Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : demi (39)(...) Pure calomnie : il n'attirait que le tabac, mais en grande abondance, pour ne point mentir. Quand j'aurai ajouté que mon oncle faisait des enjambées mathématiques d'unedemi-toise, et si je dis qu'en marchant il tenait ses poings solidement fermés, signe d'un tempérament impétueux, on le connaîtra assez pour ne pas se montrer friand de sa compagnie. (...)
Au verso de la seconde, celle du faux titre, il découvrit une sorte de macule, qui faisait à l'oeil l'effet d'une tache d'encre. Cependant, en y regardant de près, on distinguait quelques caractères àdemieffacés. Mon oncle comprit que là était le point intéressant ; il s'acharna donc sur la macule et, sa grosse loupe aidant, il finit par reconnaître les signes que voici, caractères runiques qu'il lut sans hésiter : « Arne Saknussemm ! (...)
» Enfin, à dix heures du matin, nous prenions pied à Copenhague ; les bagages furent chargés sur une voiture et conduits avec nous à l'hôtel du Phoenix dans Bred-Gade. Ce fut l'affaire d'unedemi-heure, car la gare est située en dehors de la ville. Puis mon oncle, faisant une toilette sommaire, m'entraîna à sa suite. (...)
Pourtant cette partie de la province, située à deux pas de sa capitale, comptait parmi les portions habitées et cultivées de l'Islande. Qu'étaient alors les contrées plus désertes que ce désert ? Undemi-mille franchi, nous n'avions encore rencontré ni un fermier sur la porte de sa chaumière, ni un berger sauvage paissant un troupeau moins sauvage que lui ; seulement quelques vaches et des moutons abandonnés à eux-mêmes. (...)
n'offrait rien de remarquable. Quelques maisons seulement. A peine de quoi faire un hameau de l'Allemagne. Hans s'y arrêta unedemi-heure ; il partagea notre frugal déjeuner, répondit par oui et par non aux questions de mon oncle sur la nature de la route, et lorsqu'on lui demanda en quel endroit il comptait passer la nuit : « Gardär » dit-il seulement. (...)
Il était alors quatre heures du soir ; nous avions franchi quatre milles.6 Le fjord était large en cet endroit d'undemi-mille au moins ; les vagues déferlaient avec bruit sur les rocs aigus ; ce golfe s'évasait entre des murailles de rochers, sorte d'escarpe à pic haute de trois mille pieds et remarquable par ses couches brunes que séparaient des lits de tuf d'une nuance rougeâtre. (...)
Il fallut plus d'une heure pour traverser le fjord ; mais enfin le passage se fit sans accident. Unedemi-heure après, nous atteignions l'» aoalkirkja » de Gardär. XIII Il aurait dû faire nuit, mais sous le soixante-cinquième parallèle, la clarté diurne des régions polaires ne devait pas m'étonner ; en Islande, pendant les mois de juin et juillet, le soleil ne se couche pas. (...)
Ces fûts droits et d'une proportion pure supportaient une archivolte, faite de colonnes horizontales dont le surplombement formaitdemi-voûte au-dessus de la mer. A de certains intervalles, et sous cet impluvium naturel, l'oeil surprenait des ouvertures ogivales d'un dessin admirable, à travers lesquelles les flots du large venaient se précipiter en écumant. (...)
Cependant mon sommeil fut particulièrement paisible pendant cette nuit, l'une des meilleures que j'eusse passées depuis longtemps. Je ne rêvai même pas. Le lendemain on se réveilla àdemigelé par un air très vif, aux rayons d'un beau soleil. Je quittai ma couche de granit et j'allai jouir du magnifique spectacle qui se développait à mes regards. (...)
« Au cratère ! » dit-il. Le cratère du Sneffels représentait un cône renversé dont l'orifice pouvait avoir unedemi-lieue de diamètre. Sa profondeur, je l'estimais à deux mille pieds environ. Que l'on juge de l'état d'un pareil récipient, lorsqu'il s'emplissait de tonnerres et de flammes. (...)
Et, partageant sa stupéfaction, sinon sa joie, je lus sur la face occidentale du bloc, en caractères runiques àdemi-rongés par le temps, ce nom mille fois maudit : « Arne Saknussemm ! s'écria mon oncle, douteras-tu encore ? (...)
Lorsqu'une de ces marches glissantes venait à s'ébranler sous le pas de Hans, il disait de sa voix tranquille : « Gif akt ! - Attention ! » répétait mon oncle. Après unedemi-heure, nous étions arrivés sur la surface d'un roc fortement engagé dans la paroi de la cheminée. (...)
