Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : rocher (9)(...) La Valkyrie se tint à une distance raisonnable des côtes, en les prolongeant vers l'ouest, au milieu de nombreux troupeaux de baleines et de requins. Bientôt apparut un immenserocherpercé à jour, au travers duquel la mer écumeuse donnait avec furie. Les îlots de Westman semblèrent sortir de l'Océan, comme une semée de rocs sur la plaine liquide. (...)
Après une demi-heure, nous étions arrivés sur la surface d'un roc fortement engagé dans la paroi de la cheminée. Hans tira la corde par l'un de ses bouts ; l'autre s'éleva dans l'air ; après avoir dépassé lerochersupérieur, il retomba en raclant les morceaux de pierres et de laves, sorte de pluie, ou mieux, de grêle fort dangereuse. (...)
L'impatience emportant notre main, la roche eût volé en éclats sous ses coups précipités. Le guide, au contraire, calme et modéré, usa peu à peu lerocherpar une série de petits coups répétés, creusant une ouverture large d'un demipied. J'entendais le bruit du torrent s'accroître, et je croyais déjà sentir l'eau bienfaisante rejaillir sur mes lèvres. (...)
Je consigne ici le fait sans pouvoir en donner l'explication. C'est un mugissement continu. « Il y a au loin, dit le professeur, quelquerocher, ou quelque îlot sur lequel la mer se brise. » Hans se hisse au sommet du mât, mais ne signale aucun écueil. (...)
Sans lui, nous risquerions d'aller au delà et de ressortir par les antipodes ! » Cette gaîté était féroce. « Mais la boussole ? demandai-je. - La voici, sur cerocher, en parfait état, ainsi que le chronomètre et les thermomètres. Ah ! le chasseur est un homme précieux ! (...)
- Bon, il est facile de s'en assurer en consultant la boussole. Allons consulter la boussole ! » Le professeur se dirigea vers lerochersur lequel Hans avait déposé les instruments. Il était gai, allègre, il se frottait les mains, il prenait des poses ! (...)
Un vrai jeune homme ! Je le suivis, assez curieux de savoir si je ne me trompais pas dans mon estime. Arrivé aurocher, mon oncle prit le compas, le posa horizontalement et observa l'aiguille, qui, après avoir oscillé, s'arrêta dans une position fixe sous l'influence magnétique. (...)
Je ne céderai pas, je ne reculerai pas d'une ligne, et nous verrons qui l'emportera de l'homme ou de la nature ! » Debout sur lerocher, irrité, menaçant, Otto Lidenbrock, pareil au farouche Ajax, semblait défier les dieux. Mais je jugeai à propos d'intervenir et de mettre un frein à cette fougue insensée. (...)
Puis, quelques pas plus loin, la disposition des contre-forts, l'apparition d'un ruisseau, le profil surprenant d'unrochervenaient me rejeter dans le doute. Je fis part à mon oncle de mon indécision. Il hésita comme moi. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...