Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : cinq (44)(...) » s'écria-t-il. Et, en même temps, il déployait soigneusement sur sa table un morceau de parchemin long decinqpouces, large de trois, et sur lequel s'allongeaient, en lignes transversales, des caractères de grimoire. (...)
Axel, jette une phrase quelconque sur ce bout de papier ; mais, au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, mets-les successivement par colonnes verticales, de manière à les grouper en nombre decinqou six. » Je compris ce dont il s'agissait, et immédiatement j'écrivis de haut en bas : J m n e , b e e , t G e t' b m i r n a i a t a ! (...)
» Je cherchai à grouper ces lettres de manière à former des mots. Impossible ! Qu'on les réunit par deux, trois, oucinq, ou six, cela ne donnait absolument rien d'intelligible. Il y avait bien les quatorzième, quinzième et seizième lettres qui faisaient le mot anglais « ice », et la quatre-vingt-quatrième, la quatre-vingtcinquième et la quatre-vingt-sixième formaient le mot « sir ». (...)
- Si, un mont qui semble avoir poussé en mer. - Bon ! c'est le Sneffels. - Le Sneffels ? - Lui-même, une montagne haute decinqmille pieds, l'une des plus remarquables de l'île, et à coup sûr la plus célèbre du monde entier, si son cratère aboutit au centre du globe. (...)
Je tombais au fond d'insondables précipices avec cette vitesse croissante des corps abandonnés dans l'espace. Ma vie n'était plus qu'une chute interminable. Je me réveillai àcinqheures, brisé de fatigue et d'émotion. Je descendis à la salle à manger. Mon oncle était à table. (...)
Je le regardai avec un sentiment d'horreur. Mais Graüben était là. Je ne dis rien. Je ne pus manger. Acinqheures et demie, un roulement se fit entendre dans la rue. Une large voiture arrivait pour nous conduire au chemin de fer d'Altona. (...)
Quand enfin il me fut permis de redescendre et de toucher du pied le pavé solide des rues, j'étais courbaturé. « Nous recommencerons demain », dit mon professeur. Et en effet, pendantcinqjours, je repris cet exercice vertigineux, et, bon gré mal gré, je fis des progrès sensibles dans l'art « des hautes contemplations ». (...)
Elle transportait à Reykjawik du charbon, des ustensiles de ménage, de la poterie, des vêtements de laine et une cargaison de blé ;cinqhommes d'équipage, tous Danois, suffisaient à la manoeuvrer. « Quelle sera la durée de la traversée ? (...)
- Oui, l'un des volcans les plus curieux et dont on visite rarement le cratère. - Eteint ? - Oh ! éteint depuiscinqcents ans. - Eh bien ! répondit mon oncle, qui se croisait frénétiquement les jambes pour ne pas sauter en l'air, j'ai envie de commencer mes études géologiques par ce Seffel... Fessel... comment dites-vous ? (...)
Fridriksson, pour lequel je me sentais pris d'une vive sympathie ; puis, à la conversation succéda un sommeil assez agité, de ma part du moins. Acinqheures du matin, le hennissement de quatre chevaux qui piaffaient sous ma fenêtre me réveilla. Je m'habillai à la hâte et je descendis dans la rue. (...)
L'hôtesse offrit de nous retirer, suivant la coutume, nos bas et nos pantalons ; mais, sur un refus des plus gracieux de notre part, elle n'insista pas, et je pus enfin me blottir dans ma couche de fourrage. Le lendemain, àcinqheures, nous faisions nos adieux au paysan islandais ; mon oncle eut beaucoup de peine à lui faire accepter une rémunération convenable, et Hans donna le signal du départ. (...)
Notre direction était alors à l'ouest ; nous avions en effet tourné la grande baie de Faxa, et la double cime blanche du Sneffels se dressait dans les nuages à moins decinqmilles. Les chevaux marchaient bien ; les difficultés du sol ne les arrêtaient pas ; pour mon compte, je commençais à devenir très fatigué ; mon oncle demeurait ferme et droit comme au premier jour ; je ne pouvais m'empêcher de l'admirer à l'égal du chasseur, qui regardait cette expédition comme une simple promenade. (...)
Ce point réglé, Hans donna le signal du départ, et quelques instants après nous avions quitté Stapi. XV Le Sneffels est haut decinqmille pieds ; il termine, par son double cône, une bande trachytique qui se détache du système orographique de l'île. (...)
Nous continuâmes notre ascension en zigzag ; les quinze cents pieds qui restaient à franchir prirent près decinqheures ; les détours, les biais et contremarches mesuraient trois lieues au moins. Je n'en pouvais plus ; je succombais au froid et à la faim. (...)
XVI Le souper fut rapidement dévoré et la petite troupe se casa de son mieux. La couche était dure, l'abri peu solide, la situation fort pénible, àcinqmille pieds au-dessus du niveau de la mer. Cependant mon sommeil fut particulièrement paisible pendant cette nuit, l'une des meilleures que j'eusse passées depuis longtemps. (...)
