Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : écorce (24)(...) - Sans doute. Si nous arrivions à une profondeur de dix lieues seulement, nous serions parvenus à la limite de l'écorceterrestre, car déjà la température est supérieure à treize cents degrés. - Et tu as peur d'entrer en fusion ? (...)
« Eh bien, je te dirai que de véritables savants, Poisson entre autres, ont prouvé que, si une chaleur de deux millions de degrés existait à l'intérieur du globe, les gaz incandescents provenant des matières fondues acquerraient une élasticité telle que l'écorceterrestre ne pourrait y résister et éclaterait comme les parois d'une chaudière sous l'effort de la vapeur. (...)
- C'est que cette masse liquide serait sujette comme l'Océan, à l'attraction de la lune, et conséquemment, deux fois par jour, il se produirait des marées intérieures qui, soulevant l'écorceterrestre, donneraient lieu à des tremblements de terre périodiques ! - Mais il est pourtant évident que la surface du globe a été soumise à la combustion, et il est permis de supposer que la croûte extérieure s'est refroidie d'abord, tandis que la chaleur se réfugiait au centre. (...)
Sa surface était composée d'une grande quantité de métaux, tels que le potassium, le sodium, qui ont la propriété de s'enflammer au seul contact de l'air et de l'eau ; ces métaux prirent feu quand les vapeurs atmosphériques se précipitèrent en pluie sur le sol, et peu à peu, lorsque les eaux pénétrèrent dans les fissures de l'écorceterrestre, elles déterminèrent de nouveaux incendies avec explosions et éruptions. De là les volcans si nombreux aux premiers jours du monde. (...)
Il arriva donc un moment où la puissance mécanique de ces gaz fut telle qu'ils soulevèrent la lourdeécorceet se creusèrent de hautes cheminées. De là le volcan fait du soulèvement de la croûte, puis le cratère subitement troué au sommet du volcan. (...)
Il me semble que nous n'avons pas encore fait beaucoup de chemin verticalement ? - Qui te fait supposer cela ? - C'est que si nous étions très avancés dans l'intérieur de l'écorceterrestre, la chaleur serait plus forte. - D'après ton système, répondit mon oncle. Qu'indique le thermomètre ? (...)
En dépit des théories du professeur Lidenbrock, un feu violent couvait dans les entrailles du sphéroïde ; son action se faisait sentir jusqu'aux dernières couches de l'écorceterrestre ; les plantes, privées des bienfaisantes effluves du soleil, ne donnaient ni fleurs ni parfums, mais leurs racines puisaient une vie forte dans les terrains brûlants des premiers jours. (...)
Il y avait peu d'arbres, des plantes herbacées seulement, d'immenses gazons, des fougères, des lycopodes, des sigillaires, des astérophylites, familles rares dont les espèces se comptaient alors par milliers. Or c'est précisément à cette exubérante végétation que la houille doit son origine. L'écorceélastique du globe obéissait aux mouvements de la masse liquide qu'elle recouvrait. De là des fissures, des affaissements nombreux. (...)
» Lorsque la terre se refroidit peu à peu aux premiers jours du monde, la diminution de son volume produisit dans l'écorcedes dislocations, des ruptures, des retraits, des fendilles. Le couloir actuel était une fissure de ce genre, par laquelle s'épanchait autrefois le granit éruptif. (...)
A mesure que nous descendions, la succession des couches composant le terrain primitif apparaissait avec plus de netteté. La science géologique considère ce terrain primitif comme la base de l'écorceminérale, et elle a reconnu qu'il se compose de trois couches différentes, les schistes, les gneiss, les micaschistes, reposant sur cette roche inébranlable qu'on appelle le granit. (...)
» car dans un pareil état de faiblesse il ne fallait même pas songer à regagner la surface du globe. Il y avait une lieue et demie d'écorceterrestre ! Il me semblait que cette masse pesait de tout son poids sur mes épaules. Je me sentais écrasé et je m'épuisais en efforts violents pour me retourner sur ma couche de granit. (...)
