Introduction
sur Le Terrier
C'était un hiver froid et sec, mordant, qui attaquait le sol et les arbres et ralentissait le cour des rivières. Les deux femmes cheminaient lentement en suivant le vieux sentier de hallage, le long de la Gisten. Le cheval de la première caracolait un peu en tête, le poitrail gonflé de son importance, les yeux à demi-plissés. Sa robe était d'un noir de jais, si on exceptait cette curieuse tâche sous l'œil qui lui avait valu son nom. Komma était un cheval eisenör puissant, immense, taillé pour des ...Contient : malades(...) Maintenant, une population triste et effrayée s'était regroupée ici, investissant les maisons abandonnées qui restaient encore debout, occupant des porches dont on avait fermé les deux extrémités, émergeant à peine de caves enfumées qui subsistaient sous les décombres de demeures incendiées. C'étaient des femmes et des vieillards essentiellement, trop fatigués, trop las, tropmaladespour aller voir ailleurs. Quelques hommes, anciens soldats infirmes et ravagés par la guerre et l'alcool, se regroupaient pour jouer aux dés ou simplement attendre que le jour passe. (...)