Le crépuscule des mages : Épisode 1
sur Le Cyberespace de Jérôme Darmont au format (27 Ko)
An de grâce mille deux cents. Je me nomme Alai Mac Iver, du clan Mac Iver. Mon maître dit que mon Latin est désormais suffisamment bon pour que j'écrive mon journal et que c'est un excellent exercice pour le perfectionner. Je naquis il y a onze années, dans un village des Highlands. Du plus loin que je me souvienne, je fus un enfant solitaire, plus à l'aise seul qu'en la compagnie des turbulents camarades de mon âge. Ces derniers considéraient le fils du Mac Iver avec un mélange de respect et ...Contient : vallée (5)(...) Au printemps et en été, je le suivais dans ses pérégrinations et découvrais le monde avec un étonnement sans cesse renouvelé. Dire qu'il y avait tant à voir et que, jusqu'à l'âge de huit ans, je n'étais sorti de mavalléeque deux ou trois fois pour accompagner le Mac Iver au village voisin ! Dughall connaissait tant de monde que partout l'hospitalité nous était offerte. (...)
Nous marchâmes deux jours avant d'atteindre le Loch Leglean. Le loch lui-même était sis au fond d'unevalléesemi-circulaire, dominé par une crête en forme de couronne sur laquelle nous étions arrivés à la tombée de la nuit. (...)
Alors qu'un brouillard épais s'élevait doucement au-dessus du loch en lourdes volutes cotonneuses, masquant la petite île boisée qui occupait son centre, j'aperçus sur la crête en face de nous, de l'autre côté de lavallée, un autre feu, puis un deuxième, puis encore un autre ! La couronne surplombant le lac de nuages s'illuminait sur tout son pourtour. (...)
Je me levai, massant mes membres endoloris, tandis que mon maître apprêtait sa propre cornemuse et commençait à jouer à son tour. L'aurore teintait de rose la brume qui dissimulait encore le fond de lavallée. Mais alors que le brouillard se levait et s'effilochait, je commençai à distinguer une ombre massive au bord du loch. (...)
J'imagine qu'un Criamon y aurait vu un symbole... A notre tour, nous empruntâmes une sente que je n'avais pas remarqué la veille et descendîmes vers le fond de lavallée. A mi-pente, notre sentier convergeait vers un autre chemin un peu plus large. A l'embranchement nous attendait un homme. (...)