Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : fjord (7)(...) Il est brave, il est sobre, il est sûr. Jamais un faux pas, jamais une réaction. Qu'il se présente quelque rivière, quelquefjordà traverser, et il s'en présentera, tu le verras sans hésiter se jeter à l'eau, comme un amphibie, et gagner le bord opposé ! (...)
Là les chevaux furent rafraîchis ; puis, prenant par un rivage resserré entre une chaîne de collines et la mer, ils nous portèrent d'une traite à l'» aoalkirkja » de Brantär, et un mille plus loin à Saurböer « Annexia », église annexe, située sur la rive méridionale du Hvalfjord. Il était alors quatre heures du soir ; nous avions franchi quatre milles.6 Lefjordétait large en cet endroit d'un demi-mille au moins ; les vagues déferlaient avec bruit sur les rocs aigus ; ce golfe s'évasait entre des murailles de rochers, sorte d'escarpe à pic haute de trois mille pieds et remarquable par ses couches brunes que séparaient des lits de tuf d'une nuance rougeâtre. (...)
Je compris parfaitement la nécessité d'attendre un certain instant de la marée pour entreprendre la traversée dufjord, celui où la mer, arrivée à sa plus grande hauteur, est étale. Alors le flux et le reflux n'ont aucune action sensible, et le bac ne risque pas d'être entraîné, soit au fond du golfe, soit en plein Océan. (...)
Habitué que j'étais aux bacs à vapeur de l'Elbe, je trouvai les rames des bateliers un triste engin mécanique. Il fallut plus d'une heure pour traverser lefjord; mais enfin le passage se fit sans accident. Une demi-heure après, nous atteignions l'» aoalkirkja » de Gardär. (...)
XIV Stapi est une bourgade formée d'une trentaine de huttes, et bâtie en pleine lave sous les rayons du soleil réfléchis par le volcan. Elle s'étend au fond d'un petitfjordencaissé dans une muraille du plus étrange effet. On sait que le basalte est une roche brune d'origine ignée. (...)
J'avais bien entendu parler de la Chaussée dos Géants en Irlande, et de la Grotte de Fingal dans l'une des Hébrides, mais le spectacle d'une substruction basaltique ne s'était pas encore offert à mes regards. Or, à Stapi, ce phénomène apparaissait dans toute sa beauté. La muraille dufjord, comme toute la côte de la presqu'île, se composait d'une suite de colonnes verticales, hautes de trente pieds. (...)
Nous marchions en file, précédés du chasseur ; celui-ci remontait d'étroits sentiers où deux personnes n'auraient pas pu aller de front. Toute conversation devenait donc à peu près impossible. Au delà de la muraille basaltique dufjordde Stapi, se présenta d'abord un sol de tourbe herbacée et fibreuse, résidu de l'antique végétation des marécages de la presqu'île ; la masse de ce combustible encore inexploité suffirait à chauffer pendant un siècle toute la population de l'Islande ; cette vaste tourbière, mesurée du fond de certains ravins, avait souvent soixante-dix pieds de haut et présentait des couches successives de détritus carbonisés, séparées par des feuillets de tuf ponceux. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...