En me penchant au-dessus de notre étroit plateau, je remarquai que le fond du trou était encore invisible. La manoeuvre de la corde recommença, et unedemi-heure après nous avions gagné une nouvelle profondeur de deux cents pieds. Je ne sais si le plus enragé géologue eût essayé d'étudier, pendant cette descente, la nature des terrains qui l'environnaient. (...)
Comme j'avais eu soin de noter exactement nos manoeuvres de corde, je pus me rendre un compte exact de la profondeur atteinte et du temps écoulé. Nous avions alors répété quatorze fois cette manoeuvre qui durait unedemi-heure. C'était donc sept heures, plus quatorze quarts d'heure de repos ou trois heures et demie. (...)
Hans étala quelques provisions sur un bloc de lave, et chacun mangea avec appétit. Cependant une chose m'inquiétait ; notre réserve d'eau était àdemiconsommée. Mon oncle comptait la refaire aux sources souterraines, mais jusqu'alors celles-ci manquaient absolument. (...)
- A monter, ne vous en déplaise ! - A monter ! fit mon oncle en haussant les épaules. - Sans doute. Depuis unedemi-heure, les pentes se sont modifiées, et à les suivre ainsi, nous reviendrons certainement à la terre d'Islande. (...)
Je mangeai à peine, et je bus les quelques gouttes d'eau qui formaient ma ration. La gourde du guide àdemipleine, voilà tout ce qui restait pour désaltérer trois hommes. Après leur repas, mes deux compagnons s'étendirent sur leurs couvertures et trouvèrent dans le sommeil un remède à leurs fatigues. (...)
Mais je voyais déjà que le premier réagissait péniblement contre l'extrême fatigue et les tortures nées de la privation d'eau. Enfin, le mardi, 8 juillet, en nous traînant sur les genoux, sur les mains, nous arrivâmes àdemimorts au point de jonction des deux galeries. Là je demeurai comme une masse inerte, étendu sur le sol de lave. (...)
murmurai-je pendant que de grosses larmes mouillaient mes yeux. - Oui, pauvre enfant, je savais qu'à ton arrivée à ce carrefour, tu tomberais àdemimort, et j'ai conservé mes dernières gouttes d'eau pour te ranimer. - Merci ! merci ! » m'écriai-je. (...)
En ce moment, nous entendions distinctement un son inaccoutumé courir dans les flancs de la muraille granitique, une sorte de mugissement sourd, comme un tonnerre éloigné. Pendant cette premièredemi-heure de marche, ne rencontrant point la source annoncée, je sentais les angoisses me reprendre ; mais alors mon oncle m'apprit l'origine des bruits qui se produisaient. (...)
Je passais fréquemment ma main sur le roc, espérant y trouver des traces de suintement ou d'humidité. Mais en vain. Unedemi-heure s'écoula encore. Unedemi-lieue fut encore franchie. Il devint alors évident que le chasseur, pendant son absence, n'avait pu prolonger ses recherches au-delà. Guidé par un instinct particulier aux montagnards, aux hydroscopes, il « sentit » ce torrent à travers le roc, mais certainement il n'avait point vu le précieux liquide ; il ne s'y était pas désaltéré. (...)
J'eus de la peine à l'arrêter, et déjà il saisissait son pic, quand soudain un sifflement se fit entendre. Un jet d'eau s'élança de la muraille et vint se briser sur la paroi opposée. Hans, àdemirenversé par le choc, ne put retenir un cri de douleur. Je compris pourquoi lorsque, plongeant mes mains dans le jet liquide, je poussai à mon tour une violente exclamation. (...)
- Or seize lieues font le centième du rayon terrestre. A continuer ainsi, nous mettrons donc deux mille jours, ou près de cinq ans etdemià descendre ! » Le professeur ne répondit pas. « Sans compter que, si une verticale de seize lieues s'achète par une horizontale de quatrevingts, cela fera huit mille lieues dans le sud-est, et il y aura longtemps que nous serons sortis par un point de la circonférence avant d'en atteindre le centre ! (...)
Je suis sûr de retrouver mes compagnons. Il n'y a pas deux routes ! Or, j'étais en avant, retournons en arrière. » Je remontai pendant unedemi-heure. J'écoutai si quelque appel ne m'était pas adressé, et dans cette atmosphère si dense, il pouvait m'arriver de loin. (...)
Je marchais avec espoir et sans embarras, comme un homme qui n'a pas le choix du chemin à suivre. Pendant unedemi-heure, aucun obstacle n'arrêta mes pas. J'essayais de reconnaître ma route à la forme du tunnel, à la saillie de certaines roches, à la disposition des anfractuosités. (...)
