Duels et conséquences
sur Asmodée au format (510 Ko)
Contient : femme (21)(...) D'un seul bloc, les deux jeunes duellistes se retournèrent, pour se trouver nez à nez avec une grandefemmed'environ trente ans, à la chevelure blond cendré, au regard bleu glacier : Camille de Basconne, maître de Valroux, fondatrice de La pointe au coeur. (...)
Elle en sortit une liasse de feuilles jaunies, soigneusement attachées par un ruban de satin jaune, ainsi qu'un petit médaillon doré, décoré d'une figure en porcelaine peinte représentant unefemmeà la chevelure blonde, aux formes généreuses, au visage souriant. Le maître d'armes secoua la tête, vida d'un trait son gobelet et en reprit immédiatement un autre, puis un autre et encore un, dans le vain espoir de s'enivrer. (...)
Mais ils ne renonceront pas : ils se battront jusqu'au bout... Garde basse, elle sent un doux affleurement sur sa main. " Camille, Camille, Camille " chuchote la sorcière de la destinée avant de l'embrasser. La jeunefemmeblonde esquisse un sourire sardonique et se jette dans la mêlée, suivi de près par son compagnon. (...)
Ils étaient déjà là lorsqu'elle arriva en vue du bâtiment. Le noble qui l'avait engagée et son témoin, unefemmevêtue de couleurs vives, emmitouflée dans une pèlerine écarlate bordée de fourrure, accompagnée d'un mignon, et, enfin, la personne qu'elle devait affronter, dans un duel au premier sang, Gabriel d'Echiny. (...)
" Elle se hissa sur sa monture et s'éloigna au pas. Gabriel d'Echiny observa, intrigué, cette grandefemmedont la réputation avait fait le tour de nombreuses villes du pays. " Fière allure ", " grande duelliste ", " spectaculaire ", étaient les mots qui revenaient le plus souvent dans la bouche des gens lorsqu'ils parlaient d'elle. Et à quoi avait-il été confronté ? Unefemmeau visage blême et tiré, aux yeux cernés, aux cheveux sales et à peine coiffés, qui paraissait bien plus que son âge et était aussi lente qu'un paysan eisenör. (...)
Camille laissa quelques piécettes sur le comptoir et emporta sa pitance à une table. Xavier fronça les sourcils et se rendit aux cuisines. Safemme, aussi maigre et sèche qu'il était gros, leva un sourcil interrogateur en sa direction. " Pourquoi cette mine préoccupée, le père ? (...)
Mais, parce qu'il y avait trop de nobles impliqués dans certaines affaires, il avait fallu agir discrètement. Accompagnée de quatre mousquetaires, la jeunefemmes'était rendue à l'hôtel particulier du traître. Réveillé en pleine nuit, il avait juste eu le réflexe de tirer une dague de sous son oreiller. (...)
" La vie de spadassin n'a pas que des côtés agréables " répondit Camille. " On récolte des ennemis et des cicatrices ! " Voyant que la spectaculairefemmeblonde était d'humeur communicative, Marinette osa une autre question : " Avez-vous été mariée ? (...)
Mon coeur se consume pour une belle indifférente et je suis prêt à tous les sacrifices si cela peut la conduire à porter ses yeux de braise sur ma pauvre personne... - Si cela peut la conduire dans ton lit, plutôt ! " rétorqua-t-elle avec un rire amusé. " Décidément, je ne comprendrai jamais comment unefemmetelle que toi peut manquer à ce point de poésie ! - Peut-être est-ce simplement parce que j'ai trop fréquenté d'hommes dans ton genre... " répondit le maître d'armes du tac au tac. " Et quel est le nom de la victime ? - Laure de Sicée, unefemmed'esprit... - Eh bien, en ce cas, bonne chance ! " Nicolas lui fit une invraisemblable révérence et prit congé. (...)
Elle le repéra enfin, appuyé nonchalamment contre le mur de l'ancienne chapelle, qui discutait avec une courtisane - la même qui l'avait engagé pour se battre en duel. Camille s'approcha d'eux et salua. Lafemme, vêtue d'une robe entièrement rouge et d'une coiffe assortie, se tourna vers elle, tandis que Gabriel s'inclinait brièvement. (...)
Elle allait se décider à ignorer la répartie lorsque l'autre, avec une moue hypocrite, ajouta : " Je ne vous ai pas vexée, au moins ? - Bien sûr que non, madame " contra immédiatement la jeunefemme. " Mais parfois, je commence à ressentir le poids des années... Oh, mais je suppose que c'est un genre de fatigue que vous connaissez depuis longtemps ! (...)
Ses cheveux blond cendrés étaient attachés en catogan. Son regard vert, glacial , la transperçait de part en part. La jeunefemmesentit toute couleur quitter son visage tandis qu'un froid terrible envahissait ses membres. Tranquillement, posément, il avança vers eux. (...)
" James hocha la tête, tourna les talons et disparut dans la foule. Alors, pour le maître d'armes, tout devint noir. Lafemmeen rouge, qui n'avait rien perdu de la discussion, eut un sourire perfide et s'éloigna à son tour. (...)
" Vous savez, Camille, dans ma région, les gens sont des marchands... Ils ont appris que la patience et la ténacité étaient les deux clefs de l'économie... - C'est une menace ? " répliqua amèrement la jeunefemme. " Non. C'est juste que lorsque je vois unefemmede votre trempe perdre pied à la simple perspective d'un duel, je m'interroge. Alors ? - Alors, James Weller, que vous avez vu tout à l'heure est mon jumeau. (...)
- A la bonne heure ! " lança Gabriel en levant son verre. " Demain matin, avez-vous dit ? " La jeunefemmelui répondit par un sourire auquel il jugea inutile de résister. Lorsque Camille quitta la demeure de Gabriel, il restait un peu plus d'une heure avant l'aube. (...)
Nous allons jouer ! " Il porta une attaque au couteau et profitant de l'ouverture laissée par la quarte de la jeunefemme, lui asséna un violent coup de pommeau à l'épaule. Camille recula sous le choc et la douleur, tandis qu'il avançait sur elle, un rictus cruel aux lèvres. (...)
Quant à votre Gabriel, il ne mettra que peu de temps à s'apercevoir qu'il vaudrait mieux pour lui qu'il quitte la Montaigne. C'est lui qui a tué votre frère... Je connais unefemmequi est prête à en témoigner ! - De beaux projets effectivement. " répliqua calmement le maître d'armes. (...)
La seule chose qu'elle voyait, c'était que Pierre, peu à peu, perdait de son assurance. Il avait de plus en plus de peine à parer les fines attaques de lafemmeblonde et il faisait de plus en plus d'erreurs. Soudain, Camille fit cinq pas en arrière et, après avoir rengainé sa maingauche, se remit en garde, complètement concentrée sur le meurtrier de son frère. (...)Le cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...