L'Epopée de Thror (5) : L'Héritier de la vengeance
sur Arnheim
Contient : borri (18)(...) Bien des victoires avaient été gagnées contre des Orques ou des Trolls, et Thror ne comptait plus le nombre de Peaux-Vertes qu'il avait tués avec sa hache runique ;Borrilui avait appris tout ce qu'il savait sur l'art de combattre et avait fait de lui un Tueur redoutable. (...)
Quant au Pas des Gobelins, il avait cessé d'être un endroit sûr pour les convois de Peaux-Vertes : les ajoncs l'avaient envahi presque entièrement et plus personne ne l'empruntait désormais.Borripensait que les Orques avaient dû créer un autre passage plus à l'ouest aux pieds des montagnes pour remplacer le Pas, mais les deux amis avaient souvent cherché ce nouveau chemin sans jamais le trouver. (...)
A présent, Thror recherchait de nouveaux adversaires capables de lui opposer une résistance supérieure à tout ce qu'il avait combattu jusqu'à présent : les dragons. Hélas ces derniers ne couraient pas la lande et Thror n'en avait encore jamais vu de sa vie ;Borrilui avait raconté qu'autrefois ils étaient pourtant assez nombreux dans la région mais qu'il n'y en avait désormais plus aucun à des milles à la ronde : il fallait aller jusque au coeur des Terres sombres pour avoir la chance -si l'on peut dire- d'en rencontrer un. (...)
Mais lorsque Thror lui avait demandé si il en avait vu dans sa jeunesse, le vieux maître n'avait rien répondu et avait détourné le regard. Thror pensait souvent qu'il lui faudrait un jour quitterBorripour aller au-delà des montagnes du Bord du Monde continuer sa quête de combats, mais il n'arrivait pas à se décider à partir. (...)
L'animal était richement paré, et avait une allure splendide ; il dépassait de haut tous les poneys deBorriqui l'entouraient avec curiosité, n'ayant jamais vu de leur vie un de leurs semblables si grand et si beau. (...)
'Eh bien, j'en saurai plus en entrant voir qui est notre visiteur' pensa Thror en poussant la porte.Borriétait effectivement attablé avec un étranger et tous deux conversaient joyeusement. Le vieux Nain aperçut son disciple dans l'entrée et l'appela. (...)
Il est inutile de rappeler que les Elfes et les Nains ne se sont jamais tellement appréciés - c'est le moins qu'on puisse dire - et il était plutôt bizarre de rencontrer pareil invité dans la demeure d'un Nain respectable.Borridevina la stupéfaction de Thror et lui fit comprendre du regard qu'il tenait à ce que son élève se montre amical envers son hôte, aussi le jeune Nain s'inclina t il profondément devant l'étranger en se présentant. (...)
Mais je serai honoré de vous le laisser monter tout à l'heure, vous vous rendrez alors compte de ses possibilités.' Thror le remercia en s'inclinant à nouveau ; il s'était peu à peu habitué à monter les Poneys deBorriet avait désormais enterré toutes ses réticences naturelles à l'égard des montures en devenant un cavalier émérite. (...)
Il fut donc ravi de la proposition d'Eowelyn et attendit avec impatience le moment où il pourrait essayer son cheval.Borriet l'Elfe sylvain reprirent leur conversation, et parlèrent de la situation actuelle dans le Vieux Monde. (...)
Les Orques ne semblaient cependant plus faire de la prise de la ville une priorité et se contentaient d'en empêcher l'accès par voie terrestre. - 'Voilà de bien sombres nouvelles, ditBorri. Je suppose que ta visite est en rapport avec tout ces événements, Eowelyn ? - Effectivement ; je suis chargé d'une mission d'observation dans les Terres Arides et j'en ai évidemment profité pour te rendre visite. (...)
