Le mystère de Roanoke
sur Solomon Kane au format (386 Ko)
Le mystère de l'Ile de Roanoke constitue sans doute une des plus grandes énigmes de l'Histoire américaine. Comme d'autres mystères du même style, ces événements inexpliqués ont donné lieu à toutes sortes d'hypothèses, des plus vraisemblables aux plus irrationnelles et l'histoire de la « colonie perdue » a laissé une profonde empreinte dans l'imaginaire américain - empreinte que l'on peut retrouver, par exemple, dans des romans comme Simetierre de Stephen King ou Le Rôdeur devant le Seuil de Lovecraft ...Contient : colons (17)(...) Il semble également que plusieurs navires de ravitaillement destinés à la colonie aient été coulés ou capturés par l'Armada espagnole alors qu'il traversaient l'Atlantique. Sur Roanoke, les vivres vinrent bientôt à manquer et lescolonsseraient probablement morts de faim sans l'arrivée providentielle d'un navire commandé par Sir Francis Drake en personne. (...)
En 1587, une nouvelle expédition fut organisée. Cette fois-ci, le navire avait à son bord une centaine decolons- hommes, femmes et enfants, des familles entières destinées à constituer la première génération de la future colonie anglaise. (...)
Il fut décidé que l'on effectuerait un crochet par Roanoke, afin de récupérer les quinze hommes qui y avaient été laissés l'année précédente... mais suite à une grave querelle entre certains associés de Raleigh et le capitaine du navire, ce dernier refusa de faire route vers le continent et décida de débarquer lescolonssur Roanoke, avant de s'en retourner vers l'Angleterre... C'est là que commence véritablement le mystère de Roanoke. Lescolonsdébarqués, contraints à s'installer sur l'île en attendant d'incertaines nouvelles d'Angleterre, décidèrent de partir à la recherche des quinze hommes laissés sur Roanoke l'année précédente. (...)
On ne trouva aucune trace de leur présence, ni aucun signe permettant de supposer qu'ils avaient été massacrés ou obligés de quitter l'île dans la précipitation. Lescolonstentèrent également de rétablir des relations pacifiques avec les Croatoans ; questionnés au sujet des quinze hommes disparus, les indigènes déclarèrent que les hommes blancs avaient été attaqués par une tribu ennemie (très certainement les Roanoacs), que la plupart d'entre eux avaient probablement été tués et que le sort des éventuels survivants leur était inconnu. (...)
Lorsque White et les autres membres de cette nouvelle expédition parvinrent enfin sur l'île, ils trouvèrent la colonie totalement désertée, sans aucune trace de bataille ou de départ précipité. Le seul signe laissé par lescolonsétaient le mot « Croatoan », gravé sur l'écorce d'un arbre... mais comment interpréter ce message ? (...)
A la fin de l'année 1590, White tenta en pure perte de convaincre Sir Walter Raleigh et ses associés de financer une nouvelle expédition à Roanoke, afin d'y mener des recherches plus approfondies. Celles-ci eurent finalement lieu... vingt ans plus tard. On finit par conclure que lescolonsavaient dû être massacrés, enlevés ou, au contraire, recueillis par une des tribus indigènes... à moins qu'ils n'aient tenté de rallier l'île voisine de Croatoan ou l'intérieur des terres par la mer et que leurs bateaux aient été pris dans une tempête. (...)
Certains y virent la main des Espagnols, d'autres celle du Diable. Mais personne ne retrouva jamais la trace descolonsdisparus. La légende de Roanoke était née. Le secret de Roanoke : Quittons à présent les sentiers de l'Histoire pour entrer dans un territoire inconnu, celui de l'imaginaire et des « ombres rouges » si chères à Robert E. (...)
