L'Epopée de Thror (5) : L'Héritier de la vengeance
sur Arnheim
Contient : umfir (8)(...) Il y a bien longtemps je vivais dans une ancienne forteresse au coeur des Montagnes du Bord du Monde, avec toute ma famille et tous ceux de mon clan. Elle s'appelait Karak Grong. La vie y était prospère et nous étions heureux, lorsqu'une nuit,Umfirun grand dragon arriva à la montagne. Il tua en silence les guetteurs et s'introduisit dans les couloirs en massacrant tous ceux qu'il trouvait sur son passage ; surpris dans leur sommeil les habitants de la montagne furent incapables de se défendre et furent tous tués jusqu'au dernier, y compris les femmes et les enfants. (...)
J'ai longtemps erré dans les ruines de Karak Grong, puis je suis reparti. Je ne voulais pas mourir avant d'être sûr d'avoir fait payer àUmfirce qu'il avait fait à mon peuple, et pour avoir une chance de le tuer je me suis établi ici où j'ai pu m'entraîner et perfectionner mon art du combat contre les Orques et les Trolls qui étaient très nombreux dans la région. Malheureusement je ne savais pas où se trouvaitUmfir, et je partais souvent en expédition pour tenter de le retrouver. Mais un jour, un Elfe qui avait été capturé par des Orques et que je venais de délivrer m'apprit que Karak Grong était désormais peuplée par des hordes de Gobelins de la nuit dirigées par le nécromancien Tarkang... Et surtout, queUmfirétait revenu à la Montagne, et qu'il obéissait à Tarkang ! Je serais parti sur le champ pour Karak Grong, sans doute pour y mourir, si Eowelyn ne m'avait pas retenu. (...)
Il me sauva sans doute la vie à son tour en m'empêchant d'aller à la montagne, et ce ne fut pas facile car j'étais assez entêté, mais à force de patience il me montra que si je voulais avoir une chance d'atteindreUmfiril me fallait ruser et ne pas me précipiter à l'assaut de la forteresse à moi tout seul. C'est lorsqu'il me dit qu'il avait entendu parler d'un passage secret qui mènerait au repaire d'Umfirdepuis les contreforts de la montagne que je me rappelai les vieilles légendes qui circulaient dans la montagne à ce sujet. Il devait en effet exister quelque part une vieille entrée extérieure, et un ancien poème en parlait, mais je ne me souvenais plus que de quelques vers. (...)
Malgré cela, sur les indications qu'Eowelyn m'avait fournies, et à force de conseils sages et avisés je me suis décidé à chercher ce passage qui me mènerait àUmfirpour venger mon peuple en le tuant. J'ai cherché pendant des années sans rien trouver, et la nuit où je t'ai rencontré je revenais d'une de mes expéditions sur les flancs de Karak Grong. (...)
Et maintenant tu connais mon histoire et celle des miens ; comme tu as déjà fait le serment des Tueurs et que ta promesse de prendre en charge mon propre serment ne change rien pour toi, je te fais également l'héritier de ma vengeance, et je te charge de tuerUmfirà ma place, mon fils.' Borri se tut, tourna la tête et, épuisé, s'endormit rapidement. Thror réfléchit à tout ce que venait de lui confier son vieux maître, et il réalisa que cette quête allait enfin donner à son existence un but ultime qu'il n'avait pas jusqu'à présent et qui lui manquait terriblement. (...)Dix ans avaient passé, d'un rude entraînement ponctué de sorties régulières dans la lande à la recherche d'ennemis toujours plus puissants et plus difficiles à affronter. Bien des victoires avaient été gagnées contre des Orques ou des Trolls, et Thror ne comptait plus le nombre de Peaux-Vertes qu'il avait tués avec sa hache runique ; Borri lui avait appris tout ce qu'il savait sur l'art de combattre et avait fait de lui un Tueur redoutable. Les expéditions à dos de poney se faisaient toujours plus ...