Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : compte (23), compté (3)(...) A la cassure, à l'aspect, à la dureté, à la fusibilité, au son, à l'odeur, au goût d'un minéral quelconque, il le classait sans hésiter parmi les six cents espèces que la sciencecompteaujourd'hui. Aussi le nom de Lidenbrock retentissait avec honneur dans les gymnases et les associations nationales. (...)
Quand je pense qu'il y a là peut-être l'explication ou l'indication d'une grande découverte ! » Pour moncompte, je pensais qu'il n'y avait absolument rien, mais je gardai prudemment mon opinion. Le professeur prit alors le livre et le parchemin, et les compara tous les deux. (...)
Graüben était une charmante jeune fille blonde aux yeux bleus, d'un caractère un peu grave, d'un esprit un peu sérieux ; mais elle ne m'en aimait pas moins ; pour moncompte, je l'adorais, si toutefois ce verbe existe dans la langue tudesque ! L'image de ma petite Virlandaise me rejeta donc, en un instant, du monde des réalités dans celui des chimères, dans celui des souvenirs. (...)
Je ne veux pas me reprocher un jour de l'avoir conduit à sa perte ! » Ceci bien résolu, je me croisai les bras, et j'attendis. Mais j'avaiscomptésans un incident qui se produisit à quelques heures de là. Lorsque la bonne Marthe voulut sortir de la maison pour se rendre au marché, elle trouva la porte close ; la grosse clef manquait à la serrure. (...)
En effet, il y a quelques années, à l'époque où mon oncle travaillait à sa grande classification minéralogique, il demeura quarante-huit heures sans manger, et toute sa maison dut se conformer à cette diète scientifique. Pour moncompte, j'y gagnai des crampes d'estomac fort peu récréatives chez un garçon d'un naturel assez vorace. (...)
Le nombre des volcans en activité à la surface du globe n'est actuellement que de trois cents environ ; mais il existe une bien plus grande quantité de volcans éteints. Or le Sneffelscompteparmi ces derniers, et, depuis les temps historiques, il n'a eu qu'une seule éruption, celle de 1219 ; à partir de cette époque, ses rumeurs se sont apaisées peu à peu, et il n'est plus au nombre des volcans actifs. (...)
Je m'attendais à trouver la demeure tranquille, mon oncle couché suivant son habitude et la bonne Marthe donnant à la salle à manger le dernier coup de plumeau du soir. Mais j'avaiscomptésans l'impatience du professeur. Je le trouvai criant, s'agitant au milieu d'une troupe de porteurs qui déchargeaient certaines marchandises dans l'allée ; la vieille servante ne savait où donner de la tête. (...)
Fridriksson, nous possédons huit mille volumes dont beaucoup sont précieux et rares, des ouvrages en vieille langue scandinave, et toutes les nouveautés dont Copenhague nous approvisionne chaque année. - Où prenez-vous ces huit mille volumes ? Pour moncompte... - Oh ! monsieur Lidenbrock, ils courent le pays ; on a le goût de l'étude dans notre vieille île de glace ! (...)
L'Islande est une des grandes îles de l'Europe. Elle mesure quatorze cents milles de surface, et necompteque soixante mille habitants. Les géographes l'ont divisée en quatre quartiers, et nous avions à traverser presque obliquement celui qui porte le nom de Pays du quart du Sud-Ouest, « Sudvestr Fjordùngr. (...)
Notre direction était alors à l'ouest ; nous avions en effet tourné la grande baie de Faxa, et la double cime blanche du Sneffels se dressait dans les nuages à moins de cinq milles. Les chevaux marchaient bien ; les difficultés du sol ne les arrêtaient pas ; pour moncompte, je commençais à devenir très fatigué ; mon oncle demeurait ferme et droit comme au premier jour ; je ne pouvais m'empêcher de l'admirer à l'égal du chasseur, qui regardait cette expédition comme une simple promenade. (...)
Donc, dans ce cas, la théorie de Humphry Davy, le document de Saknussemm, les prétentions de mon oncle, tout s'en allait en fumée. Cette hypothèse me conduisit à examiner attentivement la nature du sol, et je me rendis bientôtcomptede la succession des phénomènes qui présidèrent à sa formation. L'Islande, absolument privée de terrain sédimentaire, se compose uniquement de tuf volcanique, c'est-à-dire d'un agglomérat de pierres et de roches d'une texture poreuse. (...)
Je dois dire que mon oncle se tenait près de moi le plus possible ; il ne me perdait pas de vue, et en mainte occasion, son bras me fournit un solide appui. Pour soncompte, il avait sans doute le sentiment inné de l'équilibre, car il ne bronchait pas. Les Islandais, quoique chargés grimpaient avec une agilité de montagnards. (...)
Décidément, je n'avais pas pris assez de « leçons de gouffre » à la Frelsers-Kirk de Copenhague. Cependant, si peu que j'eusse hasardé mes regards dans ce puits, je m'étais renducomptede sa conformation. Ses parois, presque à pic, présentaient cependant de nombreuses saillies qui devaient faciliter la descente ; mais si l'escalier ne manquait pas, la rampe faisait défaut. (...)