Le 11 et le 12 juillet, nous suivîmes les spirales de cette faille, pénétrant encore de deux lieues dans l'écorceterrestre, ce qui faisait près de cinq lieues au-dessous du niveau de la mer. Mais, le 13, vers midi, la faille prit, dans la direction du sud-est, une inclinaison beaucoup plus douce, environ quarante-cinq degrés. (...)
m'écriai-je. - Sans doute. - Mais c'est l'extrême limite assignée par la science à l'épaisseur de l'écorceterrestre. - Je ne dis pas non. - Et ici, suivant la loi de l'accroissement de la température, une chaleur de quinze cents degrés devrait exister. (...)
Ainsi cette bienfaisante source, après nous avoir désaltéré pendant la route, allait me guider à travers les sinuosités de l'écorceterrestre. Avant de remonter, je pensai qu'une ablution me ferait quelque bien. Je me baissai donc pour plonger mon front dans l'eau du Hans-bach ! (...)
Ma situation se résumait en un seul mot : perdu ! Oui ! perdu à une profondeur qui me semblait incommensurable ! Ces trente lieues d'écorceterrestre pesaient sur mes épaules d'un poids épouvantable ! Je me sentais écrasé. J'essayai de ramener mes idées aux choses de la terre. (...)
- Sans doute, et ce fait peut s'expliquer géologiquement. A une certaine époque, la terre n'était formée que d'uneécorceélastique, soumise à des mouvements alternatifs de haut et de bas, en vertu des lois de l'attraction. (...)
- Vous avez beau dire, tout cela me paraît extraordinaire, et c'est à peine si j'en crois mes yeux. Qui eût jamais imaginé dans cetteécorceterrestre un océan véritable, avec ses flux et ses reflux, avec ses brises, avec ses tempêtes ! (...)
ne me permettrai pas. Sans doute, à l'époque quaternaire, des troubles considérables se manifestaient encore dans l'écorceterrestre ; le refroidissement continu du globe produisait des cassures, des fentes, des failles, où dévalait vraisemblablement une partie du terrain supérieur. (...)
« Merveilleux génie ! s'écriait-il, tu n'as rien oublié de ce qui pouvait ouvrir à d'autres mortels les routes de l'écorceterrestre, et tes semblables peuvent retrouver les traces que tes pieds ont laissées, il y trois siècles, au fond de ces souterrains obscurs ! (...)
Ce quartier de roc, par suite d'une secousse quelconque, ou l'un de ces phénomènes magnétiques qui agitent l'écorceterrestre, a brusquement fermé ce passage. Bien des années se sont écoulées entre le retour de Saknussemm et la chute de ce bloc. (...)
A six heures, nous étions sur pied. Le moment approchait de nous frayer par la poudre un passage à travers l'écorcede granit. Je sollicitai l'honneur de mettre le feu à la mine. Cela fait, je devais rejoindre mes compagnons sur le radeau qui n'avait point été déchargé ; puis nous prendrions du large, afin de parer aux dangers de l'explosion, dont les effets pouvaient ne pas se concentrer à l'intérieur du massif. (...)
à bientôt les terrains de l'époque de transition, et alors... » Que voulait dire le professeur ? Pouvait-il mesurer l'épaisseur de l'écorceterrestre suspendue sur notre tête ? Possédait-il un moyen quelconque de faire ce calcul ? Non. (...)
L'aiguille sautait d'un pôle à l'autre avec de brusques secousses, parcourait tous les points du cadran, et tournait, comme si elle eût été prise de vertige. Je savais bien que, d'après les théories les plus acceptées, l'écorceminérale du globe, n'est jamais dans un état de repos absolu ; les modifications amenées par la décomposition des matières internes, l'agitation provenant des grands courants liquides, l'action du magnétisme, tendent à l'ébranler incessamment, alors même que les êtres disséminés à sa surface ne soupçonnent pas son agitation. (...)
Puis, la boussole affolée, secouée par les phénomènes électriques, me confirmait dans mon opinion. L'écorceminérale menaçait de se rompre, les massifs granitiques de se rejoindre, la fissure de se combler, le vide de se remplir, et nous, pauvres atomes, nous allions être écrasés dans cette formidable étreinte. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...