Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : demain (17)(...) Elle m'y poussait, moi qu'elle aimait cependant ! J'étais déconcerté et, pourquoi ne pas le dire, honteux. « Graüben, repris-je, nous verrons sidemaintu parleras de cette manière. -Demain, cher Axel, je parlerai comme aujourd'hui. » Graüben et moi, nous tenant par la main, mais gardant un profond silence, nous continuâmes notre chemin, j'étais brisé par les émotions de la journée. « Après tout, pensai-je, les calendes de juillet sont encore loin et, d'ici là, bien des événements se passeront qui guériront mon oncle de sa manie de voyager sous terre. (...)
- Oui, malheureux garçon, qui vas te promener au lieu d'être là ! - Nous partons ? répétai-je d'une voix affaiblie. - Oui, après-demainmatin, à la première heure. » Je ne pus en entendre davantage, et je m'enfuis dans ma petite chambre. (...)
s'écria la vieille servante. - Non, dis-je enfin, plus bas ! » Le soir arriva. Je n'avais plus conscience du temps écoulé. « Ademainmatin, dit mon oncle, nous partons à six heures précises. » A dix heures je tombai sur mon lit comme une masse inerte. (...)
Quand enfin il me fut permis de redescendre et de toucher du pied le pavé solide des rues, j'étais courbaturé. « Nous recommenceronsdemain», dit mon professeur. Et en effet, pendant cinq jours, je repris cet exercice vertigineux, et, bon gré mal gré, je fis des progrès sensibles dans l'art « des hautes contemplations ». (...)
C'est un chasseur d'eider, fort habile, et dont vous serez content. Il parle parfaitement le danois. - Et quand pourrai-je le voir ? -Demain, si cela vous plaît. - Pourquoi pas aujourd'hui ? - C'est qu'il n'arrive quedemain. - Ademaindonc », répondit mon oncle avec un soupir. Cette importante conversation se termina quelques instants plus tard par de chaleureux remerciements du professeur allemand au professeur islandais. Pendant ce dîner, mon oncle venait d'apprendre des choses importantes, entre autres l'histoire de Saknussemm, la raison de son document mystérieux, comme quoi son hôte ne l'accompagnerait pas dans son expédition, et que dès le lendemain un guide serait à ses ordres. (...)
- Il n'y a donc pas d'autre issue ? - Si, une sorte de couloir que j'entrevois et qui oblique vers la droite. Nous verrons celademain. Soupons d'abord et nous dormirons après. » L'obscurité n'était pas encore complète. On ouvrit le sac aux provisions, on mangea et l'on se coucha de son mieux sur un lit de pierres et de débris de lave. (...)
Prenons une nuit de repos, et avant trois jours nous aurons regagné le point où les deux galeries se bifurquent. - Oui, dis-je, si nous en avons la force ! - Et pourquoi non ? - Parce que,demain, l'eau manquera tout à fait. - Et le courage manquera-t-il aussi ? » dit le professeur en me regardant d'un oeil sévère. (...)
- Bonjour, Hans, bonjour, murmurai-je. Et maintenant, mon oncle, apprenez-moi où nous sommes en ce moment ? -Demain, Axel,demain; aujourd'hui tu es encore trop faible ; j'ai entouré ta tête de compresses qu'il ne faut pas déranger ; dors donc, mon garçon, etdemaintu sauras tout. - Mais au moins, repris-je, quelle heure, quel jour est-il ? - Onze heures du soir ; c'est aujourd'hui dimanche, 9 août, et je ne te permets plus de m'interroger avant le 10 du présent mois. (...)
Une rechute nous mettrait dans l'embarras, et il ne faut pas perdre de temps, car la traversée peut être longue. - La traversée ? - Oui, repose-toi encore aujourd'hui, et nous nous embarqueronsdemain. - Nous embarquer ! » Ce dernier mot me fit bondir. Quoi ! nous embarquer ! Avions-nous donc un fleuve, un lac, une mer à notre disposition ? (...)
fis-je, tout en imaginant que cette estime pouvait bien être inexacte. - Ainsi nous n'avons pas de temps à perdre, et dèsdemainnous prendrons la mer. » Involontairement je cherchai des yeux le navire qui devait nous transporter. (...)
J'allais donc prendre sur le radeau ma place accoutumée, quand mon oncle m'arrêta de la main. « Nous ne partirons quedemain», dit-il. Je fis le geste d'un homme résigné à tout. « Je ne dois rien négliger, reprit-il, et puisque la fatalité m'a poussé sur cette partie de la côte, je ne la quitterai pas sans l'avoir reconnue. (...)
A minuit, notre travail de mineurs fut entièrement terminé ; la charge de fulmicoton se trouvait enfouie dans le fourneau, et la mèche, se déroulant à travers la galerie, venait aboutir au dehors. Une étincelle suffisait maintenant pour mettre ce formidable engin en activité. « Ademain», dit le professeur. Il fallut bien me résigner et attendre encore pendant six grandes heures ! (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...