Dossier d20 System
Contient : ogl (20)(...) En attendant que le professeur Huntington consacre son prochain livre au choc des systèmes de jeu, le GROG vous propose, avec son objectivité et sa neutralité coutumières, un dossier en plusieurs parties consacré à l'étude de ce phénomène sans précédent dans notre loisir. Maintenant que le d20 est tiré, il faut le boire... Chapitre 1 :OGL& d20. Un long discours valant mieux qu'un petit dessin, la première partie de notre dossier est consacrée à redéfinir les termes souvent galvaudés, 'd20' et 'OGL'. Une fois ces concepts clarifiés, il sera ensuite plus facile de pousser plus loin la réflexion. (...)
Open Game License : Directement inspirée de la Gnu Public License issue du monde informatique, l'Open Game License (ouOGL) est un texte légal publié par Wizards of the Coast et soutenant le mouvement Open Game, dont le principe est de permettre un éditeur, qu'il soit professionnel ou amateur, de réutiliser en toute légalité du matériel ludique, le plus souvent des éléments de règles, publié par d'autres éditeurs. (...)
Il est ainsi possible de reprendre des éléments issus d'un ou plusieurs autres ouvrages publiés sousOGLpour créer son propre jeu ou supplément, sans avoir à demander une autorisation particulière aux détenteurs légaux des droits. Même si on l'associe généralement au d20 System, l'OGLn'est liée à aucun système de jeu particulier : l'Action ! System et le EW-System sont également publiés sous l'OGL. Un ouvrage publié sousOGLcontient deux types de matériel : Le contenu ludique libre (open game content) est le matériel réutilisable par d'autres éditeurs. Il s'agit généralement des éléments de règles proprement dits. (...)
Il s'agit le plus souvent des informations de contexte, des textes d'ambiance, des illustrations, des noms propres et autres éléments caractéristiques d'un univers de jeu. Les conditions d'utilisation de l'OGLsont relativement simples, et concernent essentiellement la Notice de Copyright qui se trouve à la fin de la licence elle-même (cette dernière devant impérativement se trouver dans l'ouvrage). (...)
Cette notice doit être mise à jour et reprendre exactement les mentions de Copyright de toutes les sources dont on a utilisé le contenu libre, ainsi que les mentions légales relatives à l'ouvrage lui-même. Un ouvrageOGLdoit également clairement identifier le contenu libre et l'identité du produit qu'il contient. Il peut s'agir d'une différence de police ou de couleur, mais le plus souvent on trouve au début ou à la fin des ouvragesOGLun paragraphe dressant la liste du contenu libre et de l'identité du produit. La proportion de contenu libre et d'identité du produit est laissée à l'appréciation de l'éditeur. (...)
d20 System Trademark Licence : La d20 System Trademark License (d20 STL) est un texte légal venant s'ajouter à l'OGLet régissant l'utilisation des logos et trademarks associés au d20 System et à D&D3. Il ne s'agit pas d'une licence indépendante : un produit utilisant la d20 STL doit obligatoirement se conformer à l'OGL. Son utilisation se révèle nettement plus complexe que celle de l'OGL, et Wizards of the Coast lui a adjoint un d20 System Guide disponible sur son site et détaillant toutes ses subtilités. Voici ces rouages principaux. (...)
Un produit d20 System doit se conformer à certains critères de décence (en matière de violence et de sexe) et de respect des cultures et des opinions (religieuses, politiques ou philosophiques). Un produit d20 System doit contenir un minimum de 5% de contenu libre tel que défini par l'OGL. Contrairement à l'OGL, la d20 STL n'est pas un texte définitif : un éditeur utilisant la d20 STL s'engage à respecter la version la plus récente de la licence, ce qui pourrait le contraindre à retirer de la vente certains ouvrages s'ils venaient à ne plus être en conformité avec la nouvelle version. C'est d'ailleurs ce point de réglementation qui a poussé de nombreux éditeurs à quitter le giron du d20 System pour se replier vers la publicationOGLsimple en 2003, lorsque Wizards of the Coast a rendu publique la version 6.0 de cette licence en y ajoutant des conditions de 'décence' ayant effrayé de nombreux professionnels. Dura lex, sed lex : Même si l'OGLet la d20 STL ont permis à de nombreux petits éditeurs semi-amateurs de produire des suppléments aussi 'officiels' que ceux des principaux acteurs du jeu de rôle actuel, il est important de comprendre que ces textes restent des contrats légaux, et qu'ils donnent des migraines aux juristes depuis leur publication en 2000 du fait de leur complexité et des zones d'imprécision qu'ils comportent. (...)
Avant de se lancer dans la publication d'un supplément d20, il est donc capital d'étudier ces textes (ainsi que le d20 System Guide) avec le plus grand soin, et de prendre si possible conseil auprès de quelqu'un ayant de solides connaissances en matière de droit. Référence : page Wizards of the Coast concernant la licence d20 et l'OGLChapitre 2 : Touche pas au grisby ! Le d20, c'était la promesse d'un système universel pour les joueurs, de substantiels profits pour les éditeurs, et tout ce petit monde qui se retrouverait à Bora Bora sous les palmiers. (...)
L'éditeur tira certaines conclusions de cette étude et le résultat ne se fit pas attendre : l'année 2000 voyait naître D&D 3e édition et l'Open Gaming License. L'homme à l'origine de l'OGLet du d20 System, Ryan Dancey, a utilisé les résultats de ce qui reste la seule étude marketing valide effectuée à ce jour dans le milieu pour tenter d'infléchir la tendance. (...)
La rigueur dans l'écriture des systèmes amène de plus en plus d'éditeurs à distinguer le système de jeu et la partie background, allant même parfois jusqu'à placer leur système sousOGLcomme Gold Rush Games avec l'Action! System et Extraordinary World Studios avec l'EW-System. L'invasion d20 ? (...)Depuis son apparition en 2000 avec la troisième édition de D&D, le d20 System basé sur l'Open Game License a changé le paysage du JdR. Ses détracteurs comme ses adeptes s'égosillent à n'en plus finir sur les forums du monde entier, les game designers les plus connus font la couverture des magazines de mode, et la souveraineté des Etats est battue en brèche par des mégacorpos nées de l'exploitation commerciale du d20. En attendant que le professeur Huntington consacre son prochain livre au choc des ...