L'Epopée de Thror (4) : Maître Borri
sur Arnheim
Contient : borri (16)L'Epopée de Thror (4) : MaîtreBorriLe poney avait galopé à vive allure jusqu'à l'aurore sans sembler se fatiguer malgré ses deux passagers et avait parcouru une distance considérable avant d'arriver à destination. (...)
Je m'excuse de ne pas avoir fait les présentations plus tôt mais l'endroit où nous nous sommes rencontrés ne s'y prêtait guère !Borri, fils de Norri pour vous servir et vous venir en aide lorsque vous en avez besoin. - Thror, fils de Bror, à votre service et à celui de votre famille pour dix générations. (...)
Les années et les soucis m'ont enlevé la belle crête de cheveux que je portais dans les premières années qui suivirent mon entrée dans l'Ordre , mais ma barbe est restée, grâce à Valaya !'Borriétait en effet entièrement chauve, mais possédait une magnifique barbe qui lui arrivait jusqu'aux genoux. (...)
Je suis désolé de vous le dire mais votre sauvetage n'a servi à rien ; vous auriez mieux fait de me laisser griller près de l'Orque que je venais d'abattre ! - Vraiment, vous pensez cela ? repritBorrien fronçant les sourcils. Sachez que l'Ordre n'admet pas de candidats au suicide, et que vous n'avez pas le droit de vous laisser mourir, de même que vous n'avez pas le droit de reculer devant un adversaire ! (...)
C'était cette envie qui l'avait poussé à donner un ultime coup de hache dans son combat contre l'Orque au lieu de céder et de se résigner enfin à mourir ; c'était elle aussi qui l'avait fait bondir sur le poney deBorripour échapper aux flammes ; cette envie de vivre était toujours aussi présente dans son coeur et les paroles du vieux Nain l'avaient enfin révélée à ses yeux. (...)
Même s'il n'osait pas encore se l'avouer, Thror désirait ardemment rester vivant le plus longtemps possible.Borrilut son hésitation dans ses yeux et comprit que Thror était partagé entre la recherche de son honneur perdu et son désir de ne pas mourir. (...)
Et puis, comme vous l'avez si bien dit vous avez tout de même une petite dette envers moi, et je serais heureux que vous vous en acquittiez en restant ici pour terminer votre formation ! - Vous êtes un Nain remarquable, maîtreBorri, et j'accepte avec joie, dit-il en levant sa chope. - Fort bien ; que diriez-vous de me raconter un peu votre périple ? (...)
'- Les Peaux-Vertes doivent avoir d'excellentes motivations pour oser ainsi pénétrer en Loren ! remarquaBorri. Je me demande ce qu'il se passe depuis quelque temps, ils semblent en effet très agités. Peut-être ont-ils trouvé un nouveau chef de guerre assez charismatique pour les décider à s'engager dans une guerre contre l'Empire humain. (...)
' 'Et Ganyal qui pensait y trouver un refuge sûr !' songea Thror. Il se remémorait avec tristesse les instants passés avec son ami quandBorrile pria de continuer son histoire. - 'Quant à nos chères montagnes, elles n'ont pas changé. Il y a moins de commerce qu'auparavant entre les forteresses et c'est regrettable, car notre peuple devrait garder davantage de contact entre ses différentes colonies ; mais à part cela aucun bouleversement majeur ne s'est produit depuis longtemps dans nos royaumes. (...)
Mais nous restons vigilants malgré tout, car une invasion est toujours possible. - Les temps qui arrivent seront sombres pour les forces du Bien, ajoutaBorri. Mais vous ne m'avez encore pas parlé de vous, Thror : racontez-moi vos aventures depuis votre entrée dans l'Ordre - je ne vous demanderai pas ce qui vous a poussé à y entrer, car il vaut mieux garder ces choses pour soi. (...)
' Durant toute la fin de la matinée , Thror fit le récit des événements qui l'avaient conduit jusqu'au Pas des Gobelins.Borriécoutait attentivement et silencieusement en tirant de grandes bouffées de sa pipe en bois de bruyère, et n'interrompit son hôte qu'une seule fois au moment où Thror racontait la fin de son combat avec l'Orque. (...)
Me permettez-vous de l'examiner ? Thror lui tendit la hache qui était toujours enchaînée à son poignet.Borrila regarda longuement, la tournant, la retournant et la soupesant dans sa main, et finit par lui la rendre au bout de quelques minutes. (...)
Thror n'avait en effet plus que son arme comme seul bien, et sa valeur ne cessait de grandir à ses yeux. Après leur longue conversation, les deux Nains passèrent à table etBorrise mit à parler de lui. Il ne révéla pas les raisons de son entrée dans l'Ordre des Tueurs mais semblait être animé d'un désir de vengeance contre un ennemi que Thror devinait puissant, et la colère brillait dans ses yeux lorsqu'il parlait des Orques. (...)
Il possédait lui aussi une magnifique hache runique, ('différente de la vôtre par sa nature' avait-il précisé), et désirait voir la hache de Thror à l'oeuvre ; aussi après le repas les deux compagnons sortirent dans un champ proche de la ferme, oùBorriavait installé tout son matériel d'entraînement au combat. De nombreux mannequins servaient en particulier aux exercices de frappe, et Thror s'entraîna toute l'après-midi sous le regard et les conseils du vieux maître. Le soir venu,Borriproposa une petite excursion à dos de poney à la recherche de quelques ennemis à affronter ; Thror accepta de mauvaise grâce car monter à nouveau un poney ne l'enchantait guère, mais il eut moins mal au coeur que la première fois. (...)
Et pour cela, il faut être en vie le plus longtemps possible...' Thror acquiesça, et éperonna sa monture à la suite deBorri.Le poney avait galopé à vive allure jusqu'à l'aurore sans sembler se fatiguer malgré ses deux passagers et avait parcouru une distance considérable avant d'arriver à destination. Thror s'était tu pendant tout le trajet et son mystérieux sauveur ne s'était même pas retourné pour voir si son passager était toujours en selle. Les Nains ne sont pas des spécialistes de l'équitation -c'est le moins qu'on puisse dire- et Thror crut tomber dix fois pendant le voyage, parvenant tout de même tant bien que ...