Guide : Une fin de siècle à Paris
sur Les Ecuries d’Augias au format (68 Ko)
Le guide de Paris a été réalisé d'une manière originale pour s'écarter des sempiternelles descriptions, fastidieuses à lire. Nous tenterons d'embarquer le lecteur dans l'ambiance du Paris de Crime, de la Belle Epoque, et du cadre littéraire de cette fin de XIXème siècle. Plusieurs itinéraires vous permettent de suivre des protagonistes à travers la ville pour vous immerger dans leur aventure originale Un fil directeur relie toutes ces aventures : vous le trouverez en filigrane dans le récit et ...Contient : nicolas (7)(...) Le Constitutionnel, 23 novembre 1832 Récit Boulevard Haussmann, 19H00. Le crépuscule s'installait au fur et à mesure que le soleil disparaissait sous les toits de Paris.NicolasCassini se hâtait de traverser le boulevard Haussmann, son pupitre sous le bras et sa mallette à gouaches de l'autre. (...)
La pluie intermittente du début de soirée s'était interrompue mais avait rendu l'exercice difficile : l'artiste buttait sur les dalles bombées et manquait de renverser son précieux matériel.NicolasCassini était particulièrement furieux de son entrevue au Crédit Lyonnais. Aucun banquier n'avait voulu financer son gigantesque projet, cette toile qui devait en taille surpasser les chefs d'oeuvre de Delacroix, et qui célèbrerait la grandeur de la Révolution française. (...)
Lui, il tentait de rechercher l'inspiration chrétienne bienveillante qui favorisait le cours de l'histoire.NicolasCassini s'arrêta un instant. Il se sentait seul. Il prenait conscience de l'insoutenable difficulté d'être. (...)
Conformément à l'ordre du jour qu'elle avait annoncé, 19H00 sonnait quand la comtesse Potocka retira le voile qui masquait la dernière toile deNicolasCassini. La toile plutôt large dévoilait une scène à la fois horrible et poignante. Dans un décor noirâtre comme si une nuit perpétuelle était descendue sur terre, des mineurs sortaient hagards d'une mine de charbon. (...)
Elle animait en effet l'un des salons les plus florissants de la capitale dans la riche tradition de ceux du XVIIIème siècle. - « pas mal du tout, cette oeuvre du petitNicolas, vous ne trouvez pas ? » lança t'elle à sa voisine, la femme du député Fourier - « pour moi, c'est le genre de chose qui plairait à feu Victor Hugo, un truc pour le peuple et à la gloire des sans-cervelles » coupa un autre, critique de théatre au Constitutionnel - « certes oui, elle plairait au peuple, mon mari pourra peut-être la lui faire exposer sur le parvis de l'Hôtel de Ville » - « Certes la proposition me paraît délicate, puisque l'Hôtel de Ville jouxte la place de la Grève, et les ouvriers au chômage ne prendront pas cette toile comme une invitation aux bienfaits du travail » répondit Gabriel Fauré, qui se tenait près de ces dames, l'absinthe à la main. (...)
Une merveille pour notre futur à tous... » rumina la comtesse, suivant du regard Fauré qui s'installait au piano à queue. Mme Fourier s'approcha pour lui glisser à l'oreille : - « N'avez-vous pas peur que votreNicolasCassini ne finisse à demi fou comme votre ancien pensionnaire de Maupassant ? Sa peinture a même réussi à subjuguer cette sotte de Clotilde ! (...)
Le tourbillon des visages boulevard Haussmann accentua sa sensation de vertige : elle ferma les yeux et tenta d'apaiser sa conscience. Boulevard Haussmann, 19H20.NicolasCassini esquiva, non sans difficulté, le fiacre qui déboulait rapidement le long du boulevard. (...)