Ma tête porta sur un roc aigu, et je perdis connaissance. XXIX Lorsque je revins à moi, j'étais dans unedemi-obscurité, étendu sur d'épaisses couvertures. Mon oncle veillait, épiant sur mon visage un reste d'existence. (...)
Ma couchette, faite de toutes les couvertures de voyage, se trouvait installée dans une grotte charmante, ornée de magnifiques stalagmites, dont le sol était recouvert d'un sable fin. Il y régnait unedemi-obscurité. Aucune torche, aucune lampe n'était allumée, et cependant certaines clartés inexplicables venaient du dehors en pénétrant par une étroite ouverture de la grotte. (...)
Cependant je voulus pénétrer plus avant. Un froid mortel descendait de ces voûtes charnues. Pendant unedemi-heure, nous errâmes dans ces humides ténèbres, et ce fut avec un véritable sentiment de bien-être que je retrouvai les bords de la mer. (...)
» Après un quart d'heure de marche, de l'autre côté du promontoire qui formait le petit port naturel, j'aperçus Hans au travail. Quelques pas encore, et je fus près de lui. A ma grande surprise, un radeau àdemiterminé s'étendait sur le sable ; il était fait de poutres d'un bois particulier, et un grand nombre de madriers, de courbes, de couples de toute espèce, jonchaient littéralement le sol. (...)
Est-ce un monstre des espèces perdues qui s'agite sous la couche profonde des eaux, plus vorace que le squale, plus redoutable que la baleine ! Je ne puis détacher mes regards de cette barre àdemirongée ! Mon rêve de la nuit dernière va-t-il devenir une réalité ? Ces pensées m'agitent pendant tout le jour, et mon imagination se calme à peine dans un sommeil de quelques heures. (...)
L'espace compris entre les relais de la mer et le pied des contreforts était fort large. On pouvait marcher unedemi-heure avant d'arriver à la paroi de rochers. Nos pieds écrasaient d'innombrables coquillages de toutes formes et de toutes grandeurs, où vécurent les animaux des premières époques. (...)
Jusqu'ici, les monstres marins, les poissons seuls, nous étaient apparus vivants ! Quelque homme de l'abîme errait-il encore sur ces grèves désertes ? XXXIX Pendant unedemi-heure encore, nos pieds foulèrent ces couches d'ossements. Nous allions en avant, poussés par une ardente curiosité. (...)
Entre deux avancées de roc, on apercevait l'entrée d'un tunnel obscur. Là, sur une plaque de granit, apparaissaient deux lettres mystérieuses àdemirongées, les deux initiales du hardi et fantastique voyageur : « A. S. ! s'écria mon oncle. Arne Saknussemm ! (...)
Le professeur suivait de l'oeil l'aiguille du chronomètre. « Encore cinq minutes, disait-il. Encore quatre ! Encore trois ! » Mon pouls battait desdemi-secondes. « Encore deux ! Une !... Croulez, montagnes de granit ! » Que se passa-t-il alors ? Le bruit de la détonation, je crois que je ne l'entendis pas. (...)
Le professeur mangea avidement, avec une sorte d'emportement fébrile ; moi, sans plaisir, malgré ma faim, et presque avec dégoût ; Hans, tranquillement, modérément, mâchant sans bruit de petites bouchées et les savourant avec le calme d'un homme que les soucis de l'avenir ne pouvaient inquiéter. Il avait, en furetant bien, retrouvé une gourde àdemipleine de genièvre ; il nous l'offrit, et cette bienfaisante liqueur eut la force de me ranimer un peu. (...)
Je ne voulais pas en croire mes regards ; mais la réelle cuisson dont mon corps était l'objet ne permettait aucun doute. Nous étions sortis àdeminus du cratère, et l'astre radieux, auquel nous n'avions rien demandé depuis deux mois, se montrait à notre égard prodigue de lumière et de chaleur et nous versait à flots une splendide irradiation. (...)
» C'était une espèce de petit pauvre, très misérablement vêtu, assez souffreteux, et que notre aspect parut effrayer beaucoup ; en effet,demi-nus, avec nos barbes incultes, nous avions fort mauvaise mine, et, à moins que ce pays ne fût un pays de voleurs, nous étions faits de manière à effrayer ses habitants. (...)
un professeur au Johannaeum qui ne trouverait pas la raison d'un phénomène cosmique, ce serait une honte ! » En parlant ainsi, mon oncle,demi-nu, sa bourse de cuir autour des reins et dressant ses lunettes sur son nez, redevint le terrible professeur de minéralogie. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...