L'histoire de Clébard
sur Le Ludiste
C'est une soirée d'automne morne à l'auberge des deux amphores. Dehors la nuit est brumeuse et humide. A cinq pas de la porte, la rue se perd dans un épais coton grisâtre. Oubliées les autres rues de Pôles aux alentours, oubliées les murailles toutes proches qui, la veille encore, dégoulinaient du sang des guerriers tentant, qui de prendre pied sur le parapet pour envahir la ville, qui de repousser les barbares du nord pour protéger leurs foyers. On aurait tout aussi bien pût se trouver n'importe ...Contient : vivre (5)(...) Et pendant ce temps Clébard grandissait, à moitié traité comme un débile et à moitié comme un animal. Il n'avait pas le droit d'approcher de la maison, il devait se contenter devivredans les étables, avec le bétail et les chiens, partageant leur pitance et leur chaleur. Les enfants le craignaient et lui jetaient des pierres pour l'éloigner de leurs jeux. (...)
Vous vous doutez bien que si Clébard était mort dans ce bois cela n'aurait jamais fait une histoire digne d'être contée. Clébard survécu. Mieux encore il s'endurcit. Habitué àvivreà moitié comme un animal au village il appris rapidement àvivrecomme une bête dans les bois. Il s'appropria un terrier suffisamment grand. Il apprit à chasser, d'abord à mains nues puis en se confectionnant des armes. (...)
Il voulait revenir un jour dans son village, quand il aurait fait ses preuves, la serrer dans ses bras etvivreheureux avec elle. Quand la milicienne, dubitative, lui demanda ce que la jeune femme éprouvait pour lui, il répondit sans hésiter que leur passion était partagée et sincère. (...)
Le coeur de Clébard battait à tout rompre. Le bonheur l'étouffait presque. Son Arme était aux anges. Elle allaitvivrele dénouement heureux de cette fabuleuse histoire d'amour. Anya était terrifiée par ce solide gaillard au visage monstrueux, dressé devant lui, un dieu incarné à la main. (...)