Brumaire - Le livret de base : Background
sur Le Ludiste au format (13.8 Mo)
Contient : sade (14)(...) Ils possédaient même un accès à une pièce froide de la prison dans laquelle ils menaient des expériences sur les cadavres de la morgue. Mais le plus étonnant sont les noms de ces détenus : le Comte de Saint- Germain, le Marquis deSadeet le Comte de Cagliostro. Bien évidemment, ces trois hommes profitent du chaos qui règne pendant la prise d'assaut pour disparaître. (...)
Car tout le monde le sait : connaître le vrai nom d'un individu, c'est posséder sur lui une mainmise magique à laquelle il ne peut se soustraire. Le Marquis deSade: De son vrai nom Donatien Alphonse François deSade, cet hédoniste pornographe est le chantre du libertinage de moeurs. Militaire de carrière, il doit sa première peine de prison à des « débauches outrées en petite maison ». (...)
C'est en prison qu'il dispose du temps nécessaire à la création de sa littérature licencieuse où ses écrits philosophiques côtoient les scènes crues qui forment sa marque de fabrique. Dans les jours qui précèdent le 14 juillet,Sadesent que des choses se préparent dans Paris. Depuis sa cellule, il perçoit l'agitation populaire qui règne dans les rues. (...)
Alors que le gouverneur de la Bastille prive le Marquis de sa traditionnelle promenade sur les remparts pour des raisons de sécurité,Sadehurle dans un urinoir de la prison qui est relié par un long tuyau en étain communiquant avec les fosses autour de la prison. (...)
La nuit, il utilise ce même moyen de communication pour murmurer des mots étranges à des gens du peuple qui viennent écouter religieusement les mots qui sortent de ce tube. Bien queSadesoit un athée convaincu, plusieurs gardes de la Bastille ou partenaires de lit attestent du fait que le Marquis discute parfois tout seul, comme s'il parlait à une personne invisible. (...)
Il s'adresse à cet interlocuteur en l'appelant « Votre Majesté », ce qui laisse penser à ces témoins queSadeest fou en croyant parler au roi de la sorte. Pourtant, le Marquis n'est pas aliéné et ne s'adresse pas à Louis XVI dans ses monologues. (...)
En vérité, c'est à Oberon, roi des fées, qu'il rend des comptes. Le lien intime qui unit le Marquis deSadeet son inspirateur féerique va au-delà du simple rapport télépathique : Oberon est capable de manifester une fraction de sa puissance magique à travers le corps de son hôte. (...)
Quand bien même des preuves concernant l'existence des fées lui seraient présentées, il resterait persuadé que ce ne sont là que des ruses démoniaques qui permettent à Satan de cacher ses véritables buts. Par contre, le Père Fontenay est très gêné : le Marquis deSadefréquente des lieux de débauche qui sont incompatibles avec la probité d'un prêtre. Un curé ne saurait visiter des maisons aussi licencieuses, même sous le couvert de vouloir mener une enquête de moralité. (...)
Pourtant, il a trouvé le moyen de vivre par procuration en investissant par magie une partie de sa psyché dans celle du Marquis deSadealors qu'il était encore un jeune homme peu préoccupé par les choses de la chair. Depuis cette époque, Oberon demande au Marquis de vivre les expériences les plus folles afin qu'il puisse ressentir par son truchement les délices de la transgression morale et de la crudité de la sexualité humaine. Et cela fonctionne : à mesure queSadea expérimenté des pratiques déviantes et fait son apprentissage de l'outrage aux bonnes moeurs, Oberon a retrouvé une forme de pouvoir, moins fabuleux qu'antan, mais tout aussi puissant. (...)
Désormais, Oberon a presque atteint une vigueur magique lui permettant de briser les barreaux qui le tiennent à distance du monde humain. Il suffirait que le Marquis deSadeconnaisse une nouvelle expérience sexuelle inédite pour qu'Oberon puisse débarquer en personne sur Terre afin d'assouvir par lui-même les frasques qu'une éternité de frustration a créées en lui.Sadelui a donné soif d'une libido cauchemardesque : si Oberon pouvait en personne vivre ses fantasmes les plus cruels et les plus vicieux, il pourrait amasser une nouvelle vitalité magique qui ferait de lui un monarque bien différent des fadaises des contes de fées. (...)
Etant donné la rapidité et l'ampleur de la propagation de la magie dans les rues parisiennes, le Comité Desnot se doute pertinemment que ce phénomène est intimement lié au Comte de Saint-Germain, au Marquis deSadeet au Comte de Cagliostro qui ont réussi à envoûter Paris. Mais ces trois hommes ne se sont pas contentés d'ensorceler la Ville Lumière : ils ont désormais des disciples, certes moins puissants qu'eux, qui participent eux aussi au maléfice qui lutte contre l'avancée révolutionnaire. (...)Une brève histoire du temps jadis : Ma très chère Sophie, J'aurai dû écrire bien plus tôt, mais les choses à Paris ne se déroulent pas comme je les avais prévues. Tout à fort mal débuter pour moi depuis mon arrivée à la capitale. Dès mon premier jour à Paris, je me suis empressé d'aller me présenter à Maistre Poncardier pour lui montrer la lettre de recommandation de Monsieur de Chouard, J'ai hélas découvert que son étude de notaire venait d'être totalement dévorée par un incendie. Les gens du ...