Duels et conséquences
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Contient : soleil (4)(...) Vous êtes-vous arrangée pour lui voler des terres ? - Non. En fait, il ignore même qu'il est mon frère. Vous n'étiez pas à la Cour duSoleilil y a dix ans, n'est-ce pas ? - Non, pas plus que je ne m'y rends aujourd'hui. En outre, je ne demeure à Charousse que depuis une année, environ. Mais cela a-t-il son importance ? - Oui... A la Cour duSoleil, les réputations se font et se défont à la vitesse de l'éclair ; vous pouvez dans la même journée être adulé, puis jeté plus bas que terre si vous avez commis un impair, ou bien que vous êtes pris pour cible par une langue de vipère... Je connaissais un peu James. (...)
Elle lui saisit fortement les doigts et, de nouveau maîtresse de ses émotions, lui raconta toute l'histoire : comment son oncle, la baron Victor Basconne de la Mothe, avait fait assassiner son frère par ambition ; comment sa mère avait été obligée de dissimuler la naissance de son fils et de l'envoyer, au loin, sur les terres d'Avalon ; comment le baron l'avait fait chanter durant des années, alors qu'elle savait que c'était un criminel et l'avait forcée à renoncer à ses biens ; comment il avait découvert qu'elle avait un fils, quelques jours avant que James n'arrive à la Cour duSoleil; comment Camille s'était arrangée pour que James soit à jamais écarté de sa vie ; comment, enfin, après de longues années, elle avait réussi à venger son père, sa mère et avait finalement hérité de la somme de trois mille sols, tandis que le reste de sa famille était destitué de toute charge et tout titre de noblesse. (...)
Elle leva la tête et lut à mi-voix les mots gravés sur les pierres : " Ce qui compte, dans un duel, ce n'est pas toujours de gagner, mais c'est... le panache ! " Au moment où elle franchissait le porche, un rayon desoleiltransperça les nuages et les lettres au-dessus d'elle s'illuminèrent d'un éclat doré. FinLe cliquetis des armes résonnait dans la vaste pièce aux fenêtres hautes, décorée de lambris, qui servait de salle d'entraînement pour les apprentis spadassins de l'école La pointe au coeur . Il y avait là une douzaine d'élèves, âgés de quinze ans tout au plus, qui, vêtus de chemises colorées et de plastrons de cuirs, s'exerçaient à l'art du fleuret, sous le regard impitoyable de leur maître d'armes. Un cri de rage retentit soudain, suivi de près par le bruit d'une chute. Les assauts cessèrent ...