Mon oncle, se tournant vers l'ouest, m'indiqua de la main une légère vapeur, une brume, une apparence de terre qui dominait la ligne des flots. « Le Groënland, dit-il. - Le Groënland ? m'écriai-je. - Oui ; nous n'en sommes pas à trente-cinqlieues, et, pendant les dégels, les ours blancs arrivent jusqu'à l'Islande, portés sur les glaçons du nord. (...)
Que l'on juge de l'état d'un pareil récipient, lorsqu'il s'emplissait de tonnerres et de flammes. Le fond de l'entonnoir ne devait pas mesurer plus decinqcents pieds de tour, de telle sorte que ses pentes assez douces permettaient d'arriver facilement à sa partie inférieure. (...)
Toute la difficulté de la route consistait à ne pas glisser trop rapidement sur une pente inclinée à quarante-cinqdegrés environ ; heureusement, certaines érosions, quelques boursouflures tenaient lieu de marches, et nous n'avions qu'à descendre en laissant filer nos bagages retenus par une longue corde. (...)
« Cette absence de sources te surprend ? dit-il. - Sans doute, et même elle m'inquiète. Nous n'avons plus d'eau que pourcinqjours. - Sois tranquille, Axel, je te réponds que nous trouverons de l'eau, et plus que nous n'en voudrons. (...)
J'ajouterai aussi que, dans le voisinage d'un volcan éteint, et à travers le gneiss, on a remarqué que l'élévation de la température était d'un degré seulement pour cent vingt-cinqpieds. Prenons donc cette dernière hypothèse, qui est la plus favorable, et calculons. - Calcule, mon garçon. - Rien n'est plus facile, dis-je en disposant des chiffres sur mon carnet. Neuf fois cent vingt-cinqpieds donnant onze cent vingt-cinqpieds de profondeur. - Rien de plus exact. - Eh bien ? - Eh bien, d'après mes observations, nous sommes arrivés à dix mille pieds au-dessous du niveau de la mer. - Est-il possible ? (...)
Je n'osai lui répondre. XXI Le lendemain, le départ eut lieu de grand matin. Il fallait se hâter. Nous étions àcinqjours de marche du carrefour. Je ne m'appesantirai pas sur les souffrances de notre retour. Mon oncle les supporta avec la colère d'un homme qui ne se sent pas le plus fort ; Hans avec la résignation de sa nature pacifique ; moi, je l'avoue, me plaignant et me désespérant ; je ne pouvais avoir de coeur contre cette mauvaise fortune. (...)
Un silence profond régnait autour de nous, un silence de tombeau. Rien n'arrivait à travers ces murailles dont la plus mince mesuraitcinqmilles d'épaisseur. Cependant, au milieu de mon assoupissement, je crus entendre un bruit. L'obscurité se faisait dans le tunnel. (...)
Le 11 et le 12 juillet, nous suivîmes les spirales de cette faille, pénétrant encore de deux lieues dans l'écorce terrestre, ce qui faisait près decinqlieues au-dessous du niveau de la mer. Mais, le 13, vers midi, la faille prit, dans la direction du sud-est, une inclinaison beaucoup plus douce, environ quarante-cinqdegrés. Le chemin devint alors aisé et d'une parfaite monotonie. Il était difficile qu'il en fût autrement. (...)
fit le professeur en notant l'observation et en établissant quelques calculs rapides. J'en conclus que nous avons fait quatre-vingt-cinqlieues depuis notre point de départ. - Ainsi, nous voyageons sous l'Atlantique ? - Parfaitement. (...)
- Sois tranquille, Axel, elles ne parviendront pas à l'ébranler. Mais revenons à nos calculs. Nous sommes dans le sud-est, à quatre-vingt-cinqlieues de la base du Sneffels, et, d'après mes notes précédentes, j'estime à seize lieues la profondeur atteinte. (...)
Sur un voyage de seize cents lieues, nous en avons fait douze ? - Comme tu dis. - Et cela au prix de quatre-vingt-cinqlieues de diagonale ? - Parfaitement. - En vingt jours environ ? - En vingt jours. - Or seize lieues font le centième du rayon terrestre. A continuer ainsi, nous mettrons donc deux mille jours, ou près decinqans et demi à descendre ! » Le professeur ne répondit pas. « Sans compter que, si une verticale de seize lieues s'achète par une horizontale de quatrevingts, cela fera huit mille lieues dans le sud-est, et il y aura longtemps que nous serons sortis par un point de la circonférence avant d'en atteindre le centre ! (...)
de Humboldt, n'avait pas livré le secret de sa profondeur au savant qui la reconnut sur un espace de deux millecinqcents pieds, elle ne s'étendait vraisemblablement pas beaucoup au delà. L'immense caverne du Mammouth, dans le Kentucky, offrait bien des proportions gigantesques, puisque sa voûte s'élevait àcinqcents pieds au-dessus d'un lac insondable, et que des voyageurs la parcoururent pendant plus de dix lieues sans en rencontrer la fin. Mais qu'étaient ces cavités auprès de celle que j'admirais alors, avec son ciel de vapeurs, ses irradiations électriques et une vaste mer renfermée dans ses flancs ? (...)
