Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : faits (13)(...) » répondis-je avec un enthousiasme de commande. En effet, à quoi bon ce fracas pour un vieil in-quarto dont le dos et les plats semblaientfaitsd'un veau grossier, un bouquin jaunâtre auquel pendait un signet décoloré ? Cependant les interjections admiratives du professeur ne discontinuaient pas. (...)
- D'accord, mais c'est aussi l'avis d'autres géologues distingués, que l'intérieur du globe n'est formé ni de gaz ni d'eau, ni des plus lourdes pierres que nous connaissions, car, dans ce cas, la terre aurait un poids deux fois moindre. - Oh ! avec les chiffres on prouve tout ce qu'on veut ! - Et avec lesfaits, mon garçon, en est-il de même ? N'est-il pas constant que le nombre des volcans a considérablement diminué depuis les premiers jours du monde, et, si chaleur centrale il y a, ne peut-on en conclure qu'elle tend à s'affaiblir ? (...)
Ce savant modeste ne parlait que l'islandais et le latin ; il vint m'offrir ses services dans la langue d'Horace, et je sentis que nous étionsfaitspour nous comprendre. Ce fut, en effet, le seul personnage avec lequel je pus m'entretenir pendant mon séjour en Islande. (...)
Il ne regardait pas à ses fatigues et résolut d'aller passer quelques jours dans la montagne. Les préparatifs de départ furent doncfaitsdès le lendemain de notre arrivée à Stapi. Hans loua les services de trois Islandais pour remplacer les chevaux dans le transport des bagages ; mais, une fois arrivés au fond du cratère, ces indigènes devaient rebrousser chemin et nous abandonner à nous-mêmes. (...)
Et, quoique ce fût au plus profond des abîmes, cela ne laissait pas d'être agréable. D'ailleurs, nous étionsfaitsà cette existence de troglodytes. Je ne pensais guère au soleil, aux étoiles, à la lune, aux arbres, aux maisons, aux villes, à toutes ces superfluités terrestres dont l'être sublunaire s'est fait une nécessité. (...)
- Et tout ce granit ne pourrait se maintenir à l'état solide et serait en pleine fusion. - Tu vois qu'il n'en est rien et que lesfaits, suivant leur habitude, viennent démentir les théories. - Je suis forcé d'en convenir, mais enfin cela m'étonne. (...)
m'écriai-je. Oui, des ossements d'animaux antédiluviens ! » Je m'étais précipité sur ces débris séculairesfaitsd'une substance minérale indestructible8. Je mettais sans hésiter un nom à ces os gigantesques qui ressemblaient à des troncs d'arbres desséchés. (...)
Je dois dire que c'est plus qu'étonnant, et il y a là un fait dont l'explication m'échappe absolument. - Eh ! qu'importe ! il n'y a pas à expliquer lesfaits, mais à en profiter ! - Sans doute, mon garçon, mais... - Mais nous allons reprendre la route du nord, passer sous les contrées septentrionales de l'Europe, la Suède, la Russie, la Sibérie, que sais-je ! (...)
La chaleur s'accroissait d'une inquiétante façon et devait certainement atteindre quarante degrés. Que signifiait un pareil changement ? Jusqu'alors lesfaitsavaient donné raison aux théories de Davy et de Lidenbrock ; jusqu'alors des conditions particulières de roches réfractaires, d'électricité, de magnétisme avaient modifié les lois générales de la nature, en nous faisant une température modérée, car la théorie du feu central restait, à mes yeux, la seule vraie, la seule explicable. (...)
Ce phénomène ne m'aurait donc pas autrement effrayé, ou du moins il n'eût pas fait naître dans mon esprit une idée terrible. Mais d'autresfaits, certains détails sui generis, ne purent me tromper plus longtemps. Les détonations se multipliaient avec une effrayante intensité. (...)
» C'était une espèce de petit pauvre, très misérablement vêtu, assez souffreteux, et que notre aspect parut effrayer beaucoup ; en effet, demi-nus, avec nos barbes incultes, nous avions fort mauvaise mine, et, à moins que ce pays ne fût un pays de voleurs, nous étionsfaitsde manière à effrayer ses habitants. Au moment où le gamin allait prendre la fuite, Hans courut après lui et le ramena, malgré ses cris et ses coups de pied. (...)
Une séance publique eut lieu au Johannaeum, où le professeur fit le récit de son expédition et n'omit que lesfaitsrelatifs à la boussole. Le jour même, il déposa aux archives de la ville le document de Saknussemm, et il exprima son vif regret de ce que les circonstances, plus fortes que sa volonté, ne lui eussent pas permis de suivre jusqu'au centre de la terre les traces du voyageur islandais. (...)
Tant d'honneur devait nécessairement lui susciter des envieux. Il en eut, et, comme ses théories, appuyées sur desfaitscertains, contredisaient les systèmes de la science sur la question du feu central, il soutint par la plume et par la parole de remarquables discussions avec les savants de tous pays. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...