Annexe : Les chapitres manquants des Aventures d'Arthur
Gordon Pymsur Les Editions sans Détour au format
Contient : sol (15)(...) Les sauvages pénétrèrent directement au sein de l'édifice par une porte voûtée massive qui aurait aisément permis l'accès de front à une troupe de chevaux ; ils disparurent de notre vue, suivant un chemin taillé directement dans les roches qui formaient lesoldu bâtiment. Nous patientâmes un bref instant, hésitant quant à nos prochaines initiatives. Si nous suivions les sauvages de trop près, nous serions inévitablement massacrés par ces guerriers armés. (...)
Je me remémorais les mythes propres aux grands monuments de l'antiquité, tandis qu'un sentiment vertigineux d'ancienneté nous enveloppait telle la poussière dégringolant de ruines. Une portion étroite dusolsemblait particulièrement usée, probablement sous les pas des créatures de Tsalal, étant donné que nous n'avions observé aucune trace de vie animale ou humaine sur l'îlot. (...)
Alarmé, je ralentis le pas, jusqu'à retrouver Peters, frappant à ses pieds avec l'un des pieux métalliques. Bien que lesolmontrât les marques de dégâts considérables dus à coups répétés, l'objet, quant à lui, ne semblait pas être endommagé le moins du monde. (...)
Celuici était creusé à même la roche qui formait la base de l'île. L'absence de marques de pioche dans le roc, ainsi que l'aspect lisse et fini des parois et dusol, rendait impossible que ce boyau ait été construit par les répugnants Tsalalis. Bien qu'on ne puisse déceler aucune indication quant aux techniques de forage employées, on pouvait néanmoins constater que le tracé du boyau n'était pas totalement rectiligne. (...)
L'atmosphère était restée moite durant toute la descente du boyau, mais elle atteignit subitement une température glaciale. De l'eau ruisselait des parois, formant sur lesoldes flaques à la surface desquelles la glace se formait. Cette observation était particulièrement inquiétante, car ni Peters ni moimême ne disposions de vêtements aptes à nous protéger du froid, ni d'aucun moyen de nous en procurer. (...)
De l'un d'entre eux s'échappait une très faible lueur, annonçant la présence d'une source de lumière saine et naturelle. Alors que nous désespérions de trouver le moindre signe de passage récent sur lesolde pierre brute, un vacarme retentissant et confus nous parvint soudainement du tunnel d'où provenait la lumière, nous mettant sur nos gardes. (...)
Les murs étaient constitués de la même pierre lisse et gris foncé que l'édifice rituel des Tsalalis et présentaient la même netteté de finition. Tandis que j'examinais les parois, Peters s'était agenouillé sur lesolcouvert de givre. En quelques minutes, il y découvrit des petits débris de gel parsemant la surface lisse de la glace. (...)
Une exploration rapide des lieux ne nous permit de trouver aucune trace de nos compagnons. Nous observâmes soigneusement lesol, mais les motifs complexes et dérangeants gravés sur celuici, additionnés à la chaleur rayonnante de l'endroit, nous empêchèrent d'y détecter des traces de glace de la nature de celles que nous avions suivies jusqu'à ce lieu. (...)
Et à la différence de la précédente, cette chambre n'était pas tout à fait vide. On y avait sculpté d'improbables concrétions de pierre, estrades et cylindres surgis dusolet des parois, dont l'usage nous échappait totalement ; s'agissaitil de mobilier ? Autour de l'un de ces piédestaux s'étalait un amoncellement des étranges cristaux palpitants que nous avions observé plus bas. (...)
C'est faux, et il existe d'autres choses, des Choses étranges qui occupent les étendues polaires, des Choses dont l'apparence rappelle ces barils employés par les baleiniers, en moins volumineux, pourvues de cinq épais tentacules visqueux en contact avec lesol, ainsi que d'un nombre équivalent d'appendices extrêmement ramifiés partant du centre de l'abdomen, et enfin, couronnant le tout, d'une troublante tête en forme d'étoile. (...)
Remarquant mon immobilité subite, il me frappa d'un coup violent avec son pieu métallique, m'envoyant à terre. Dès que je heurtais lesol, je fus à nouveau en mesure de bouger. Comprenant que cette paralysie provenait de quelque corruption provoquée par l'autel païen sur lequel les prisonniers étaient étendus, nous déplaçâmes avec précaution les trois hommes blancs hors de ce support. (...)
Elle remonta promptement le long des tentacules de la Chose qui perdit alors l'équilibre et s'effondra ausoltel un arbre abattu. Totalement enveloppée de liquide, la Chose se débattit pendant quelques secondes puis se figea, tandis que la substance continuait à rougeoyer comme un feu de joie à son apogée. (...)
Peters jura et, ne trouvant rien de plus approprié à notre défense, lança une des lanternes vers nos poursuivants. La lampe s'écrasa sur lesoldu tunnel, ne laissant qu'une tache incandescente qui disparut immédiatement au loin, ne provoquant aucun dégât sur les créatures qui nous pourchassaient. (...)
Mais soudain, le mouvement de notre plateforme fut interrompu, et nous fûmes projetés vers l'avant, tête la première, comme une poignée de dés lancés par un joueur maladroit. Notre vitesse était telle que le choc avec lesoldu tunnel fut d'une extrême violence, mais je ne souffrais apparemment d'aucune fracture. Me relevant péniblement, je perçus une sorte de grondement propagé au plus profond de la roche. (...)
Mon crâne bourdonnait comme si un coup de canon venait d'être tiré aux environs. Peters s'effondra sur lesolalors que nos compagnons gambadaient joyeusement sur la plage en célébrant leur liberté retrouvée. (...)Voici les 14 pages des chapitres manquants des aventures de Gordon Pym : 22 mars - Les ténèbres s'étaient sensiblement épaissies et n'étaient plus tempérées que par la clarté des eaux, réfléchissant le rideau blanc tendu devant nous. Une foule d'oiseaux gigantesques, d'un blanc livide, s'envolaient incessamment de derrière le singulier voile, et leur cri était le sempiternel Tekelili ! qu'ils poussaient en s'enfuyant devant nous. Sur ces entrefaites, NuNu remua un peu dans le fond du bateau ...