» Je trouvai la réponse un peu ingrate. Mais en ce moment mon attention fut attirée par un spectacle inattendu. Acinqcents pas, au détour d'un haut promontoire, une forêt haute, touffue, épaisse, apparut à nos yeux. (...)
- Horizontalement, à trois cent cinquante lieues de l'Islande. - Tout autant ? - Je suis sûr de ne pas me tromper decinqcents toises. - Et la boussole indique toujours le sud-est ? - Oui, avec une déclinaison occidentale de dix-neuf degrés et quarante-deux minutes, comme sur terre, absolument. (...)
- La science, mon garçon, est faite d'erreurs, mais d'erreurs qu'il est bon de commettre, car elles mènent peu à peu à la vérité. - Et à quelle profondeur sommes-nous ? - A une profondeur de trente-cinqlieues. - Ainsi, dis-je en considérant la carte, la partiemontagneuse de l'Ecosse est au-dessus de nous, et, là, les monts Grampians élèvent à une prodigieuse hauteur leur cime couverte de neige. (...)
» Le lendemain soir, grâce à l'habileté du guide, le radeau était terminé ; il avait dix pieds de long surcinqde large ; les poutres de surtarbrandur, reliées entre elles par de fortes cordes, offraient une surface solide, et une fois lancée, cette embarcation improvisée flotta tranquillement sur les eaux de la mer Lidenbrock. (...)
Il est immobile et comme endormi ; la mer semble ne pouvoir le soulever, et ce sont les vagues qui ondulent sur ses flancs. La colonne d'eau, projetée à une hauteur decinqcents pieds retombe avec un bruit assourdissant. Nous courons en insensés vers cette masse puissante que cent baleines ne nourriraient pas pour un jour. (...)
Il y a une limite à toute ambition ici-bas ; il ne faut pas lutter contre l'impossible ; nous sommes mal équipés pour un voyage sur mer ;cinqcents lieues ne se font pas sur un mauvais assemblage de poutres avec une couverture pour voile, un bâton en guise de mât, et contre les vents déchaînés. (...)
» Mon oncle mit son appareil de Ruhmkorff en activité ; le radeau, attaché au rivage, fut laissé seul ; d'ailleurs, l'ouverture de la galerie n'était pas à vingt pas de là, et notre petite troupe, moi en tête, s'y rendit sans retard. L'orifice, à peu près circulaire, présentait un diamètre decinqpieds environ ; le sombre tunnel était taillé dans le roc vif et soigneusement alésé par les matières éruptives auxquelles il donnait autrefois passage ; sa partie inférieure affleurait le sol, de telle façon que l'on put y pénétrer sans aucune difficulté. (...)
Le radeau s'éloigna d'une vingtaine de toises. C'était un moment palpitant. Le professeur suivait de l'oeil l'aiguille du chronomètre. « Encorecinqminutes, disait-il. Encore quatre ! Encore trois ! » Mon pouls battait des demi-secondes. « Encore deux ! (...)
» riposta mon oncle. J'avais repris quelque espoir. Mais notre dernier repas venait d'être achevé. Il était alorscinqheures du matin. L'homme est ainsi fait, que sa santé est un effet purement négatif ; une fois le besoin de manger satisfait, on se figure difficilement les horreurs de la faim ; il faut les éprouver, pour les comprendre. (...)
fit mon oncle les dents serrées, tu le crains, mon garçon ; mais rassure-toi, ce moment de calme ne saurait se prolonger ; voilà déjàcinqminutes qu'il dure, et avant peu nous reprendrons notre ascension vers l'orifice du cratère. » Le professeur, en parlant ainsi, ne cessait de consulter son chronomètre, et il devait avoir encore raison dans ses pronostics. (...)
Ceci n'est point un volcan du nord avec ses collines de granit et sa calotte de neige. - Cependant... - Regarde, Axel, regarde ! » Au-dessus de notre tête, àcinqcents pieds au plus, s'ouvrait le cratère d'un volcan par lequel s'échappait, de quart d'heure en quart d'heure, avec une très forte détonation, une haute colonne de flammes, mêlée de pierres ponces, de cendres et de laves. (...)
Inutile d'ajouter que son oncle fut l'illustre professeur Otto Lidenbrock, membre correspondant de toutes les sociétés scientifiques, géographiques et minéralogiques descinqparties du monde. A propos de cette édition électronique Texte libre de droits. Corrections, édition, conversion informatique et publication par le groupe : Ebooks libres et gratuits http://fr. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...