Je ne sais si le plus enragé géologue eût essayé d'étudier, pendant cette descente, la nature des terrains qui l'environnaient. Pour moncompte, je ne m'en inquiétai guère ; qu'ils fussent pliocènes, miocènes, éocènes, crétacés, jurassiques, triasiques, perniens, carbonifères, dévoniens, siluriens ou primitifs, cela me préoccupa peu. (...)
Cependant nous descendions toujours ; il me semblait que les pierres détachées des parois s'engloutissaient avec une répercussion plus mate et qu'elles devaient rencontrer promptement le fond de l'abîme. Comme j'avais eu soin de noter exactement nos manoeuvres de corde, je pus me rendre uncompteexact de la profondeur atteinte et du temps écoulé. Nous avions alors répété quatorze fois cette manoeuvre qui durait une demi-heure. (...)
Lorsque je les rouvris, j'aperçus mes deux compagnons immobiles et roulés dans leur couverture. Dormaient-ils ? Pour moncompte, je ne pouvais trouver un instant de sommeil. Je souffrais trop, et surtout de la pensée que mon mal devait être sans remède. (...)
Le couloir de granit, se contournant en sinueux détours, présentait des coudes inattendus, et affectait l'imbroglio d'un labyrinthe ; mais, en somme, sa direction principale était toujours le sud-est. Mon oncle ne cessait de consulter avec le plus grand soin sa boussole, pour se rendrecomptedu chemin parcouru. La galerie s'enfonçait presque horizontalement, avec deux pouces de pente par toise, tout au plus. (...)
Mon oncle tenait heure par heure les indications de la boussole, du chronomètre, du manomètre et du thermomètre, celles-là même qu'il a publiées dans le récit scientifique de son voyage. Il pouvait donc se rendre facilementcomptede sa situation. Lorsqu'il m'apprit que nous étions à une distance horizontale de cinquante lieues, je ne pus retenir une exclamation. (...)
Combien dura cet état d'insensibilité, je ne saurais le dire. Je n'avais plus aucun moyen de me rendrecomptedu temps. Jamais solitude ne fut semblable à la mienne, jamais abandon si complet ! Après ma chute, j'avais perdu beaucoup de sang. (...)
Où conduisait-elle ? Pourrions-nous jamais en reconnaître les rivages opposés ? Mon oncle n'en doutait pas, pour soncompte. Moi, je le désirais et je le craignais à la fois. Après une heure passée dans la contemplation de ce merveilleux spectacle, nous reprîmes le chemin de la grève pour regagner la grotte, et ce fut sous l'empire des plus étranges pensées que je m'endormis d'un profond sommeil. (...)
Les couches très denses de l'atmosphère avaient une poussée considérable et agissaient sur la voile comme un puissant ventilateur. Au bout d'une heure, mon oncle avait pu se rendrecomptede notre vitesse. « Si nous continuons à marcher ainsi, dit-il, nous ferons au moins trente lieues par vingt-quatre heures et nous ne tarderons pas à reconnaître les rivages opposés. (...)
Celui-ci ne mesure pas moins de cent pieds, et je peux juger de sa grandeur quand il dresse au-dessus des flots les nageoires verticales de sa queue. Sa mâchoire est énorme, et d'après les naturalistes, elle necomptepas moins de cent quatrevingtdeux dents. Le plesiosaurus, serpent à tronc cylindrique, à queue courte, a les pattes disposées en forme de rame. (...)
A quoi songeait Hans, cet homme de l'extrême occident, que dominait la résignation fataliste des Orientaux ? Pour moncompte, mes pensées n'étaient faites que de souvenirs, et ceux-ci me ramenaient à la surface de ce globe que je n'aurais jamais dû quitter. (...)
D'ailleurs je meurs de faim et de soif. » Décidément le professeur n'était point un esprit contemplatif. Pour moncompte, oubliant le besoin et les fatigues, je serais resté à cette place pendant de longues heures encore, mais il fallut suivre mes compagnons. (...)
Une heure après avoir quitté le bois d'oliviers, nous arrivions au port de San-Vicenzo, où Hans réclamait le prix de sa treizième semaine de service, qui lui futcomptéavec de chaleureuses poignées de main. En cet instant, s'il ne partagea pas notre émotion bien naturelle, il se laissa aller du moins à un mouvement d'expansion extraordinaire. (...)
Il en eut, et, comme ses théories, appuyées sur des faits certains, contredisaient les systèmes de la science sur la question du feu central, il soutint par la plume et par la parole de remarquables discussions avec les savants de tous pays. Pour moncompte, je ne puis admettre sa théorie du refroidissement : en dépit de ce que j'ai vu, je crois et je croirai toujours à la chaleur centrale ; mais j'avoue que certaines circonstances encore mal définies peuvent modifier cette loi sous l'action de phénomènes naturels. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...