Qin
sur Black Book Edition au format (2 Mo)
Contient : royaumes (14)(...) Rien à dire non plus sur le style littéraire, concis, fluide et sans effets inutiles, ce qui permet une lecture des plus agréables. Voilà pour la forme ; voyons maintenant le fond... Bienvenue au temps desRoyaumescombattants : Devant nous s'étend un territoire immense : la Chine antique, celle de la période dite des «Royaumescombattants », du Ve siècle au IIIe siècle avant notre ère, qui précède la Chine impériale. Après la chute de l'ancien empire de la dynastie Zhou2, les grands seigneurs féodaux se partagent le pouvoir et adoptent le titre de « roi » pour assurer leur légitimité héréditaire. Septroyaumesnaissent de l'empire morcelé : le Chu, le Qi, le Qin, le Zhao, le Han, le Wei et le Yan. Chacun cherchant à assurer sa suprématie sur les autres, la guerre devient permanente... tout comme le jeu des alliances et des trahisons, les manoeuvres d'espionnage et l'art de la haute diplomatie. (...)
Bientôt, il ne cache plus sa volonté d'hégémonie totale : la conquête de l'ensemble des territoires de l'ancien Empire du Centre3. « I know Kung Fu ! » : En marge de cesroyaumescentralisés et bien administrés, existent aussi de petits territoires indépendants, dirigés par d'anciennes familles nobles (celles qui n'ont plus leur place dans les cours royales, leurs titres et leurs privilèges nobiliaires ayant été abolis). (...)
En effet, les marginaux de toutes sortes sont aussi attirés par ces territoires reculés : bandes de brigands, philosophes en exil, criminels ou déserteurs... Eloignés des centres du pouvoir, ces clans ne constituent pas une véritable menace pour les grandsroyaumes, et jouissent donc d'une certaine liberté. Les familles nobles ont ainsi créé leur propre société parallèle, régie par d'antiques coutumes, parmi lesquelles la pratique et le développement des arts martiaux ancestraux figurent en bonne place. (...)
Une figure forte s'impose ici : le da xia, maître en arts martiaux, qui sera selon le cas un noble chevalier, un voyageur solitaire épris de justice ou un assassin mortel, mercenaire au service du clan qui lui offrira le meilleur prix... Historique ou fantastique ? Ces histoires de dynasties et deroyaumespourraient laisser penser que Qin est un univers purement historique, avec le risque de déboucher sur un jeu aride et terre-à-terre. (...)
Pourtant, dès les premiers chapitres, nous voilà au coeur d'une genèse marquée par l'influence des dieux, nous découvrons desroyaumesplacés chacun sous le patronage de Dragons célestes (qui se battent et complotent les uns contre les autres), des sectes mystérieuses de sorciers fous et des démons des Enfers avides de pouvoir... Nous sommes donc bien en terrain connu ! (...)
Qin suit la même logique que celle adoptée par les auteurs du jeu Sengoku, autre jeu historique (basé sur le Japon médiéval, cette fois) qui intègre largement la dimension fantastique (avec ces monstres, ses sorciers et ses devins), ou de l'Europe Mythique d'Ars Magica, qui part du principe que toutes les légendes médiévales sont vraies... Dans lesRoyaumescombattants, la magie et les démons existent, et les pratiquants d'arts martiaux peuvent courir sur les bambous... Pourtant, loin de se contenter de clichés superficiels, Qin a choisi de s'appuyer sur l'histoire et la richesse de la culture chinoise de l'époque, afin de proposer aux joueurs une... ... immersion totale : Qin dresse en effet un tableau complet de la civilisation desRoyaumescombattants. Tout est passé en revue, des plus hautes sphères de l'Etat à la vie quotidienne. (...)
Voici donc les rois et leurs courtisans, entourés de la foule de ministres, de conseillers, d'eunuques royaux (véritables éminences grises !) et de la multitude de fonctionnaires de rang divers qui gèrent l'administration desroyaumes. Tout ce beau monde est bien entendu soumis aux rumeurs, aux rivalités politiques et aux sombres complots de la vie de cour. Un chapitre entier est consacré à la vie quotidienne dans lesRoyaumescombattants. Tous les aspects de la vie sont présents : mariage, funérailles, moeurs et sexualité, étiquette, habitat, mode vestimentaire, cuisine, médecine et artisanat, criminalité, modes de transport... Les plus savants trouveront leur compte dans la description des différentes écoles philosophiques en vogue (dont le confucianisme, basé sur la rigueur, la vertu, la sagesse et la recherche de l'harmonie). (...)
Attention cependant, on trouve au fil du texte certains secrets visiblement réservés aux MJ... Enfin, et c'est bien normal, outre les détails sur l'organisation administrative régionale desroyaumes, sur le fonctionnement de la justice et de l'armée, voici enfin une description de chacun des septRoyaumescombattants : histoire, géographie, politique intérieure, relations diplomatiques avec les autresroyaumes, personnalités importantes, culture, factions et organisations importantes, etc. Participant d'une même culture, forgée par une histoire commune, chaque royaume garde toutefois ses spécificités et surtout ses atouts : puissance militaire et organisation administrative rationnelle du Qin, rayonnement culturel du Qi, unités de cavalerie lourde du Zhao, richesses et mystères du Chu, etc. Les différences sont ainsi marquées, sans être caricaturales, et ne se basent pas sur un seul élément poussé à son paroxysme, un procédé habituel dans les univers de jeu à « clans » (Qin n'est de toute façon pas un jeu à clans...). (...)Histoire de jeu de rôle chinois... « Je suis l'invincible déesse de l'escrime, munie de l'incomparable Destinée. Que tu sois Li ou Héron du Sud, baisse la tête et demande grâce. Je suis le dragon du désert, je ne laisse aucune trace derrière moi. Aujourd'hui, j'écrase l'école du Mont Emei... Demain, je décapite le Mont Wu Tang ! » (Jen Yu, Tigre et Dragon). Enfin ! Après quelques mois d'attente, le temps pour les auteurs de peaufiner le jeu (tout en soumettant les fans impatients ...