiter ma voix avec une précision troublante. - Bon, écoute... Que ça te serve de leçon : toute cetteaffaireest finie. Si jamais toi ou un de tes copains débarque, je t'assure que les choses vont devenir autrement plus violentes... (même les intonations de colère étaient réalistes... Comment pouvait-on réussir cette mystification ? (...)
En m'approchant, je m'aperçus qu'un homme seul m'y attendait. C'était le même homme qui m'avait tiré d'affairelors de l'embuscade, deux jours auparavant. Il portait ses mêmes vêtements de cuir usé que je lui avait vus, et ses yeux étaient équipés de lunettes à infra rouge. (...)« Salut gars. J'espère que tu me reconnais sans que j'aie besoin d'écrire mon nom. Je me méfie depuis quelques temps, et je préfère qu'il n'apparaisse nulle part... J'ai reçu un message l'autre jour. Une de mes adresses figurait sur un fichier de la Lone Star (une affaire à laquelle j'ai été mêlé il y a quelques temps) et visiblement, l'auteur s'est servi de ce fichier pour l'envoi. J'ai pas compris tout ce qu'il y avait dedans, mais ça m'a paru suffisamment important pour que je ne le supprime pas ...