La question du territoire interdit et la légèreté avec laquelle les Blancs semblaient prendre les avertissements des hommes-médecines furent à l'origine des « tensions grandissantes » entre lescolonset les Indiens. Divers incidents survinrent et, plus d'une fois, les Roanoacs durent user de menace pour empêcher les Anglais de s'aventurer « trop loin dans la forêt », c'est à dire trop près du territoire interdit. Bientôt, suite à une terrible disette, la plupart descolonsfurent ré-embarqués pour l'Angleterre. Il ne resta bientôt qu'une quinzaine d'hommes blancs sur Roanoake. (...)
Lorsqu'ils découvrirent ce projet insensé, les Croatoans tentèrent de les dissuader mais les Anglais ne voulurent rien entendre ; lorsqu'ils tombèrent nez à nez avec les Roanoacs, ceux-ci les encerclèrent et leur ordonnèrent de rebrousser chemin sous peine de mort. Ce qui devait arriver arriva : lescolonsouvrirent le feu et furent promptement massacrés par les Croatoans, qui brûlèrent ensuite leurs cadavres. (...)
Les Croatoans survivants se rangèrent bientôt dans le camp des Powhatans et des Roanoacs, considérant que l'ignorance et la brutalité des hommes blancs les rendaient dangereux pour tous les humains de Roanoake... Ils cessèrent donc de partager leurs vivres avec lescolons, dans l'espoir que ceux-ci finiraient par abandonner l'île, où ils étaient incapables de survivre seuls. (...)
Ils laissèrent sur Roanoake une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants. En 1588, une petite expédition decolonss'aventura trop loin en territoire Roanoac - parvenant presque à la lisière du territoire interdit avant d'être découverts par les Roanoacs, qui les criblèrent de flêches jusqu'au dernier. (...)
Les Powhatans et de nombreux Roanoacs étaient d'avis de massacrer les Blancs jusqu'au dernier, afin de supprimer définitivement le problème ; les Croatoans et les plus pacifiques des Roanoacs firent remarquer qu'un carnage n'empêcherait pas l'arrivée de nouveauxcolons, qui seraient alors certainement plus nombreux et encore mieux armés. Les palabres se poursuivirent tard dans la nuit et il fut finalement décidé que l'homme-médecine Roanoac interrogerait l'esprit du shaman ayant jadis banni le Dévoreur, afin d'obtenir son conseil. (...)
Les Croatoans proposèrent aux Anglais de les emmener tous sur l'île voisine de Croatoan, plus clémente, où d'autres membres de leur tribu pourraient les accueillir et veiller sur eux. Après quelques heures de tergiversations, lescolonsacceptèrent. L'un d'eux grava le mot « Croatoan » sur un arbre, afin de laisser un message aux autrescolonslorsqu'ils reviendraient... s'ils revenaient jamais. Les Croatoans honorèrent leur promesse ; dès leur arrivée sur la deuxième île, les Blancs furent intégrés à la tribu Croatoan locale, dont ils adoptèrent rapidement la vie et les usages. (...)
Bien sûr, tout cela peut devenir encore plus cauchemardesque si le navire des aventuriers est détruit ou les abandonne sur place... Sous sa forme la plus simple, une telle aventure peut être joué comme un épisode isolé, à la fin duquel les aventuriers survivants quittent Roanoke pour ne jamais y revenir... mais elle peut aussi servir de point de départ à une série de scénarios situés sur l'île ou dans la région voisine, centrés sur les rapports entre les aventuriers venus d'Europe et les tribus indiennes locales. Dans ce cas, quelquescolonsont peut-être survécu au réveil du Dévoreur, avant d'être emmenés hors de Roanoke par des Indiens bienveillants : retrouver ces rescapés pourraient constituer un excellent objectif pour de nouvelles aventures, dans lesquelles pourraient intervenir d'autres mystères surnaturels ou, au contraire, des adversaires bien tangibles, comme des indigènes hostiles ou ces fameux Espagnols contre lesquels les premiers disparus de Roanoke étaient censés garder la nouvelle colonie. (...)