Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : humain (8)(...) Ce fut le seul mot de reproche qui me vint aux lèvres, car je compris ce que le malheureux homme devait souffrir en me cherchant à son tour. Quand je me vis ainsi en dehors de tout secourshumain, incapable de rien tenter pour mon salut, je songeai aux secours du Ciel. Les souvenirs de mon enfance, ceux de ma mère que je n'avais connue qu'au temps des baisers, revinrent à ma mémoire. (...)
Les sauriens actuels, alligators ou crocodiles, les plus gros et les plus redoutables, ne sont que des réductions affaiblies de leurs pères des premiers âges ! Je frissonne à l'évocation que je fais de ces monstres. Nul oeilhumainne les a vus vivants. Ils apparurent sur la terre mille siècles avant l'homme, mais leurs ossements fossiles, retrouvés dans ce calcaire argileux que les Anglais nomment le lias, ont permis de les reconstruire anatomiquement et de connaître leur colossale conformation. (...)
, se joignirent des savants de l'Allemagne, et parmi eux, au premier rang, le plus fougueux, le plus enthousiaste, mon oncle Lidenbrock. L'authenticité d'un fossilehumainde l'époque quaternaire semblait donc incontestablement démontrée et admise. Ce système, il est vrai, avait eu un adversaire acharné dans M. (...)
Ces débris, il est vrai, n'étaient point des ossements de l'homme, mais seulement des objets de son industrie, des tibias, des fémurs d'animaux fossiles, striés régulièrement, sculptés pour ainsi dire, et qui portaient la marque d'un travailhumain. Ainsi, d'un bond, l'homme remontait l'échelle des temps d'un grand nombre de siècles ; il précédait le mastodonde ; il devenait le contemporain de « l'elephas meridionalis » ; il avait cent mille ans d'existence, puisque c'est la date assignée par les géologues les plus renommés à la formation du terrain pliocène ! (...)
On comprendra donc les stupéfactions et les joies de mon oncle, surtout quand, vingt pas plus loin, il se trouva en présence, on peut dire face à face, avec un des spécimens de l'homme quaternaire. C'était un corpshumainabsolument reconnaissable. Un sol d'une nature particulière, comme celui du cimetière Saint-Michel, à Bordeaux, l'avait-il ainsi conservé pendant des siècles ? (...)
Mesurez cet angle, il est presque de quatre-vingt-dix degrés. Mais j'irai plus loin encore dans le chemin des déductions, et j'oserai dire que cet échantillonhumainappartient à la famille japétique, répandue depuis les Indes jusqu'aux limites de l'Europe occidentale. (...)
Mais, quoique j'en eus, il fallut bien me rendre à l'évidence. En effet, à moins d'un quart de mille, appuyé au tronc d'un kauris énorme, un êtrehumain, un Protée de ces contrées souterraines, un nouveau fils de Neptune, gardait cet innombrable troupeau de mastodontes ! (...)
J'oubliai tout, et les dangers du voyage, et les périls du retour. Ce qu'un autre avait fait, je voulais le faire aussi, et rien de ce qui étaithumainne me paraissait impossible ! « En avant, en avant ! » m'écriai-je. Je m'élançais déjà vers la sombre galerie, quand le professeur m'arrêta, et lui, l'homme des emportements, il me conseilla la patience et le sang-froid. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...