Tu me proposais tout à l'heure de venir avec ton disciple te joindre à notre armée pour combattre les Orques, mais je pense que votre présence nous sera plus utile ici qu'ailleurs : il se peut que les Orques tentent de réouvrir le Pas un jour ou l'autre et il faut que quelqu'un reste ici pour les en empêcher. - Comme tu voudras, Eowelyn.' réponditBorriau grand désespoir de Thror qui aurait bien aimé participer à une bataille rangée contre ses ennemis héréditaires au lieu de rester dans la lande à jouer les gardes-barrières. (...)
Le soir, Eowelyn se remit en route non sans avoir fait essayer son cheval à Thror qui le trouva très rapide et très agréable à monter. L'Elfe leur laissa également quelques cadeaux comme des graines d'arbres de la forêt de Loren queBorrilui avait demandées à sa dernière visite afin de reboiser en partie la lande et assécher les marécages où vivaient quantité de bêtes nuisibles et maléfiques ; puis il leur dit adieu et repartit vers le Sud. (...)
Plusieurs semaines passèrent sans qu'ils ne constatent de bouleversement anormal chez les Gobelins ; le Pas était toujours abandonné et contrairement à ce qu'avait l'air de craindre Eowelyn les Peaux-Vertes ne paraissaient pas vouloir le réouvrir. Rien de nouveau n'était venu changer les habitudes des deux Tueurs quand au début de l'hiverBorritomba gravement malade. Il se décida à garder le lit et Thror prit soin de lui mais rien ne semblait améliorer son état de santé. (...)
Je serais parti sur le champ pour Karak Grong, sans doute pour y mourir, si Eowelyn ne m'avait pas retenu. - C'est lui que vous aviez délivré ?! S'exclama Thror, comprenant enfin la forte amitié qui liaitBorriet l'Elfe sylvain. - Oui, c'était lui. Il me sauva sans doute la vie à son tour en m'empêchant d'aller à la montagne, et ce ne fut pas facile car j'étais assez entêté, mais à force de patience il me montra que si je voulais avoir une chance d'atteindre Umfir il me fallait ruser et ne pas me précipiter à l'assaut de la forteresse à moi tout seul. (...)
Et maintenant tu connais mon histoire et celle des miens ; comme tu as déjà fait le serment des Tueurs et que ta promesse de prendre en charge mon propre serment ne change rien pour toi, je te fais également l'héritier de ma vengeance, et je te charge de tuer Umfir à ma place, mon fils.'Borrise tut, tourna la tête et, épuisé, s'endormit rapidement. Thror réfléchit à tout ce que venait de lui confier son vieux maître, et il réalisa que cette quête allait enfin donner à son existence un but ultime qu'il n'avait pas jusqu'à présent et qui lui manquait terriblement. La vengeance deBorriétait désormais la sienne et il n'aurait de cesse de poursuivre le dragon jusqu'à sa mort. Le soirBorriécrivit sur un parchemin les vers du poème qui parlait de l'entrée du passage secret et les confia à Thror. Il lui énuméra également les noms de tous ceux qu'il devait maintenant venger, les habitants de Karak Grong qui avaient péri par le feu du dragon, afin qu'il se souvienne d'eux au moment d'accomplir son geste, puis lui fit ses adieux et s'endormit pour toujours. (...)
Il mura l'entrée très habilement de façon à ce qu'aucun être maléfique ne découvre l'endroit, puis conformément aux instructions deBorriil brûla la ferme, renvoya les poneys vers les plaines sauvages d'où ils venaient et où ils vivraient en sécurité, et se dirigea vers les Montagnes. (...)Dix ans avaient passé, d'un rude entraînement ponctué de sorties régulières dans la lande à la recherche d'ennemis toujours plus puissants et plus difficiles à affronter. Bien des victoires avaient été gagnées contre des Orques ou des Trolls, et Thror ne comptait plus le nombre de Peaux-Vertes qu'il avait tués avec sa hache runique ; Borri lui avait appris tout ce qu'il savait sur l'art de combattre et avait fait de lui un Tueur redoutable. Les expéditions à dos de poney se faisaient toujours plus ...