Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Le commencement
Je m'éveillai ce matin là dans un lieu étrangement familier. Dehors, le ronflement assourdi des moteurs indiquait l'heure de pointe. Quelque chose clochait...Je m'étirai en contemplant la photographie au mur et comme mes muscles s'éveillaient, la mémoire revint. Une fois parvenue au centre de la Marelle, épuisée, je n'avais plus eu de pensée que pour un lit confortable et sécurisant. Pourtant le souvenir d'avoir évoqué mon appartement sur Terre ne me revenait pas. Je me levais et me dirigeais vers ...Contient : voyage (5)(...) Random et Eric en tête, leurs chevaux rigoureusement à la même hauteur, leur vêture pourtant adaptée auvoyagetrahissant leur rang, et nous, suivant, en ordre dispersé. Flora, somptueusement habillée encore une fois, s'acharnait à maintenir Robin dans les limites de la convenance. (...)
J'espérais que nous émergerions en un lieu un peu plus chaud ! Mon esprit lui vagabondait déjà. Portée par l'enthousiasme que suscitait ce premier grandvoyage, même l'idée des questions restées en suspens à mon propos ne parvenait pas à ternir ma bonne humeur. (...)
La voix de Random mit fin à ma rêverie. Nous étions maintenant suffisamment éloignés d'Ambre, je pouvais commencer levoyage. J'ouvrais un instant des yeux ébahis avant de me ressaisir et d'obtempérer. Se concentrer, éviter de songer aux raisons qui poussent Random à me choisir, se concentrer. (...)
Plutôt que de transformer en bloc l'environnement, il m'était bien plus aisé de modifier successivement une foule de petits détails. Lorsque je m'y employai, levoyagedevint plus fluide, plus rapide aussi. Progressivement je prenais de l'assurance, les manipulations mentales m'apparaissaient de façon plus évidentes, s'automatisaient, et nous gagnions encore de l'allure. (...)
Mais une petite voix, celle de l'homme en noir peut-être, me murmurait qu'alors, je devais garder pour moi cette découverte. Je m'appliquais donc à poursuivre levoyage. La nuit tombait lentement quand soudain la terre se mit à trembler. Je sentis peser sur moi des regards étonnés, voir courroucés que je leur joue un tel tour. (...)